L'honorable Lois Hoegg

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QUEL A ÉTÉ VOTRE CHEMINEMENT DANS LE MONDE DU DROIT ET DE LA MAGISTRATURE?

Mon désir de pratiquer le droit a été motivé par le féminisme. Pour le dire simplement, j’étais une enfant des années 60 qui est devenue une jeune femme des années 70, et j’ai vu beaucoup de choses autour de moi que je trouvais injustes et discriminatoires, notamment le manque de possibilités pour les femmes et le traitement qu’on leur réservait. J’ai manifesté et lutté pour des changements au régime juridique des biens matrimoniaux, pour le droit des femmes de contrôler leur propre corps et pour le retrait du mariage comme motif de défense contre l’accusation de viol. Croyez-le ou non, l’incident qui a servi de catalyseur à mes études de droit est une femme prêtre qui s’est fait mordre la main par un communiant furieux de s’être fait donner la communion par une femme.

Après mes études de premier cycle, j’ai travaillé et voyagé pendant quelques années, puis je me suis inscrite en droit. J’estimais qu’un diplôme en droit m’aiderait à plaider pour l’amélioration du sort des femmes et des autres infortunés de notre société.

En ce qui concerne mon entrée dans la magistrature, je ne peux vraiment pas dire. Je n’aspirais pas à devenir juge jusqu’à ce qu’on m’encourage à poser ma candidature quelques années avant ma nomination. Les facteurs qui, à mon avis, ont joué en ma faveur sont mon approche directe, mon éthique de travail et mon expérience juridique diversifiée.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX JURISTES QUI COMPARAISSENT DEVANT VOUS?

J’ai trois conseils à donner.

  1. L’intégrité. C’est votre engagement. Soyez honnête avec les faits et la loi, directe dans votre approche, et respectueuse de vos adversaires, de toutes les autres personnes impliquées dans l’affaire et de la cour.
  2. La préparation. Connaissez vos dossiers comme le fond de votre poche.
  3. Le courage. Soyez courageuse. Ce sont les juristes courageux et leurs arguments qui font avancer le droit afin de suivre le rythme de la société moderne et de freiner l’érosion des droits et des valeurs démocratiques.

QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE LE PUBLIC SACHE AU SUJET DU SYSTÈME DE JUSTICE?

Le système judiciaire est compliqué et repose sur de nombreux principes, tant individuels que collectifs, destinés à assurer une société sûre, prospère et juste dont tous les membres sont traités de manière égale. J’aimerais que le public comprenne qu’il y a souvent des enjeux plus vastes que ceux qui touchent directement les personnes impliquées dans une affaire particulière.