Commentaire d’arrêt : 158444 Ontario Ltd. v State Farm Fire and Casualty Company

  • 30 mars 2017
  • Shane Katz

Dans l’arrĂŞt 1588444 Ontario Ltd. v. State Farm Fire and Casualty Company, 2017 ONCA 42, la Cour d’appel de l’Ontario, et notamment les juges Laskin, Feldman et Hourigan, ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  infirmer l’ordonnance rendue le 16 octobre 2015 par le juge H.K. O’Connell, qui avait rejetĂ© la requĂŞte – prĂ©sentĂ©e par State Farm – pour permission de modifier sa dĂ©fense. 

La rĂ©clamation dĂ©coulait d’un incendie, survenu le 4 juin 2006, qui a dĂ©truit un restaurant et une salle de rĂ©ception exploitĂ©s par la sociĂ©tĂ© Ă  dĂ©nomination numĂ©rique. L’enquĂŞte a confirmĂ© qu’il s’agissait d’un incendie criminel. La propriĂ©tĂ© Ă©tait assurĂ©e en vertu d’une police consentie par State Farm. Dans une lettre du 9 juin 2006, le reprĂ©sentant de State Farm a avisĂ© 1588444 Ontario ltĂ©e qu’en dĂ©pit de l’enquĂŞte menĂ©e par State Farm et de tout règlement du sinistre, State Farm pourrait rejeter la rĂ©clamation en se fondant sur une disposition de la police permettant Ă  l’assureur de refuser la couverture si la perte est causĂ©e par un geste malhonnĂŞte ou criminel posĂ© par l’assurĂ©. Le 9 juin 2006, M. Vincenzo Spartaco, l’âme dirigeante de la sociĂ©tĂ© Ă  dĂ©nomination numĂ©rique, a Ă©galement signĂ© un document qui reconnaĂ®t que State Farm pourrait ne pas avoir Ă  indemniser 1588444 Ontario ltĂ©e en raison de la perte subie, et autorisant l’assureur Ă  mener une enquĂŞte sur l’incendie.

State Farm a engagĂ© les services d’un ingĂ©nieur afin d’enquĂŞter sur la cause de l’incendie. L’enquĂŞteur est parvenu Ă  la mĂŞme conclusion que le service de police et le bureau du chef des services de prĂ©vention des incendies de la ville de Barrie, Ă  savoir qu’il s’agissait d’un incendie dĂ©libĂ©rĂ©. 

Le 4 juin 2007, la sociĂ©tĂ© Ă  dĂ©nomination numĂ©rique a produit une dĂ©claration, dans laquelle la sociĂ©tĂ© et M. Spartaco Ă©taient dĂ©signĂ©s en tant que demandeurs. Dans sa dĂ©fense, en date du 14 septembre 2007, State Farm n’a ni invoquĂ© ni allĂ©guĂ©, de quelque façon que ce soit, que les demandeurs – ou quiconque agissant en leur nom – avaient mis le feu Ă  la propriĂ©tĂ©.

Les interrogatoires prĂ©alables ont eu lieu en mai 2011. Lors de son interrogatoire prĂ©alable, State Farm a admis que la non-coopĂ©ration des demandeurs constituait sa seule raison de refuser l’indemnisation, et qu’elle ne prĂ©tendait pas que les demandeurs avaient Ă©tĂ© responsables de l’incendie. Toutefois, lors de l’interrogatoire prĂ©alable de M. Spartaco, State Farm a tentĂ© de poser des questions Ă  l’appui d’allĂ©gations qu’il avait dĂ©libĂ©rĂ©ment mis le feu Ă  la propriĂ©tĂ©. Ces questions ont Ă©tĂ© rejetĂ©es. State Farm a prĂ©sentĂ© une requĂŞte visant Ă  obliger l’assurĂ© Ă  respecter ses engagements. Une partie de cette requĂŞte avait pour but de contraindre l’assurĂ© Ă  rĂ©pondre aux questions qui avaient Ă©tĂ© refusĂ©es au sujet de l’incendie criminel. Étant donnĂ© que State Farm n’avait pas fait valoir que M. Spartaco avait Ă©tĂ© responsable de l’incendie, le juge Mullins a rejetĂ© la partie de la requĂŞte qui demandait des rĂ©ponses aux questions allĂ©guant que M. Spartaco avait mis le feu Ă  la propriĂ©tĂ©.

Lorsque l’avocat de State Farm a confirmĂ© que sa cliente n’avait eu connaissance d’aucune dĂ©rogation, de la part des demandeurs, aux dispositions de la police d’assurance, l’avocat de ces derniers a commencĂ© Ă  prĂ©voir le dĂ©pĂ´t d’une requĂŞte en jugement sommaire. Lors d’une audience le 19 dĂ©cembre 2014, tenue afin de prĂ©voir la date de l’audition de la requĂŞte en jugement sommaire, l’avocat de State Farm a fait valoir, pour la première fois, que sa cliente allait prĂ©senter une requĂŞte pour permission de modifier sa dĂ©fense. Les documents dĂ©posĂ©s par State Farm au soutien de sa requĂŞte en modification comprenaient une dĂ©fense amendĂ©e, dans laquelle State Farm a retirĂ© son allĂ©gation de non-coopĂ©ration mais a ajoutĂ© l’argument voulant que la couverture ait Ă©tĂ© refusĂ©e parce que les demandeurs avaient commis une infraction d’incendie criminel.

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