Moderniser les lignes directrices et les règlements en matière de faillite et d’insolvabilité

  • 28 juin 2021

La Section du droit de l’insolvabilitĂ© de l’Association du Barreau canadien est de l’avis que les lignes directrices et les règlements pour l’application de la Loi sur la faillite et l’insolvabilitĂ©, ou LFI, et celle de la Loi sur les arrangements avec les crĂ©anciers des compagnies doivent ĂŞtre mises Ă  jour pour encourager le recours Ă  la technologie et pour faciliter la procĂ©dure de faillite.

Tout d’abord, la section de l’ABC dit, dans son mĂ©moire (disponible uniquement en anglais, toutes les citations sont des traductions) adressĂ© au Bureau du surintendant des faillites Canada, que le libellĂ© des règlements et des lignes directrices (la section commentait les versions anglaises de ces textes) devrait ĂŞtre neutre. « Ă€ cette fin, les règlements et lignes directrices devraient ĂŞtre rĂ©visĂ©s intĂ©gralement afin d’y utiliser des termes neutres. Ainsi, en anglais, le premier paragraphe de la partie III de l’Annexe des Règles gĂ©nĂ©rales sur la faillite et l’insolvabilitĂ© Ă©nonce : “[t]he trustee shall, in other than summary administrations, be entitled to be paid his disbursements”. Le mot “his” devrait ĂŞtre remplacĂ© par le pronom neutre “their”. »

Les autres commentaires de la section visent Ă  encourager le recours Ă  la technologie pour amĂ©liorer l’efficacitĂ©, faciliter la procĂ©dure de faillite, accroĂ®tre l’accessibilitĂ© et rĂ©duire les retards.

En vertu des règles actuelles, si le bureau de division reçoit un avis ou un document en dehors de ses heures d’ouverture, il est rĂ©putĂ© avoir Ă©tĂ© dĂ©posĂ© le jour ouvrable suivant. Comme le fait remarquer la section, la plupart des dĂ©pĂ´ts de documents sont effectuĂ©s par les syndics qui consignent la date et l’heure de la rĂ©ception. « La prĂ©sence d’une personne dans le bureau au moment du dĂ©pĂ´t du document pendant les “heures d’ouverture” n’a aucune pertinence », dit-elle. Toutefois, le fait qu’un document puisse ĂŞtre rĂ©putĂ© dĂ©posĂ© le lendemain pourrait très bien avoir d’importantes consĂ©quences. « Ainsi, le dĂ©pĂ´t d’une proposition en dehors des heures d’ouverture le tout dernier jour acceptable pour ledit dĂ©pĂ´t pourrait se traduire par une dĂ©claration de faillite. Il devrait suffire que l’avis ou le document porte la date exacte du jour, sans Ă©gard Ă  l’heure. »

Lorsqu’un avis ou d’autres documents doivent ĂŞtre signifiĂ©s Ă  une partie reprĂ©sentĂ©e par un juriste, la signification par courrier Ă©lectronique devrait ĂŞtre autorisĂ©e, sans quoi les avis ou documents devraient ĂŞtre signifiĂ©s conformĂ©ment aux règles applicables Ă  la signification en vigueur dans le ressort canadien oĂą se trouve la partie destinataire de la signification.

En outre, la transmission Ă©lectronique devrait ĂŞtre ajoutĂ©e Ă  la liste des mĂ©thodes prĂ©vues dans les règles par lesquelles un syndic peut signifier un avis de rejet ou d’Ă©valuation Ă  un crĂ©ancier, s’ajoutant ainsi au courrier recommandĂ© et au service de messagerie.

Tenue des dossiers et harmonisation

La section recommande d’actualiser les règles qui portent sur la tenue des dossiers afin d’autoriser le stockage Ă©lectronique des donnĂ©es.

Pour harmoniser les pratiques en matière de signification avec celles applicables au contentieux de nature gĂ©nĂ©rale dans diverses provinces, la section suggère que « le dĂ©pĂ´t de documentation devant le tribunal et le moment dudit dĂ©pĂ´t correspondent aux règles de signification du tribunal canadien auprès duquel les documents sont dĂ©posĂ©s. » La modification des articles 1, 5, 6 et 13 des Règles gĂ©nĂ©rales sur la faillite et l’insolvabilitĂ© « harmoniserait les pratiques en matière de signification avec celles du contentieux de nature gĂ©nĂ©rale dans diverses provinces et reconnaĂ®trait la pratique de la signification par courrier Ă©lectronique aux parties reprĂ©sentĂ©es et le dĂ©pĂ´t Ă©lectronique auprès du surintendant. »

De plus, l’Ă©limination de la nĂ©cessitĂ© d’une autorisation du tribunal pour rĂ©aliser un interrogatoire sur affidavit harmoniserait la pratique connexe Ă  la LFI avec le contentieux de nature gĂ©nĂ©rale.

AmĂ©liorer l’accessibilitĂ©, rĂ©duire les retards

La section a des recommandations pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© et rĂ©duire les retards. Tout d’abord, le seuil pour les factures devant ĂŞtre taxĂ©es devrait ĂŞtre augmentĂ© pour atteindre 7 500 $ au lieu des 2 500 $ actuels. Ensuite, « la taxation devrait avoir lieu sans la comparution d’un professionnel, dont la comparution ne serait exigĂ©e qu’en cas de contestation du mĂ©moire de frais ou sur demande du fonctionnaire taxateur. »

L’Ă©limination de l’exigence d’un sceau du tribunal pour les demandes de faillite augmenterait l’accessibilitĂ© au système de faillite, dit la section, puisque ce sceau « est difficile Ă  obtenir du point de vue administratif dans certains ressorts et souligne la nature archaĂŻque de la procĂ©dure ».

Enfin, les règles et lignes directrices devraient indiquer clairement que les rĂ©unions virtuelles des crĂ©anciers sont autorisĂ©es. Pour simplifier la preuve des dĂ©pĂ´ts de demandes, la communication des preuves devrait ĂŞtre fournie par voie Ă©lectronique et l’exigence de la signature par des tĂ©moins devrait ĂŞtre Ă©liminĂ©e.