Les incidences de la pandémie de COVID-19 sur le droit commercial et le droit des contrats

  • 02 avril 2020
  • Wayne Gray

Au dĂ©part, les parties contractantes sont, en common law, tenues de s’acquitter des obligations convenues. Il existe des justifications pour l’inexĂ©cution, mais elles sont Ă©troitement interprĂ©tĂ©es et appliquĂ©es.

Un contrat peut contenir une clause expresse concernant la force majeure. Si c’est le cas, cette clause rĂ©partit le risque d’inexĂ©cution ou de retard dans l’exĂ©cution. Lu dans son contexte intĂ©gral, le libellĂ© de la clause de force majeure est dĂ©terminant. La common law ne comporte aucune disposition tacite pour la force majeure.

Elle reconnaĂ®t en outre l’impossibilitĂ© d’exĂ©cuter l’obligation et l’inexĂ©cutabilitĂ© au titre des justifications de l’inexĂ©cution. Ces Ă©vĂ©nements survenants sont Ă©galement appliquĂ©s Ă©troitement et, lorsqu’ils le sont, ils vicient l’intĂ©gralitĂ© du contrat au lieu de simplement autoriser un retard de son exĂ©cution.

Dans toute transaction commerciale, les Ă©vĂ©nements extrĂŞmes, communĂ©ment appelĂ©s « cas de force majeure », qui Ă©chappent au contrĂ´le de l’une des parties peuvent survenir et empĂŞcher la partie qui les subit d’exĂ©cuter le contrat. Si ce dernier ne prĂ©voit pas la force majeure, il incombe au tribunal de trancher, Ă  la lumière des justifications distinctes de l’inexĂ©cution que constituent l’impossibilitĂ© et l’inexĂ©cutabilitĂ©, la question de l’existence d’une justification de l’inexĂ©cution par la partie.

L’inclusion d’une clause de force majeure dans un contrat est importante car ces Ă©vĂ©nements, par ailleurs codifiĂ©s dans le Code civil du QuĂ©bec, RLRQ c CCQ-1991, ne sont autrement pas inscrits dans le droit sous le rĂ©gime de la common law. En l’absence d’une clause de force majeure dans un contrat, une partie ne peut ĂŞtre libĂ©rĂ©e des obligations lui incombant en vertu dudit contrat. Elle demeure responsable de l’exĂ©cution Ă  l’Ă©gard de l’autre, malgrĂ© la survenance d’un Ă©vĂ©nement extĂ©rieur Ă©chappant Ă  son contrĂ´le, mĂŞme lorsqu’elle se trouve privĂ©e partiellement ou totalement de sa capacitĂ© Ă  le faire. Lorsqu’en l’absence de toute clause de force majeure dans le contrat une partie est privĂ©e partiellement ou totalement de sa capacitĂ© Ă  s’acquitter de ses obligations, celle qui se trouve en situation de violation du contrat pourrait Ă©galement ĂŞtre responsable du paiement de dommages-intĂ©rĂŞts extrajudiciaires au titre de l’exĂ©cution (si le contrat contient une clause Ă  cet effet).

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Wayne Gray est chef du groupe de pratique, Entreprises et Fusions et acquisitions, dans le cabinet Practical Law Canada.