Exempter les agents qui sont juristes d’avoir à souscrire deux assurances

  • 27 octobre 2021

Le Collège des agents de brevets et des agents de marques de commerce (CABAMC) rĂ©glemente le titre d’agent de brevets ou de marques de commerce au Canada. Il a rĂ©cemment publiĂ© un document de consultation proposant une assurance responsabilitĂ© obligatoire pour l’ensemble des agents.

Dans une lettre (disponible uniquement en anglais, les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) adressĂ©e au PDG par intĂ©rim du CABAMC, Darrel Pink, la Section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle et le Sous-comitĂ© de dĂ©ontologie et de responsabilitĂ© professionnelle de l’Association du Barreau canadien appuient l’idĂ©e d’obliger les agents de brevets et de marques de commerce Ă  dĂ©tenir une assurance responsabilitĂ© professionnelle afin de protĂ©ger le public. Mais ils affirment que cette nouvelle exigence ne devrait pas faire double emploi avec les exigences en matière d’assurance auxquelles doivent dĂ©jĂ  rĂ©pondre les spĂ©cialistes du droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle.

Comme l’expliquent la section et le sous-comitĂ©, les professionnels de la propriĂ©tĂ© intellectuelle au Canada comprennent des agents qui sont juristes (des agents enregistrĂ©s de brevets ou de marques de commerce qui sont par ailleurs habilitĂ©s Ă  exercer le droit) et des agents enregistrĂ©s de brevets ou de marques de commerce qui ne le sont pas.

La section et le sous-comitĂ© conviennent de la nĂ©cessitĂ© de s’assurer que tous les professionnels de la propriĂ©tĂ© intellectuelle satisfont aux normes de pratique les plus Ă©levĂ©es. « L’assurance responsabilitĂ© obligatoire est un Ă©lĂ©ment important du mandat de rĂ©glementation du CABAMC, Ă©crivent-ils. Nous reconnaissons que les exigences en matière d’assurance responsabilitĂ© professionnelle servent l’intĂ©rĂŞt du public et renforcent la confiance de la population envers les membres du CABAMC. »

Cependant, font-ils remarquer, les juristes canadiens sont dĂ©jĂ  tenus de souscrire une assurance responsabilitĂ© professionnelle d’au moins un million de dollars, en plus d’ĂŞtre assujettis Ă  des politiques obligatoires en matière de protection et d’indemnisation des comptes en fiducie. La plupart des juristes et des cabinets canadiens dĂ©tiennent une assurance bien supĂ©rieure au minimum exigĂ©.

Or, soulignent la section et le sous-comitĂ©, le document de consultation du CABAMC ne fait aucune mention du chevauchement des rĂ©gimes rĂ©glementaires dans le cas des agents juristes. « Ă€ notre avis, le CABAMC ne devrait pas imposer d’exigences d’assurance supplĂ©mentaires aux agents qui sont Ă©galement juristes. » Les agents qui sont juristes qui fournissent une preuve d’assurance devraient ĂŞtre exemptĂ©s de l’exigence du CABAMC. La mĂŞme exemption devrait d’ailleurs s’appliquer aux agents qui ne sont pas juristes dĂ©jĂ  couverts par une assurance Ă©quivalente fournie par le cabinet qui les emploie.

Forcer les agents de brevets et de marques de commerce qui dĂ©tiennent dĂ©jĂ  une assurance rĂ©pondant aux exigences proposĂ©es par le CABAMC Ă  souscrire une assurance supplĂ©mentaire « imposerait un fardeau inutile et disproportionnĂ© Ă  ces membres et ne contribuerait en rien Ă  l’atteinte des objectifs rĂ©glementaires du CABAMC ni Ă  la dĂ©fense de l’intĂ©rĂŞt public ».