Les instances judiciaires en matière de faillite et d’insolvabilité devraient être disponibles dans les deux langues officielles

  • 05 janvier 2021

Les justiciables dans des affaires pĂ©nales et les parties Ă  un divorce ont le droit Ă  une audience dans l’une des deux langues officielles du Canada. Ce ne serait que justice que la dĂ©claration de faillite–ou bankruptcy–puisse avoir lieu dans la langue que prĂ©fère la personne qui entame cette procĂ©dure, dit la Section des juristes d’expression française de common law de l'ABC.

Dans une lettre adressĂ©e au ministre fĂ©dĂ©ral de la Justice, la section affirme que depuis les 20 dernières annĂ©es, divers groupes ont prĂ©sentĂ© des mĂ©moires au gouvernement pour recommander que les audiences en matière de faillite puissent avoir lieu dans l’une des deux langues officielles partout au pays, Ă©tablissant un consensus quant Ă  l’importance de la question.

Elle souligne en outre que le gouvernement a Ă©tabli cette garantie pour les instances judiciaires conduites en vertu du Code criminel et l’a, plus rĂ©cemment, insĂ©rĂ©e dans la Loi sur le divorce. Ces textes, tout comme la Loi sur la faillite et l’insolvabilitĂ©, sont des lois fĂ©dĂ©rales dont la mise en Ĺ“uvre relève de la compĂ©tence des provinces et des territoires.

Pour le gouvernement, il est particulièrement opportun de nos jours, d’Ă©tendre le mĂŞme genre de garantie aux questions connexes Ă  la faillite et Ă  l’insolvabilitĂ©.

« (D)e telles nouvelles garanties s’avĂ©reraient clairement pertinentes et avantageuses pour les justiciables dans un contexte Ă©conomique difficile et incertain oĂą un nombre croissant de particuliers et de petites et moyennes entreprises s’adressent aux tribunaux pour restructurer leurs dettes ou carrĂ©ment dĂ©clarer faillite. »

La section souligne que les provinces et les territoires possèdent dĂ©jĂ  l’infrastructure nĂ©cessaire pour fournir l’accès Ă  la justice dans les affaires pĂ©nales. Qui plus est, le gouvernement a rĂ©servĂ© un nouveau financement pour cette mĂŞme facette de l’accès linguistique en droit de la famille.

« (N)ous vous demandons d’Ă©laborer et de faire adopter des garanties lĂ©gislatives assurant le bilinguisme judiciaire en matière de faillite et d’insolvabilitĂ© sur le plan pancanadien, Ă©crit la section. De telles garanties contribueraient fortement Ă  normaliser l’usage du français au sein des institutions judiciaires Ă  la grandeur de pays. »