Détails administratifs : suivi des promesses pour l’aide médicale à mourir

  • 22 novembre 2016

En juin, le projet de loi C-14 introduit par les LibĂ©raux sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir a reçu la sanction royale malgrĂ© maintes critiques suggĂ©rant que sa portĂ©e Ă©tait plus Ă©troite que celle prĂ´nĂ©e par la Cour suprĂŞme dans l’arrĂŞt Carter. La seule chose pour l’Ă©pargner Ă©tait la promesse faite par le gouvernement d’effectuer des Ă©tudes plus approfondies « dans le contexte des mineurs matures, des personnes qui ne sont atteintes que d’une maladie mentale et des demandes anticipĂ©es » dans les six mois de la promulgation du projet de loi.

La fin des six mois approchant et la « planification probablement en cours » pour commencer ces Ă©tudes, le prĂ©sident de l’ABC, RenĂ© Basque, a Ă©crit une lettre (disponible uniquement en anglais) Ă  la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, et Ă  la ministre de la SantĂ©, Jane Philpott, pour leur prĂ©senter la position de l’ABC sur ces questions.

Lors de la ConfĂ©rence juridique de l’ABC qui a eu lieu Ă  Ottawa en aoĂ»t dernier, le Conseil a adoptĂ© trois rĂ©solutions proposĂ©es par le groupe de travail sur la fin de vie Ă©tabli par l’Association pour promouvoir la discussion sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir au sujet des questions que les LibĂ©raux ont promis d’Ă©tudier.

  • Demandes anticipĂ©es : la rĂ©solution 16-02-A exhorte le gouvernement Ă  suivre les recommandations du Groupe consultatif provincial-territorial et du ComitĂ© mixte spĂ©cial et de modifier le Code criminel afin d’autoriser les demandes anticipĂ©es. Elle affirme en outre que les personnes prenant part aux discussions sur les demandes anticipĂ©es d’aide mĂ©dicale Ă  mourir avec la personne qui la recevra probablement devraient ĂŞtre exonĂ©rĂ©es de toute responsabilitĂ©. Il est Ă©galement demandĂ© aux gouvernements des provinces et territoires de modifier leurs lois et d’y inclure des « mesures qui protègent, de façon adĂ©quate, les personnes dont la capacitĂ© est en cause, sans pour autant qu’elles imposent des embuches trop contraignantes pour les personnes admissibles ».
  • Troubles psychiatriques : la rĂ©solution 16-03-A exhorte le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă  modifier le Code criminel de façon Ă  le faire correspondre aux critères Ă©tablis dans l’arrĂŞt Carter, y compris l’admissibilitĂ© Ă  l’aide mĂ©dicale Ă  mourir des personnes atteintes d’une maladie psychiatrique, et pour que tous les paliers de gouvernement veillent Ă  ce que les personnes ne soient pas confrontĂ©es Ă  des obstacles supplĂ©mentaires Ă  l’aide du seul fait de leurs troubles psychiatriques. Cela signifiera probablement qu’il faudra Ă©laborer de meilleurs outils d’Ă©valuation pour le consentement et la capacitĂ©.
  • Mineurs capables : Bien que le droit des mineurs matures de prendre leurs propres dĂ©cisions en matière mĂ©dicale soit reconnu aux yeux de la loi, le fait d’Ă©largir ce droit pour qu’il englobe celui de pouvoir consentir Ă  l’aide mĂ©dicale Ă  mourir est un sujet des plus Ă©pineux. La logique sous-tendant l’arrĂŞt Carter s’applique cependant de façon Ă©gale aux mineurs capables juridiquement qui sont consentants. La rĂ©solution 16-04-A exhorte le gouvernement Ă  commander une Ă©tude des incidences sur les droits de l’enfant qui effectuera des consultations et prĂ©sentera des recommandations de lĂ©gislation permettant l’aide mĂ©dicale Ă  mourir pour les mineurs capables, ainsi que l’Ă©laboration des outils nĂ©cessaires pour Ă©valuer la capacitĂ©. Elle exhorte en outre le gouvernement Ă  dĂ©poser un projet de loi en ce sens d’ici juin 2017.

RenĂ© Basque offre par ailleurs l’assistance du groupe de travail au gouvernement, alors qu’il aborde ces questions importantes.

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