Un programme pilote qui pourrait réduire la pression exercée sur le personnel des établissements de soins de longue durée

  • 19 aoĂ»t 2020

Plus de 80 % des dĂ©cès attribuables Ă  la COVID-19 au Canada recensĂ©s jusqu’Ă  la fin mai ont eu lieu dans des maisons de retraite et des Ă©tablissements de soins de longue durĂ©e publics et privĂ©s. Les rapports publiĂ©s avant la pandĂ©mie faisaient dĂ©jĂ  Ă©tat de pĂ©nuries de main-d’Ĺ“uvre graves et endĂ©miques dans ces milieux, qui poussaient les travailleurs Ă  dĂ©laisser le secteur pour des raisons de surcharge de travail, de rĂ©munĂ©ration insuffisante et d’Ă©puisement professionnel. Les restrictions imposĂ©es par la pandĂ©mie n’ont fait qu’aggraver ces problèmes.

Pourtant, le gouvernement fédéral offre un programme qui, moyennant quelques modifications, pourrait aider à pallier ces pénuries.

En juin 2019, Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada a lancĂ© son projet pilote des gardiens ou gardiennes d’enfants en milieu familial et celui des aides familiaux Ă  domicile, un programme en deux volets destinĂ© aux ressortissants Ă©trangers qui travaillent au Canada et aux demandeurs Ă  l’Ă©tranger admissibles.

La Section du droit de l’immigration croit qu’avec quelques ajustements, le projet pilote des aides familiaux Ă  domicile pourrait contribuer Ă  remĂ©dier Ă  la pĂ©nurie de main-d’Ĺ“uvre dans les maisons de retraite et les Ă©tablissements de soins de longue durĂ©e avant l’arrivĂ©e de la possible deuxième vague, qui risque très vraisemblablement d’ĂŞtre empirĂ©e par la grippe saisonnière.

La Section recommande le traitement des demandes en 90 jours plutĂ´t qu’en 12 Ă  18 mois, comme il est actuellement prĂ©vu, et la renonciation Ă  l’exigence du rapport d’Ă©valuation des diplĂ´mes d’Ă©tudes qui doit accompagner la demande de rĂ©sidence permanente Ă  l’Ă©tape de l’approbation de principe. Tous les demandeurs sont tenus de fournir des donnĂ©es biomĂ©triques. Cependant, comme les centres de collecte Ă  l’Ă©tranger risquent de fonctionner au ralenti en raison de la pandĂ©mie de COVID-19, cette exigence peut entraĂ®ner des retards de plusieurs mois. La Section recommande aussi d’autoriser les demandeurs Ă  fournir des donnĂ©es biomĂ©triques Ă  leur arrivĂ©e au Canada, ou de renoncer Ă  cette exigence jusqu’Ă  ce que l’Ă©tape de l’approbation de principe soit passĂ©e.

La Section recommande en outre d’Ă©largir la dĂ©finition des « professions admissibles » prĂ©vue dans le projet pilote, qui se limite actuellement Ă  certains services offerts dans des rĂ©sidences privĂ©es, pour y inclure les aides familiaux Ă  domicile qui travaillent dans des Ă©tablissements de soins de longue durĂ©e et des maisons de retraite.

« Le projet pilote des aides familiaux Ă  domicile pourrait contribuer Ă  rĂ©sorber les graves pĂ©nuries de prĂ©posĂ©s aux soins de santĂ© qui s’occupent des aĂ®nĂ©s et des personnes vulnĂ©rables au Canada, pĂ©nuries qui se sont aggravĂ©es avec la pandĂ©mie, soutient la Section. L’expĂ©rience professionnelle des demandeurs au titre du projet pilote des aides familiaux Ă  domicile doit ĂŞtre reconnue, quel que soit le milieu de vie des bĂ©nĂ©ficiaires des soins. Nos recommandations accĂ©lĂ©reraient le processus, ce qui se traduirait par la dĂ©livrance plus rapide des permis de travail et permettrait aux demandeurs de contribuer Ă  enrayer plus tĂ´t la pĂ©nurie de prĂ©posĂ©s aux soins de santĂ© au Canada, tant dans les Ă©tablissements que dans les rĂ©sidences privĂ©es. »

[0] Commentaires

Les membres de l’ABC peuvent commenter ce billet.