Le formulaire papier de déclaration des exportations sera éliminé en 2020

  • 03 octobre 2019
  • Cyndee Todgham Cherniak

Le formulaire B13A – DĂ©claration d’exportation cessera d’ĂŞtre utilisĂ© le 30 juin 2020, et ne sera plus acceptĂ©. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a publiĂ© l’Avis des douanes 19-14 – DĂ©claration Ă©lectronique obligatoire visant les exportateurs le 8 juillet 2019, dans lequel il a annoncĂ© l’Ă©limination du formulaire papier.

Ă€ compter du 30 juin 2020, les exportateurs et leurs prestataires de services douaniers seront tenus de dĂ©clarer leurs exportations par voie Ă©lectronique. Les exportateurs disposeront de deux mĂ©thodes de dĂ©claration Ă©lectronique pour dĂ©clarer leurs marchandises : le Système canadien de dĂ©claration des exportations (SCDE) et la DĂ©claration d’Ă©change de donnĂ©es informatisĂ© des exportations du G7 (DĂ©claration EDI du G7).

La Déclaration EDI du G7 existe actuellement et peut être utilisée dès maintenant. Elle requiert un investissement en matériel informatique et en logiciels.

Le SCDE est un nouveau système qui remplacera le système de dĂ©claration d’exportation canadienne automatisĂ©e (DECA), ce qui signifie que les exportateurs qui utilisent actuellement le DECA seront tenus de passer Ă  un nouveau système de dĂ©claration Ă©lectronique. Les exportateurs pourront s'inscrire au SCDE dès le 16 mai 2020 en transmettant un formulaire de demande dĂ»ment rempli Ă  l’UnitĂ© d’agrĂ©ment commercial : CBSA.Export_Program-Programme_Exportation.ASFC@cbsa-asfc.gc.ca.

Les exportateurs canadiens doivent remplir une dĂ©claration d’exportation pour les marchandises et les technologies vers n’importe quel pays (Ă  l’exception des États-Unis, de Porto Rico et des Ă®les Vierges amĂ©ricaines), d’une valeur Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  2 000 $ CA (sous rĂ©serve des exceptions assujetties Ă  la rĂ©glementation). Les dĂ©clarations d’exportation permettent au gouvernement d’examiner les renseignements et d’effectuer une Ă©valuation des risques, et permettent Ă©galement Ă  Statistique Canada de compiler des donnĂ©es sur l’exportation. L’exigence de dĂ©claration est prĂ©vue Ă  l’article 95 de la Loi sur les douanes et au Règlement sur la dĂ©claration des marchandises exportĂ©es.

MĂŞme les emballages de petit format peuvent ĂŞtre Ă©valuĂ©s Ă  plus de 2 000 $ (la plupart des conteneurs d’expĂ©dition dĂ©passent le seuil). L’ASFC effectue une Ă©valuation des risques pour dĂ©terminer si les marchandises devraient faire l’objet d’un permis d’exportation ou si elles sont destinĂ©es Ă  un pays oĂą des sanctions sont imposĂ©es contre le pays ou une personne. Si l’emballage ou l’envoi ne comprend pas une dĂ©claration d’exportation, l’ASFC peut retenir la marchandise, ce qui retardera le transport des marchandises vers leur destination.

En règle gĂ©nĂ©rale, toutes les marchandises d’une valeur Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  2 000 $ CA doivent ĂŞtre dĂ©clarĂ©es. Cela dit, certaines marchandises n'ont pas Ă  faire l'objet d'une dĂ©claration d'exportation. Elles figurent aux articles 6 et 7 du Règlement sur la dĂ©claration des marchandises exportĂ©es et sont plus explicitement dĂ©taillĂ©es dans le MĂ©morandum D20-1-1, DĂ©claration d’exportation.

Les exportateurs peuvent expĂ©dier les catĂ©gories limitĂ©es de marchandises suivantes, sans les dĂ©clarer, pourvu que leur exportation ne soit pas interdite ou limitĂ©e (ce qui nĂ©cessite un permis d’exportation) et qu’elles ne soient pas expĂ©diĂ©es Ă  une personne dĂ©signĂ©e faisant l’objet de sanctions Ă©conomiques canadiennes ou imposĂ©es par les Nations Unies :

  • les effets personnels et les articles mĂ©nagers d’exportation non restreinte, Ă  l'exception de ceux d’un Ă©migrant, qui ne sont pas destinĂ©s Ă  la revente ou un usage commercial.;
  • les moyens de transport qui, s'ils Ă©taient importĂ©s, seraient classĂ©s au moment de l'importation sous les numĂ©ros tarifaires 9801.10.00, 9801.20.00 ou 9801.30.00 dans la liste des dispositions tarifaires Ă©tablie Ă  l'annexe du Tarif des douanes;
  • les conteneurs qui, s’ils Ă©taient importĂ©s, seraient classĂ©s au moment de l’importation sous le numĂ©ro tarifaire 980l.10.00 de la liste des dispositions tarifaires figurant Ă  l’annexe du Tarif des douanes;
  • les patins, barils, palettes, sangles et articles similaires rĂ©utilisables qu’un transporteur utilise dans le transport commercial international des marchandises;
  • les marchandises exportĂ©es par le personnel diplomatique d’une ambassade ou d’une mission pour son usage personnel ou officiel;
  • les cadeaux personnels et les dons de marchandises, Ă  l’exclusion des moyens de transport;
  • les marchandises qui ont Ă©tĂ© importĂ©es au Canada et en sont exportĂ©es, après y avoir transitĂ©, vers une destination Ă  l’Ă©tranger;
  • les marchandises qui ont Ă©tĂ© fabriquĂ©es ou produites au Canada et qui en sont exportĂ©es pour ĂŞtre transbordĂ©es dans un autre pays avant d’atteindre leur destination au Canada;
  • les marchandises qui sont exportĂ©es pour rĂ©paration ou rĂ©paration sous garantie et qui seront renvoyĂ©es au Canada;
  • les marchandises devant servir de provisions de bord Ă  un transporteur canadien;
  • les marchandises fabriquĂ©es ou produites Ă  l’Ă©tranger et enlevĂ©es d’un entrepĂ´t de stockage ou d’un entrepĂ´t d’attente pour exportation;
  •  les marchandises, sauf celles exportĂ©es en vue d’une transformation complĂ©mentaire, qui seront renvoyĂ©es au Canada dans les douze mois suivant la date d’exportation;
  • les marchandises qui sont dĂ©crites dans un accord Ă©crit intervenu entre le gouvernement du Canada et le gouvernement d’un autre pays.

La dĂ©claration doit se faire avant l’expĂ©dition des marchandises. Les dĂ©lais minimums pour la dĂ©claration des exportations Ă  l’ASFC par l’exportateur sont les suivants :

  • pour les marchandises exportĂ©es par courrier, au moins deux heures avant qu’elles ne soient livrĂ©es Ă  un bureau de poste au Canada qui accepte des envois pour exportation;
  • pour les marchandises exportĂ©es par navire, au moins quarante-huit heures avant leur chargement Ă  bord de celui-ci;
  • pour les marchandises exportĂ©es par aĂ©ronef, au moins deux heures avant leur chargement Ă  bord de celui-ci;
  • pour les marchandises exportĂ©es par train, au moins deux heures avant que le wagon Ă  bord duquel elles sont chargĂ©es soit attelĂ© au train en vue de leur exportation. Le chargement des wagons se fait Ă  diffĂ©rents endroits, puis les wagons sont conduits dans une cour de triage oĂą ils sont attelĂ©s Ă  un train qui commencera son parcours au Canada;
  • pour les marchandises exportĂ©es par tout autre mode de transport, immĂ©diatement avant leur exportation. Dans le cas des marchandises exportĂ©es par mode routier ou tout autre mode non prĂ©citĂ©, celles-ci doivent ĂŞtre dĂ©clarĂ©es immĂ©diatement avant leur exportation, ce qui signifie avant que le moyen de transport concernĂ© ne franchisse la frontière ou ne quitte le Canada.

Si l’ASFC retient des marchandises de manière alĂ©atoire (ou est informĂ©e de l’exportation par un concurrent, un employĂ© mĂ©content ou une autre personne, et sĂ©lectionne des marchandises aux fins d’inspection), les exportateurs seront invitĂ©s Ă  fournir des renseignements sur les marchandises, ce qui pourrait retarder l’exportation pendant des semaines des mois ou des annĂ©es. Il est Ă©galement possible que les marchandises retenues soient saisies Ă  titre de confiscation et dĂ©truites.

Cyndee Todgham Cherniak a fondé LexSage Professional Corporation, un petit cabinet spécialisé en droit commercial international et en taxe de vente, à Toronto.