L’honorable Susan Wishart

l'honorable Diana CameronQUEL CHEMINEMENT VOUS A MENÉ AU MONDE DU DROIT ET À LA MAGISTRATURE?

J’ai grandi dans la petite ville de Belleville, en Ontario. Quand j’étais jeune, je n’ai jamais pensé être avocate. J’aimerais pouvoir dire que j’ai trouvé l’inspiration pour être avocate après avoir lu le livre « To Kill a Mockingbird » à l’école secondaire, ce qui est toujours l’un de mes livres préférés, mais mon cheminement dans le domaine du droit a été plus pragmatique. J’ai étudié en sciences à l’université et, alors que je terminais ma maîtrise dans ce domaine, j’ai senti que mes options de carrière étaient assez restreintes, ce qui m’a amenée à poser ma candidature à la faculté de droit. J’ai choisi l’Université de Victoria en raison de son programme coopératif, puis j’ai chargé ma Mazda GLC et j’ai pris la route vers l’Ouest. Quoique je ne connaissais rien du droit quand je suis arrivée à Victoria, mon expérience en recherche scientifique et en rédaction s’est avérée utile.

Pendant mes études en droit, je n’avais pas de plan par rapport au type de droit que je voulais pratiquer, mais j’étais certaine de ne pas vouloir travailler au sein d’un grand cabinet. Parfois, il peut être tout aussi utile de savoir ce que vous ne souhaitez pas faire. Au début de ma carrière juridique, j’ai pu pratiquer le droit pénal à Victoria et j’ai adoré chaque seconde. Aider les gens à s’y retrouver dans le système de justice pénale a été un travail très enrichissant. Je me présentais devant le tribunal presque tous les jours et, bien que j’aie travaillé dans le cadre de longues causes devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, j’ai passé la plupart de mon temps devant la Cour provinciale. C’est là que la semence vers une possible carrière à la magistrature est née.

Alors que j’attendais mon tour dans des salles d’audience bondées, j’ai eu beaucoup de temps pour observer les juges effectuer leur travail. J’ai été particulièrement influencée par les juges qui étaient immanquablement gentils, compatissants et patients. J’ai appris à mieux connaître le travail de juge grâce à ma participation à l’ABC. En tant que présidente de la Section du droit pénal de l’ABC-CB à Victoria, j’ai collaboré avec des juges dans des comités traitant de la réforme des règles en matière criminelle. Après avoir travaillé comme avocate pendant douze ans, j’ai présenté ma candidature à la magistrature en 2007 et j’ai été nommée juge en 2009. Au moment de ma nomination, j’étais l’une des rares femmes qui pratiquaient le droit pénal à Victoria. En 2016, j’ai été nommée juge en chef adjointe à la Cour provinciale de la Colombie-Britannique.

QUELLE EXPÉRIENCE DE VOTRE CARRIÈRE JURIDIQUE VOUS A LE MIEUX PRÉPARÉ À VOTRE TRAVAIL AU SEIN DE LA MAGISTRATURE?

Deux expériences m’ont le mieux préparé au travail à la magistrature. La première a été de passer beaucoup de temps devant les tribunaux et d’apprendre à composer avec le rythme de travail des tribunaux provinciaux. Cela exigeait une compréhension et une analyse rapides de l’information, en particulier lorsque venait le temps de représenter des clients dans des audiences sur le cautionnement. Ces compétences sont cruciales pour tout juge d’une cour provinciale qui siège à des tribunaux occupés où des décisions doivent être prises sur-le-champ. La deuxième expérience qui m’a le mieux préparée au travail à la magistrature est ce que j’ai appris de mes clients. En tant qu’avocate en droit pénal, j’ai travaillé avec des clients issus de milieux culturels, sociaux, économiques et sanitaires divers. Plusieurs de mes clients avaient des problèmes de consommation de substances ou de santé mentale, avaient subi des traumatismes durant leur enfance et avaient été aux prises avec des problèmes liés à la pauvreté. J’ai vu les répercussions que cela a eues sur eux et la façon dont ces problèmes sous-jacents étaient la cause profonde de leur participation au système de justice pénale. Je suis confrontée à ces mêmes questions tous les jours comme juge et mon expérience en tant qu’avocate de la défense m’aide à voir « la personne » dans tous les gens qui comparaissent devant moi.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX JURISTES QUI COMPARAISSENT DEVANT VOUS?

Adoptez les technologies dans la salle d’audience, car elles sont là pour de bon. Les avocats et avocates doivent maîtriser l’utilisation de technologies pour les comparutions en ligne et être en mesure de prospérer dans un système de justice sans document papier. La pandémie a entraîné des changements longtemps attendus dans le système de justice en matière de technologies. Je constate que certains juristes peinent à s’adapter à ces changements et je les encourage à profiter de possibilités de formation.