L'honorable Amy Sakalauskas

Hon-Amy-M-Sakalauskas.jpgQUEL A ÉTÉ VOTRE CHEMINEMENT DANS LE MONDE DU DROIT ET DE LA MAGISTRATURE?

J’ai constatĂ© Ă  un jeune Ăąge que le droit pouvait aussi bien aider les gens que leur nuire. Je voulais aider les gens. L’idĂ©e d’ĂȘtre avocate m’a interpellĂ©e sans que je connaisse quiconque qui pratiquait le droit (hormis Matlock Ă  la tĂ©lĂ©vision). L’idĂ©e a grandi en moi pendant mon enfance pour une raison que je ne peux pas encore expliquer. Lors de mes Ă©tudes, avant et pendant la facultĂ© de droit, j’ai fait du bĂ©nĂ©volat dans des refuges et des foyers de transition. Je voulais aider les gens Ă  s’y retrouver lorsqu’ils se trouvaient dans la situation inattendue oĂč le droit leur vie et leur famille. J’ai eu un cabinet privĂ© dans le domaine du droit de la famille, puis j’ai pratiquĂ© le droit de la protection de l’enfance au sein d’un organisme. J’ai toujours eu l’impression de devoir nager Ă  contre-courant. La force nĂ©gative des inĂ©galitĂ©s sociales et des injustices Ă©tait perturbante. Le carrefour oĂč se croisent les causes de protection de l’enfance et les cours criminelles, pour diverses raisons, Ă©tait toujours prĂ©sent et trop souvent prĂ©visible. J’ai plaidĂ© en faveur d’une plus grande diversitĂ© au sein de la magistrature en gĂ©nĂ©ral, et d’un point de vue personnel j’ai soulignĂ© le peu de membres de la communautĂ© LGBTQ2S+ qu’il y avait au sein de la magistrature. J’ai prĂ©sentĂ© ma candidature lorsque j’ai eu l’impression de pouvoir faire preuve d’assez de discernement et d’avoir acquis l’expĂ©rience requise pour apporter quelque chose de positif au rĂŽle de juge.

QUELLE EXPÉRIENCE DE VOTRE CARRIÈRE JURIDIQUE VOUS A LE MIEUX PRÉPARÉE À VOTRE TRAVAIL AU SEIN DE LA MAGISTRATURE?

Les compĂ©tences en communication et en rĂ©solution de diffĂ©rends, y compris la capacitĂ© d’avoir une pensĂ©e critique et de faire preuve d’imagination, sont des aptitudes auxquelles j’ai recours tous les jours. Dans le domaine du droit de la famille, j’ai interagi avec des gens qui traversent une crise, qui sont souvent dĂ©sorientĂ©s et marginalisĂ©s du systĂšme auquel ils sont confrontĂ©s. Ces compĂ©tences sont tout Ă  fait transfĂ©rables aux juges qui doivent rendre des dĂ©cisions de nature pĂ©nale. Les communications efficaces dans un Ă©ventail de situations, la comprĂ©hension de la position d’autrui, l’empathie et la prise en compte d’une grande variĂ©tĂ© de solutions sont essentielles pour composer avec les vives Ă©motions et les relations complexes que nous voyons dans une salle d’audience. Le prononcĂ© d’un jugement est une tĂąche trĂšs publique, mĂȘme si elle rime avec isolement. Les dĂ©cisions que nous rendons sont souvent le dernier geste que nous posons aprĂšs de longues interactions avec des gens aux prises Ă  des situations Ă©prouvantes.