L’honorable Beth Allen

QUEL A ÉTÉ VOTRE CHEMINEMENT DANS LE MONDE DU DROIT ET DE LA MAGISTRATURE?

Mon cheminement dans le monde du droit est intimement liĂ© Ă  l’histoire de mes ancĂȘtres au Canada. Je suis une Afro-Canadienne de cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration, descendante de braves rĂ©fugiĂ©s, hommes et femmes Ă  la recherche de libertĂ© et de justice, qui ont fui l’esclavage aux États-Unis par le chemin de fer clandestin dans les annĂ©es 1840 pour s’installer sur des terres prĂšs de Windsor, Ontario. Plusieurs photographies de mes ancĂȘtres ornent les murs de mon bureau. L’histoire de ma famille a exercĂ© une influence sur de nombreux objectifs que je me suis fixĂ©s dans la vie. Avant de devenir avocate, mon intĂ©rĂȘt pour la justice et l’Ă©quitĂ© des communautĂ©s noires et d’autres communautĂ©s marginalisĂ©es m’a amenĂ© Ă  participer Ă  des initiatives de justice sociale pendant mes Ă©tudes. J’ai notamment effectuĂ© du travail d’ordre juridique dans l’affaire Paul Smithers, qui est devenue une cĂ©lĂšbre cause de rĂ©fĂ©rence en droit pĂ©nal de la Cour suprĂȘme du Canada. Cette expĂ©rience a Ă©veillĂ© mon intĂ©rĂȘt Ă  l’Ă©gard de la profession de juristes et de la façon dont les tribunaux administrent la justice.

QUELLE EXPÉRIENCE DE VOTRE CARRIÈRE JURIDIQUE VOUS A LE MIEUX PRÉPARÉE À VOTRE TRAVAIL AU SEIN DE LA MAGISTRATURE?

Au cours de ma carriĂšre d’avocate, j’ai presque exclusivement agi en tant qu’arbitre auprĂšs de divers tribunaux administratifs. J’ai dĂ©veloppĂ© des compĂ©tences dans la conduite de procĂ©dures, dans la rĂ©daction de jugements, et surtout, j’ai appris Ă  vraiment valoriser la satisfaction personnelle que ressentent les plaideurs lorsqu’ils ont l’impression que l’Ă©quitĂ© et la justice ont triomphĂ©. En 2007, tirant profit de l’histoire de mes ancĂȘtres, de mon vĂ©cu personnel en tant que femme noire, de ma participation communautaire et de mon expĂ©rience en arbitrage, j’ai accĂ©dĂ© Ă  la magistrature de la Cour supĂ©rieure de l’Ontario. Ma proximitĂ© personnelle avec divers enjeux de diversitĂ© et de justice sociale m’a fait prendre conscience des questions d’Ă©quitĂ© et d’impartialitĂ© sociales auxquelles sont confrontĂ©s les Noirs, les Autochtones et d’autres groupes marginalisĂ©s, plus particuliĂšrement dans le systĂšme de justice pĂ©nale. Alors que les annĂ©es passent, je chĂ©ris tous les jours un peu plus le privilĂšge et l’honneur qui vont de pair avec la poste que j’occupe au sein de la magistrature.