L’expérience virtuelle du PIJJ

  • 03 juin 2022
  • Chloe Quirion

Depuis le dĂ©but de mes Ă©tudes universitaires, j’aspire Ă  une carrière en droit international public, une carrière qui jumèle Ă  la fois ma passion pour la dĂ©fense des droits humains et mon amour pour la richesse des partages interculturels. Ayant terminĂ© les examens d’accès Ă  la profession d’avocat du Barreau de l’Ontario en plein cĹ“ur de la pandĂ©mie, mes options de stages barreau Ă  l’international Ă©taient limitĂ©es, pour ne pas dire quasi-inexistantes.

Cela dit, grâce au Programme international des jeunes juristes, j’ai eu la chance d’ĂŞtre jumelĂ©e Ă  la division de la protection des droits des rĂ©fugiĂ©s, des migrants et des personnes apatrides de l’ONG sud-africaine Lawyers for Human Rights. Cette division est le plus grand fournisseur de services juridiques aux rĂ©fugiĂ©s et aux demandeurs d’asile en Afrique du Sud. Le cĹ“ur du programme est la clinique d’aide juridique sans rendez-vous. Cela dit, LHR offre Ă©galement des formations, publie des rapports et de l’information simplifiĂ©e, en plus de s’impliquer dans des affaires juridiques stratĂ©giques.

L’offre de stage de LHR excĂ©dait toutes mes attentes, cela dit, un questionnement subsistait dans ma tĂŞte : Est-ce qu’un stage virtuel en milieu international peut vraiment ĂŞtre fructueux?

Après avoir vĂ©cu l’expĂ©rience, je peux rĂ©pondre par l’affirmative. Il va sans dire qu’un stage virtuel comporte son lot de dĂ©fis et d’inconvĂ©nients. Cela dit, avec la bonne attitude, un peu de savoir-faire et beaucoup de savoir-ĂŞtre, l’expĂ©rience PIJJ virtuelle peut ĂŞtre des plus enrichissantes.

Voici trois conseils pour les personnes qui envisagent s’inscrire au PIJJ en mode virtuel:

Questionnez votre motivation Ă  participer au programme

Avant ce stage, je m’Ă©tais souvent questionnĂ© sur le « pourquoi » derrière mes aspirations professionnelles : « Est-ce rĂ©ellement dĂ» Ă  mon intĂ©rĂŞt pour la dĂ©fense des droits humains ou est-ce que ça s’explique simplement par mon amour des voyages et mon envie d’explorer le monde? »

Ne pas pouvoir rencontrer mes collègues et les clients de la clinique en personne et ne pas passer mes weekends Ă  surfer sur la cĂ´te de Cape Town ou visiter le musĂ©e de l’apartheid m’a permis de rĂ©pondre Ă  cette question. Travailler dans le domaine de la protection des droits humains en direct de ma chambre d’enfance est beaucoup moins glamour. Cela dit, je sais maintenant que mon intĂ©rĂŞt pour cette carrière est dĂ» au travail en soit et non seulement aux avantages qui dĂ©coulent de l’emploi.

Tenez-vous informé(e) et posez des questions

Il peut ĂŞtre complexe de s’imprĂ©gner d’un nouveau contexte social, culturel, Ă©conomique et politique ou de se familiariser avec un nouveau système juridique quand notre environnement physique reste le mĂŞme. Le fait de ne pas vivre dans le milieu d’accueil peut limiter notre comprĂ©hension de certains enjeux locaux et nous priver de la possibilitĂ© d’avoir des interactions directes avec la clientèle de notre organisation.

Dans ce contexte, il est primordial de s’immerger le plus possible dans la culture et dans l’histoire de votre pays d’accueil. Lisez des livres, Ă©coutez des films, des vidĂ©os YouTube, lisez les journaux locaux, suivez les pages des rĂ©seaux sociaux des organisations locales et posez des questions Ă  vos collègues qui sont sur le terrain. Variez vos sources et comparez diffĂ©rents points de vue. Une bonne comprĂ©hension de votre milieu d’accueil est essentielle pour offrir un apport significatif Ă  votre organisation.

Soyez proactif et impliquez-vous

Pour bien performer en tant que stagiaire virtuel, il est nĂ©cessaire de faire preuve de dĂ©brouillardise, d’autonomie et de flexibilitĂ©. La distance entre votre lieu d’affectation et l’endroit oĂą vous habitez peut occasionner certaines difficultĂ©s techniques. D’une part, le dĂ©calage horaire fait en sorte que vous n’aurez pas accès Ă  votre superviseur en tout temps. D’autre part, il peut arriver que votre organisation soit très occupĂ©e et prenne quelques jours Ă  rĂ©pondre Ă  vos courriels. N’ayant pas la possibilitĂ© de simplement cogner Ă  la porte de votre superviseur, vous devrez faire preuve d’ingĂ©niositĂ© et d’initiative. N’ayez pas peur de demander si vous pouvez participer Ă  une rĂ©union, de demander une rencontre pour avoir des prĂ©cisions ou de proposer des idĂ©es. Votre expĂ©rience n’en sera que plus substantielle.

L’expĂ©rience virtuelle PIJJ peut ĂŞtre gratifiante et riche en apprentissages, tout dĂ©pend de l’approche que vous prendrez!


Chloe Quirion est l’une des plus rĂ©centes stagiaires en mode virtuel du Programme international des jeunes juristes. Elle termine actuellement son stage avec le Bureau international des droits des enfants.