Faire amende honorable : le projet de loi C-6 veut abroger des modifications apportées à la Loi sur la citoyenneté qui posent problème

  • 15 avril 2016

Un citoyen est un citoyen... point Ă  la ligne.

C’est ce que dĂ©clarait Justin Trudeau lors d’un dĂ©bat des chefs des partis avant l’Ă©lection Ă  l’automne. Cette affirmation rĂ©sume aussi une partie essentielle de l’argumentation de l’ABC, qui s’oppose Ă  la Loi renforçant la citoyennetĂ© canadienne (projet de loi C-24) promulguĂ©e en 2014; soit que les Canadiens et les Canadiennes ne devraient pas se voir confrontĂ©s Ă  des mesures visant le retrait de leur statut de citoyen ou de citoyenne, sauf dans les cas tout Ă  fait exceptionnels, et alors, d’une façon Ă©quitable qui respecte la Constitution et les obligations internationales du Canada.

C’est l’un des points qu’a soulevĂ©s Chris Veeman, membre de l'exĂ©cutif de la Section du droit de l’immigration de l’ABC, devant le ComitĂ© de la citoyennetĂ© et de l’immigration de la Chambre des communes lors de sa comparution le 14 avril dernier, pour discuter du projet de loi C-6, Loi modifiant la Loi sur la citoyennetĂ©, dĂ©posĂ© par le gouvernement en fĂ©vrier.

Le projet de loi C-6 abrogerait plusieurs des modifications apportĂ©es dans le cadre de l’adoption de la Loi renforçant la citoyennetĂ© canadienne, modifications auxquelles s’opposait l’ABC. Dans son mĂ©moire, l’ABC fait, au total, douze recommandations portant sur divers thèmes, notamment les obligations de dĂ©claration relatives Ă  l’impĂ´t sur le revenu et la nĂ©cessitĂ© de reformuler un article dans son intĂ©gralitĂ© de manière Ă  le rendre comprĂ©hensible; le tout renforçant l’opposition de l’ABC aux changements effectuĂ©s Ă  la Loi sur la citoyennetĂ© (la Loi) en 2014 et recommandant que d’autres modifications soient apportĂ©es Ă  la Loi afin d’accroĂ®tre son efficacitĂ©.

 « La citoyennetĂ© est une chose prĂ©cieuse », affirme la Section du droit de l’immigration dans le mĂ©moire. « Elle signifie une pleine intĂ©gration Ă  la sociĂ©tĂ© civile et une voix au chapitre dans les dĂ©libĂ©rations sur la façon dont nous devrions vivre en tant que Canadiens. »

L’ABC avait de « sĂ©rieux doutes » quant Ă  la constitutionnalitĂ© des dispositions de rĂ©vocation introduites par le projet de loi C-24 qui, selon elle, « a transformĂ© fondamentalement le processus de rĂ©vocation de la citoyennetĂ© », en laissant la dĂ©cision au ministre de l’Immigration sans exigence de tenue d’audience. La rĂ©vocation de la citoyennetĂ© est une question grave qui demande un processus Ă©quitable devant un dĂ©cideur impartial, a-t-elle ajoutĂ©.

« LĂ  oĂą le ministre est responsable de la rĂ©vocation de la citoyennetĂ©, il n’y a aucun pouvoir discrĂ©tionnaire. MĂŞme si un pouvoir discrĂ©tionnaire pouvait ĂŞtre sous-entendu, le ministre n’est pas un dĂ©cideur indĂ©pendant ou impartial. Ă€ tout le moins, le projet de loi C-6 devrait reconnaĂ®tre explicitement que les agents peuvent tenir compte des facteurs humanitaires et doit permettre au citoyen de prĂ©senter des observations Ă©crites sur ces facteurs », poursuit l’ABC dans le mĂ©moire.

En conclusion, l’ABC affirme ce qui suit :

« La Loi sur la citoyennetĂ© est une loi fondamentale dans notre dĂ©mocratie. Elle ne devrait ĂŞtre modifiĂ©e qu’après de vastes consultations produisant un consensus au sein de la sociĂ©tĂ© canadienne au sujet de sa teneur. Nous recommandons au gouvernement d’envisager des consultations dans le cadre d’une rĂ©Ă©valuation globale de la citoyennetĂ© canadienne.

Entre-temps, la Section de l’ABC appuie les modifications figurant dans le projet de loi C-6 qui abrogent les modifications problĂ©matiques et parfois potentiellement inconstitutionnelles introduites par le projet de loi C-24 – modifications qui ont elles-mĂŞmes Ă©tĂ© introduites sans vaste consultation. »

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