Titulaires d’une marque de commerce : faciliter la transition vers de nouvelles règles linguistiques

  • 28 novembre 2022

Le projet de loi 96, Loi sur la langue officielle et commune du QuĂ©bec, le français, a reçu la sanction royale le 1er juin 2022 et s’appliquera Ă  toutes les marques de commerce non francophones figurant sur les produits vendus au QuĂ©bec Ă  compter du 1er juin 2025. Dans une lettre (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) Ă  l’Office de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du Canada (OPIC), la section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle demande que la politique d’examen soit modifiĂ©e de façon Ă  permettre l’examen accĂ©lĂ©rĂ© des marques de commerce destinĂ©es au QuĂ©bec.

Actuellement, explique-t-on dans la lettre, une marque de commerce peut ĂŞtre affichĂ©e au QuĂ©bec dans une langue autre que le français quand elle n’a pas d’Ă©quivalent de langue française enregistrĂ© au Canada. On parle de l’exception d’une « marque reconnue ».

Cette exception s’applique aux marques de commerce dĂ©posĂ©es au Canada et Ă  ce qu’on appelle des « marques de commerce de common law », soit des marques de commerce devenues connues du fait d’une utilisation rĂ©gulière au Canada mĂŞme si elles ne sont pas officiellement dĂ©posĂ©es.

Lorsque le projet de loi 96 entrera en vigueur en 2025, l’exception des « marques reconnues » ne s’appliquera qu’aux marques dĂ©posĂ©es au Canada. Les marques de commerce de common law devront ĂŞtre affichĂ©es en français.

Cela « imposera un lourd fardeau pour le marketing au Canada – et assurĂ©ment l’introduction au QuĂ©bec – des produits et services actuels et futurs dont la nouvelle marque de langue anglaise […] ne pourra plus ĂŞtre utilisĂ©e au QuĂ©bec sans ĂŞtre traduite », Ă©crit la section dans sa lettre. Les titulaires seront contraints de dĂ©poser leurs marques de commerce non francophones s’ils veulent conserver le droit de les utiliser au QuĂ©bec après le 1er juin 2025.

Vu les actuels dĂ©lais de traitement Ă  l’OPIC, cela risque de causer d’importants problèmes aux titulaires de marque de commerce. De plus, prĂ©cise la section, bon nombre de titulaires Ă©trangers ont souvent « des pĂ©riodes de lancement assez courtes, qui se mesurent en mois ou en semaines », leurs activitĂ©s Ă©tant saisonnières, comme c’est le cas dans l’industrie de la mode, ou leurs stratĂ©gies de marketing misant sur la promotion-surprise d’un produit. Apple en est un exemple notoire.

Les titulaires ne seront pas en mesure de faire dĂ©poser et enregistrer leurs marques de commerce non francophones au Canada Ă  temps pour se conformer au projet de loi 96, dit-on encore dans la lettre. Cela pourrait amener certains de ces titulaires Ă  rĂ©Ă©valuer la pertinence de faire des affaires au QuĂ©bec.

La section est d’avis que le meilleur moyen de prĂ©venir ces problèmes serait d’accĂ©lĂ©rer le processus. Plus prĂ©cisĂ©ment, il faudrait que l’OPIC « modifie sa politique concernant les “requĂŞtes d’accĂ©lĂ©ration de l’examen” de façon Ă  intĂ©grer les demandes pour les marques faisant l’objet d’un plan concret d’utilisation au QuĂ©bec ».