Recours collectif intenté en relation avec la taxe imposée aux acheteurs étrangers en Colombie-Britannique

  • 03 avril 2017
  • Alexandra Cocks

Note au lecteur : Cet article a prĂ©cĂ©demment paru en anglais dans l’Ă©dition de janvier 2017 du bulletin trimestriel du droit des affaires (Business Law Quarterly) de l’ABC-Colombie-Britannique.

Un projet de recours collectif a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© Ă  peine six semaines après que le gouvernement de la Colombie-Britannique eut apportĂ© des modifications Ă  sa loi sur les droits de cession immobilière (intitulĂ©e Property Transfer Tax Act), de manière Ă  imposer une taxe de 15 pour cent de plus aux acheteurs Ă©trangers de propriĂ©tĂ©s rĂ©sidentielles situĂ©es dans la grande rĂ©gion de Vancouver (Greater Vancouver Regional District). Cette loi et le rĂ´le que jouent les acheteurs Ă©trangers dans le marchĂ© de l’immobilier Ă  Vancouver ont fait l’objet d’une couverture mĂ©diatique importante, autant sur le plan local que national.

Le 19 septembre 2016, la demanderesse, Jing Li, a dĂ©posĂ© un projet de recours collectif contre le gouvernement de la Colombie-Britannique, au nom de ressortissants de pays signataires d’un traitĂ© avec le Canada, qui ont achetĂ© des propriĂ©tĂ©s rĂ©sidentielles dans la grande rĂ©gion de Vancouver, et qui ont payĂ© ou qui paieront la taxe immobilière imposĂ©e aux acheteurs Ă©trangers. Elle a Ă©galement proposĂ© des sous-groupes comprenant les personnes qui sont assujetties Ă  cette taxe et qui sont des ressortissants d’autres pays Ă©numĂ©rĂ©s. La demanderesse est citoyenne de la RĂ©publique populaire de Chine. Elle a signĂ© un contrat d’achat d’une propriĂ©tĂ© Ă  Langley (Colombie-Britannique) pour un montant de 559 000 $, avant perception de la taxe. Elle fait valoir qu’elle est obligĂ©e soit de payer un montant supplĂ©mentaire de 83 850 $ en application des droits de cession immobilière imposĂ©s aux acheteurs Ă©trangers, soit de perdre son dĂ©pĂ´t de garantie.

La demanderesse allègue que la taxe immobilière imposĂ©e aux acheteurs Ă©trangers constitue une violation de multiples traitĂ©s internationaux, et que le gouvernement de la Colombie-Britannique bĂ©nĂ©ficie d’un enrichissement sans cause en raison de sa perception des produits de cette taxe. Elle fait Ă©galement valoir que cette taxe est inconstitutionnelle, en ce sens que seul le gouvernement fĂ©dĂ©ral dĂ©tient le pouvoir lĂ©gislatif en matière [TRADUCTION] « d’affaires Ă©trangères, d’aubains, de commerce international, et de trafic et de commerce ». Elle sollicite une ordonnance de restitution de tous les montants perçus par le gouvernement de la Colombie-Britannique du fait de la taxe. Aucune dĂ©cision quant Ă  la certification du recours collectif projetĂ© n’est attendue dans un avenir rapprochĂ©. Ă€ ce stade, il n’est pas certain que les documents de certification aient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s.

Si la certification est accordĂ©e, tous ceux qui auront payĂ© la taxe pourraient en fin de compte participer au recours. Advenant que la demanderesse obtienne gain de cause sur le fond, la taxe pourrait ĂŞtre annulĂ©e. Alors qu’une Ă©lection provinciale est prĂ©vue pour le mois de mai en Colombie-Britannique, l’on pourrait pardonner Ă  un cynique de penser que l’imposition de cette taxe visait davantage un retentissement politique qu’un effet juridique durable.

Alexandra Cocks est avocate salariée principale chez McCarthy Tétrault à Vancouver.