QUEL CHEMINEMENT VOUS A MENÉ AU MONDE DU DROIT ET À LA MAGISTRATURE?

Je n’ai pas toujours été juriste. J’ai étudié pour devenir travailleuse sociale et, lorsque j’ai terminé l’université, j’ai trouvé un emploi à titre de conseillère en intervention d’urgence. J’ai conservé ce poste pendant plusieurs années, puis j’ai décidé que je pourrais mieux tirer parti de mon penchant analytique dans le domaine du droit.

QUELLE EXPÉRIENCE DE VOTRE CARRIÈRE JURIDIQUE VOUS A LE MIEUX PRÉPARÉE À VOTRE TRAVAIL AU SEIN DE LA MAGISTRATURE?

Ce qui m’a le mieux préparée à travailler au sein de la magistrature, ce sont les apprentissages que j’ai réalisés avant ma carrière en droit grâce à ma formation en travail social et à mon emploi de conseillère. Ces expériences ont orienté mon cheminement vers ma carrière en droit actuelle et l’ont alimentée. Elles m’ont appris à écouter et à comprendre les autres. Elles m’ont aussi permis de développer de la compassion à l’égard des diverses perspectives et expériences des gens.

Les compétences que j’ai acquises me sont tout particulièrement utiles aujourd’hui en raison du nombre grandissant de personnes se représentant elles-mêmes au sein du système judiciaire. J’ai recours aux notions que j’ai apprises dans le cadre de mes études en travail social et de mon travail de conseillère afin d’orienter les personnes se représentant elles-mêmes tout au long des procédures de la cour si souvent intimidantes.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX JURISTES QUI COMPARAISSENT DEVANT VOUS?

Je songe toujours aux questions de base. Qu’est-ce que les juristes tentent de prouver? Quelles sont les preuves dont les juristes ont besoin pour avérer chacun des éléments du dossier? Cela semble bien simple, mais avant qu’un dossier ne se soit traité devant les tribunaux, les juristes l’ont déjà étudié des dizaines de fois. C’est à ce moment-là qu’il est facile de tenir comme acquis des éléments de sa demande et d’oublier que ces éléments doivent être prouvés devant la personne possédant le pouvoir décisionnel.

QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE LE PUBLIC SACHE AU SUJET DU SYSTÈME DE JUSTICE?

Je crois que les connaissances juridiques de la société canadienne sont très superficielles; le public ignore certains des concepts fondamentaux sur lesquels le droit repose. Des écrivains ont rendu des sujets comme la science et l’histoire intéressants et accessibles au grand public. J’espère qu’un futur écrivain fera un jour de même pour le droit.