Rendre le processus d’appel plus efficace

  • 31 mai 2023
  • John Bassindale

Si vous ne soutenez pas la dĂ©cision de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) relative aux marchandises importĂ©es, vous pouvez avoir le droit d’en interjeter appel administrativement en vertu de l’article 60 de la Loi sur les douanes. RĂ©cemment, les documents administratifs importants de l’ASFC qui gouvernent ce processus ont Ă©tĂ© mis Ă  jour pour « rendre ce processus plus efficace ». Le rĂ©sultat contient Ă  la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les parties qui espèrent rĂ©soudre les conflits avant le recours Ă  d’autres tribunaux ou cours.

(a) Contexte

L’article 60 de la Loi sur les douanes prĂ©voit le processus par lequel une personne pourrait demander une « rĂ©vision ou le rĂ©examen de l’origine, du classement tarifaire ou de la valeur en douane [ou d’une] dĂ©cision sur la conformitĂ© des marques ». Il s’agit, effectivement, d’une disposition d’appel qui lance le processus administratif de contestation des dĂ©cisions de l’ASFC de cette nature, tant que la « demande » est dĂ©posĂ©e dans les 90 jours suivant la notification de l’avis correspondant.

Le mĂ©morandum D11-6-7 de l’ASFC (Demande de rĂ©vision, de rĂ©examen ou de rĂ©vision par le PrĂ©sident de l’Agence des services frontaliers du Canada, en vertu de l’article 60 de la Loi sur les douanes) (le « mĂ©morandum D ») fournit la base administrative du contenu et de la forme de chaque demande. Avant le 1er mars 2023, le processus normal Ă©tait tout simplement de soumettre une demande qui serait ensuite rĂ©visĂ©e par un agent ou une agente des appels Ă  l’ASFC.

Si l’agent ou l’agente, Ă  la suite de la rĂ©vision, n’acceptait pas les soumissions de la personne qui prĂ©sentait la demande, il ou elle Ă©tait administrativement tenu d’aviser la personne concernĂ©e, par Ă©crit, de sa « position prĂ©liminaire » soulignant le fondement de son dĂ©saccord (voir le paragraphe 7 des annexes A et B de la version antĂ©rieure du mĂ©morandum D). La personne soumettant la demande aurait alors la possibilitĂ© de fournir des informations et des observations supplĂ©mentaires afin de convaincre l’agent ou l’agente avant de rendre sa dĂ©cision finale.

Cette situation a changĂ©. En vertu de la version rĂ©visĂ©e du mĂ©morandum D, qui est entrĂ©e en vigueur le 1er mars 2023, les rĂ©fĂ©rences Ă  la lettre de la position prĂ©liminaire ont Ă©tĂ© supprimĂ©es. L’ASFC a Ă©galement notĂ© que ces lettres ne feront plus partie du processus de rĂ©vision et de rĂ©examen.

Ceci constitue un changement important pour les importateurs et les praticiens de commerce qui pouvaient s’engager autrement dans un va-et-vient avec l’agent ou l’agente avant que ce dernier ou cette dernière ne rende une dĂ©cision finale, qui leur serait potentiellement avantageuse.

Cela dit, c’est possible (et peut-ĂŞtre attendu) que les agents de l’ASFC entreprennent de toute façon cette Ă©tape de manière informelle afin de s’assurer que les deux parties ont pleinement considĂ©rĂ© et compris la position de chacun.

(b) Autres modifications

En outre, le mĂ©morandum D a Ă©tĂ© mis Ă  jour afin de prescrire de façon plus spĂ©cifique les informations requises dans une demande d’appel, informations qui peuvent varier selon la dĂ©cision faisant l’objet de l’appel, comme l’origine, la classification tarifaire, la valeur en douane, etc. (Voir l’article 3 des annexes A et B du mĂ©morandum D)

Les mises Ă  jour facilitent Ă©galement le processus d’appel en permettant la soumission de plusieurs corrections aux importations par une feuille de calcul, en tant que droit, plutĂ´t que de demander une autorisation Ă  l’ASFC dans le cadre de l’ancienne procĂ©dure de la soumission d’un « formulaire B2 gĂ©nĂ©ral » (qui prenait jusqu’Ă  45 jours).

(c) Commentaires

Bien que certaines de ces pratiques manqueront aux praticiens de ce domaine, le processus rendu plus efficace a Ă©galement Ă©liminĂ© quelques maux administratifs de longue date. Ce bilan mitigĂ© souligne la nĂ©cessitĂ© d’obtenir des conseils professionnels sur ces questions afin de s’assurer que les soumissions limitĂ©es disponibles sont utilisĂ©es de la meilleure façon possible.


John Bassindale est associĂ© et Stuart Clark est avocat chez Millar Kreklewetz LLP Ă  Toronto.