Les directives de pratique du Tribunal doivent tenir compte du financement dont disposent les parties revendicatrices

  • 04 septembre 2018

Pour la Section du droit des autochtones de l’ABC, l’octroi d’un financement stable et suffisant pour les comparutions devant le Tribunal des revendications particulières revĂŞt une grande importance.

Après avoir pris connaissance de directives de pratique Ă  l’Ă©tat d’Ă©bauche circulant parmi ses membres, le comitĂ© consultatif du Tribunal – dont font partie des reprĂ©sentants de la section – a constatĂ© la nĂ©cessitĂ© gĂ©nĂ©rale pour le Tribunal de se pencher sur les implications financières de toute nouvelle Ă©tape de procĂ©dure.

Consciente que le Tribunal n’a aucun contrĂ´le sur le financement, la section souligne tout de mĂŞme que la partie revendicatrice dispose souvent de beaucoup moins de ressources que l’intimĂ©, une rĂ©alitĂ© dont le Tribunal doit tenir compte.

[TRADUCTION] « Nous recommandons au Tribunal, s’il n’a pas dĂ©jĂ  coutume de le faire, de transmettre la version dĂ©finitive des directives de pratique au service du financement de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) afin de l’informer des nouvelles activitĂ©s que le Tribunal pourrait prendre en charge et de lui permettre de dĂ©terminer le financement nĂ©cessaire pour celles-ci. »

La section croit aussi que le prochain rapport annuel devrait rĂ©affirmer la nĂ©cessitĂ© d’augmenter le financement.

Les quatre Ă©bauches de directives de pratique portent respectivement sur la planification hâtive des instances, les confĂ©rences en vue d’une transaction, les suspensions d’instance en vue d’une nĂ©gociation, et la mĂ©diation (rĂ©vision de la directive de pratique).

Entre autres choses, la section recommande ce qui suit :

  • Les directives de pratique devraient Ă©noncer explicitement que les documents divulguĂ©s lors d’une confĂ©rence de planification hâtive de l’instance ne sont pas intĂ©grĂ©s d’office Ă  la preuve, et que la prĂ©sentation d’un rapport d’expert n’empĂŞche pas les parties de fournir de nouveaux Ă©lĂ©ments de preuve sur le sujet concernĂ©.
  • Il faudrait supprimer les exemples dont la pertinence pour la mĂ©diation devant le Tribunal est incertaine, et corriger les irrĂ©gularitĂ©s entre les versions française et anglaise de la directive de pratique sur la mĂ©diation.
  • Il faudrait inclure, dans la directive de pratique sur les confĂ©rences en vue d’une transaction, des critères Ă  partir desquels le Tribunal dĂ©terminerait si une confĂ©rence est nĂ©cessaire ou non.

La section approuve le fait que le Tribunal Ă©nonce des normes et fixe des dĂ©lais afin d’Ă©viter que les parties n’abandonnent une affaire sous le prĂ©texte de nĂ©gociations. Mais selon elle, la liste des exigences Ă  remplir pour que les procĂ©dures soient suspendues « pourrait prendre beaucoup de temps Ă  produire, ce qui forcerait les parties Ă  poursuivre les procĂ©dures judiciaires alors qu’elles ont dĂ©jĂ  entrepris des nĂ©gociations ». La section est d’avis que cette situation pourrait entraĂ®ner des problèmes de financement.

[TRADUCTION] « Les fonds de nĂ©gociation […] ne sont plus disponibles une fois que le tribunal a commencĂ© Ă  traiter la revendication. Par consĂ©quent, il pourrait y avoir, pour les parties revendicatrices, des avantages financiers Ă  prĂ©senter l’affaire au service de financement des nĂ©gociations plutĂ´t qu’Ă  celui du Tribunal. »

« Ă€ moins que le financement offert par le RCAANC augmente, le Tribunal devra tenir compte des possibles consĂ©quences financières pour les parties revendicatrices s’il refuse de suspendre les procĂ©dures, surtout si ce sont elles qui demandent la suspension. »

La section recommande aussi de permettre, Ă  la demande conjointe des parties, une prolongation renouvelable de la suspension des procĂ©dures d’une durĂ©e de six mois, afin de donner aux parties suffisamment de temps pour obtenir auprès d’experts les renseignements nĂ©cessaires Ă  l’obtention d’un règlement.

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