Protocoles de reconnaissance du territoire

Par quel traité est visé le territoire sur lequel se trouve votre cabinet? Consultez le Guide, qui propose des liens vers des formules de reconnaissance du territoire pour plusieurs régions du Canada.

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Pourquoi reconnaître le territoire?

Vous avez probablement déjà entendu une personne reconnaître un territoire en ouverture d’un congrès, d’une assemblée ou d’un événement. Cette pratique est de plus en plus répandue.

De quoi s’agit-il?

Comme son nom l’indique, il s’agit de la reconnaissance de l’appartenance d’un lieu particulier aux territoires et foyers traditionnels des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La reconnaissance du territoire demande aux participants de penser à qui le sol sur lequel ils se trouvent appartient. Elle rappelle que les peuples autochtones vivent sur ces territoires depuis plusieurs générations, dans certains cas « depuis des temps immémoriaux ».

Elle souligne la relation particulière des Autochtones avec la terre, l’eau et la faune du lieu.

De nombreuses Premières Nations, avant l’arrivée des Européens, disposaient déjà de cérémonies, protocoles et pratiques de reconnaissance du territoire, lors desquels on pouvait partager de la nourriture, fumer le calumet, entonner un chant de bienvenue ou attendre d’être escorté dans le territoire.

La reconnaissance du territoire est conçue pour les personnes qui ne sont pas du territoire.  Si, par exemple, au début d’un événement sur un territoire donné, un aîné de ce territoire était invité à faire une prière d’ouverture ou à diriger une cérémonie, il n’aurait pas besoin de reconnaître le territoire; il accueillerait plutôt les autres sur ses terres. Tous les autres (y compris les Autochtones venus d’ailleurs) feraient un énoncé de reconnaissance du territoire.

Néanmoins, si les formules de reconnaissance du territoire sont importantes, elles ne sont ni obligatoires ni uniformes, et n’ont aucun poids juridique.

Élaborer une formule de reconnaissance significative

Pour reconnaître le territoire de manière significative, il faut aller au-delà des formules de reconnaissance du territoire. « La seule présence des Autochtones devrait forcer les non-Autochtones à regarder en face leur propre place sur ces terres », dit une blogueuse métisse (disponible uniquement en anglais).

Ce n’est pas toujours le cas.  À mesure que se répandent les formules de reconnaissance du territoire, elles « risquent de perdre leur pouvoir perturbateur par la répétition ». Si elles sont récitées par cœur, alors il y a peu de place pour une véritable réconciliation. L’auteur Stephen Marche confiait (disponible uniquement en anglais) :

Elles sont formulées, me semble-t-il, de manière à ce qu’on puisse exprimer un sentiment sans pour autant le ressentir – ce qui découle naturellement du fait qu’elles ont été rédigées par des comités de chercheurs et de juristes gouvernementaux. Elles ressemblent plus à des garanties de micro-ondes qu’à un réel désir de réparation.

Hayden King, directeur du Yellowhead Institute et conseiller à l’Université Ryerson, abonde dans le même sens : « Personnellement, je commence à voir comment la reconnaissance du territoire peut devenir très superficielle, et comment elle fétichise en quelque sorte des traités pourtant bien concrets et réels. »

La reconnaissance du territoire autochtone doit aller au-delà des simples mots. Voici quelques questions à vous poser si vous souhaitez donner un véritable sens à la reconnaissance du territoire : 

  • Y a-t-il plus qu’une nation sur ce territoire? Quelle relation entretiennent-elles?
  • Si vous vous trouvez sur un territoire visé par un traité, que savez-vous au juste de ce traité? Comment pourriez-vous en apprendre davantage?
  • Êtes-vous en relation avec la ou les communautés autochtones à proximité de vos bureaux?
  • La formule de reconnaissance du territoire a-t-elle été rédigée ou approuvée par le ou les groupes ou nations que vous reconnaissez?
  • Si vous êtes sur un territoire visé par un traité, quelle est votre responsabilité en tant qu’allochtone, visiteur ou non-Autochtone à l’égard de ce traité?
  • Quelles actions sont suggérées par les mots de la formule de reconnaissance du territoire?

Pour savoir sur quel territoire sont situés les bureaux de votre cabinet, consultez la carte interactive Native Land.