Éviter la fatigue du consentement

  • 26 septembre 2023

La Section du droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă  l’information de l’Association du Barreau canadien propose des suggestions concernant les lignes directrices sur le consentement de la Commission d’accès Ă  l’information du QuĂ©bec, ou CAI.

Parmi les suggestions de la section de l’ABC, les lignes directrices devraient « inclure une section complète sur les exceptions au consentement, pour permettre aux organisations assujetties de comprendre les situations oĂą une exception s’applique et celles oĂą un consentement est requis, afin de prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e sur leurs pratiques (Ă€ dĂ©faut, des lignes directrices sur ce sujet devraient ĂŞtre rĂ©digĂ©es Ă  titre complĂ©mentaire). »

En outre, on suggère Ă  la Commission d’approfondir sur le sujet du consentement implicite et de clarifier l’interaction entre les exigences du consentement et les droits de gestion dans un contexte d’emploi, Ă©tant donnĂ© le statut particulier du droit quĂ©bĂ©cois qui ne comporte pas une exception similaire Ă  celle des autres juridictions canadiennes en la matière. Les exemples fournis ne sont pas suffisants pour assurer une comprĂ©hension adĂ©quate.

Mais ce qui ressort surtout des commentaires de la section de l’ABC est une inquiĂ©tude face Ă  l’interprĂ©tation restrictive que la CAI fait des critères de validitĂ© du consentement et les effets pervers que celle-ci pourrait entraĂ®ner sur les organisations et les individus concernĂ©s.

« La section de l’ABC comprend et partage le souci de la CAI de s’assurer que les organisations soient transparentes relativement Ă  leurs pratiques en matière de protection des renseignements personnels et que les individus concernĂ©s donnent un consentement Ă©clairĂ© Ă  cet Ă©gard. Cependant, la solution ne rĂ©side pas Ă  inonder les individus de “micro-demandes” de consentement », lit-on.

Une telle pratique pourrait mener Ă  une « fatigue du consentement » et faire en sorte que les individus acceptent en bloc pour se dĂ©barrasser des demandes de consentements perçues comme des irritants.

« En mettant l’accent sur une forme de consentement trop granulaire en ce qui a trait aux questions de confidentialitĂ©, il est possible qu’on impose un lourd fardeau au consommateur et, mĂŞme, qu’on dĂ©tourne son attention d’autres divulgations tout aussi importantes, dans de longs formulaires qui ne serviront pas les intĂ©rĂŞts du consommateur », conclut la section de l’ABC.