Devenez un as de la prospection

  • 01 mars 2013
  • Kim Covert

Les as de la prospection de clientèle (ou rainmakers) sont souvent associĂ©s dans notre esprit aux cabinets qui affichent Ă  leur porte une liste de noms longue comme le bras et qui disposent d’un budget de reprĂ©sentation qui couvrirait Ă  lui seul votre hypothèque.

Les as de la prospection se trouvent pourtant aussi dans les petits cabinets. L’Ă©chelle est peut-ĂŞtre diffĂ©rente, mais le travail est essentiellement le mĂŞme.

« L’as de la prospection est un avocat qui, grâce Ă  ses contacts dans la communautĂ©, recrute beaucoup de clients pour lui-mĂŞme et pour son cabinet », explique Irene Leonard dans un article intitulĂ© « Rainmaking : Building Great Relationships ». « Grâce aux relations qu’ils ont cultivĂ©es auprès de leur clientèle, ils se font proposer plusieurs affaires. »

Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2012 par LexisNexis Martindale-Hubbell en association avec l’Association du Barreau canadien, « la majoritĂ© des cabinets d’avocats interrogĂ©s doivent au moins 20 % de leurs revenus totaux aux clients qui ont Ă©tĂ© dirigĂ©s vers eux. Plus d’un cabinet sur dix tire la moitiĂ© de ses revenus de cette source » [traduction].

Plus de la moitiĂ© des rĂ©pondants ont dĂ©clarĂ© qu’ils se faisaient diriger plus de dossiers qu’ils n’en octroyaient. La plupart du temps, les dossiers proposĂ©s relèvent « du litige, de l’arbitrage ou du règlement des diffĂ©rends, ou de sous-spĂ©cialisations de ce secteur litigieux du droit […]. L’immobilier et le droit gĂ©nĂ©ral des sociĂ©tĂ©s font Ă©galement partie des trois principaux types de dossiers les plus frĂ©quemment redirigĂ©s. »

Les raisons les plus courantes de rediriger un client sont le conflit d’intĂ©rĂŞts et le caractère spĂ©cialisĂ© du travail exigĂ©.

« MalgrĂ© l’arrivĂ©e des rĂ©seaux officiels pour la rĂ©orientation des clients », dit le sondage de LexisNexis, « les cabinets d’avocats canadiens interrogĂ©s Ă©taient optimistes quant aux relations amicales informelles existantes avec d’autres avocats, en particulier pour les marchĂ©s intĂ©rieurs. »

ĂŠtre son propre as de la prospection signifie dĂ©velopper ses relations amicales informelles, ce qui signifie d’abord se faire remarquer. Que vous visiez des avocats susceptibles de vous proposer des dossiers ou des membres de la communautĂ© qui pourraient penser Ă  vous si eux-mĂŞmes ou leurs connaissances devaient avoir besoin d’un service juridique, vous devez les rencontrer et vous prĂ©senter comme une personne qui saurait quoi faire.

Voici quelques idées et conseils choisis à partir de diverses sources sur le Web.

Se faire connaître

Premièrement, sachez qui vous ĂŞtes. Choisissez le domaine du droit dans lequel vous voulez trouver du travail, et le genre de clients avec lesquels vous voulez travailler. MĂŞme dans une rĂ©gion rurale ou une petite ville, oĂą les avocats font un peu de tout, il n’est pas mauvais de faire briller certains articles de votre boĂ®te Ă  outils si vous voulez que les gens vous demandent de vous en servir.

Deuxièmement, arrangez-vous pour rencontrer des gens. Devenez entraîneur pour une équipe, faites du bénévolat, joignez-vous à un club sportif ou philanthropique, ou adhérez à une association professionnelle. Prenez des rôles importants dans des comités, apportez une contribution active qui donne lieu à un contact positif avec les gens.

Troisièmement, rendez-vous visible auprès des gens qui peuvent vous donner du travail. Écrivez des articles et publiez-les lĂ  oĂą ils sont susceptibles d’ĂŞtre lus; proposez Ă  des clubs philanthropiques ou Ă  des associations professionnelles de venir parler lors de leur assemblĂ©e; donnez des prĂ©sentations sur des questions juridiques susceptibles d’intĂ©resser votre auditoire. Ce genre de chose vous aidera Ă  vous Ă©tablir comme un expert dans le domaine que vous avez choisi.

Quatrièmement, faites du bon travail. « La qualitĂ© de votre travail est le meilleur moyen d’attirer le travail », selon Craig G. Gillespie, un avocat de Calgary.

Se faire aimer

Hugues Boisvert, qui a fondĂ© le cabinet spĂ©cialisĂ© Hazlolaw Ă  Ottawa en 2011, affirme qu’il refuse les clients qu’il n’aime pas, mĂŞme s’ils peuvent rapporter beaucoup d’argent, parce qu’autrement la relation ne sera pas authentique.

« Ma philosophie est que si vous ne me plaisez pas et que je ne crois pas avoir quelque chose de spĂ©cial Ă  vous offrir, mes services ne seront pas d’une grande qualitĂ©. »

Aimer ses clients est parfois un luxe qu’on ne peut s’offrir, mais l’idĂ©e mĂ©rite d’ĂŞtre mĂ©ditĂ©e. « De manière gĂ©nĂ©rale, mieux vaut Ă©viter de prendre des dossiers oĂą vous n’ĂŞtes pas motivĂ© Ă  aider le client (ou sa cause) », confirme Me Gillespie. Ce qui renvoie Ă  sa règle no 1, laquelle Ă©nonce qu’il faut toujours faire du bon travail. Si vous savez que vous ne ferez pas de votre mieux — en particulier lorsqu’il s’agit d’un client qui vous a Ă©tĂ© proposĂ© et qui gardera en mĂ©moire votre succès —, il vaut peut-ĂŞtre mieux refuser le dossier que de faire du mauvais travail.

Faire durer la relation

« Le rĂ©seautage n’apporte pas de propositions de clients. C’est aussi simple que ça », dĂ©clare Douglas Brown, un conseiller en affaires pour avocats du Connecticut. Me Leonard abonde dans son sens. « C’est la relation que vous entretenez après le contact initial qui vous attire vĂ©ritablement de la clientèle. »

La consultante Paula Black croit beaucoup Ă  l’importance de se fixer des objectifs — par exemple, se fixer un montant de revenus Ă  gĂ©nĂ©rer, ou un nombre de nouveaux clients. Une fois que vous vous serez fixĂ© un objectif, comme un nombre de contacts Ă  faire dans une journĂ©e, et que vous aurez tenu un registre de vos dĂ©marches, lors de votre prochain appel, vous saurez exactement quand vous avez parlĂ© Ă  cette personne pour la dernière fois et ce dont vous aviez parlĂ©. Fixez-vous un objectif pour le nombre d’articles que vous voulez Ă©crire, ou de prĂ©sentations que vous voulez faire, et passez Ă  l’action.

La personne qui vous propose un dossier doit pouvoir vous faire confiance, rappelle Douglas Brown. Elle doit savoir que vous avez l’expertise, les habiletĂ©s et l’expĂ©rience nĂ©cessaires pour faire ce travail.

Me Brown propose de vous prĂ©senter selon les problèmes que vous rĂ©solvez, plutĂ´t que selon votre domaine de spĂ©cialisation. PrĂ©parez un mot d’introduction rapide : « Vous devez ĂŞtre capable d’exposer de manière concise qui vous ĂŞtes et pourquoi vous faites ce que vous faites », ajoute-t-il.

Notez les dĂ©tails que vous dĂ©couvrez sur les gens de votre rĂ©seau — les dates et autres petites choses qui sont importantes pour eux : le nom de leur conjoint ou de leurs enfants; leurs fĂŞtes religieuses; leurs passions. L’anniversaire d’une personne ou une victoire importante de son Ă©quipe favorite peut vous fournir un prĂ©texte naturel pour la contacter. Écrivez-lui un petit mot de temps Ă  autre, ou invitez-la Ă  aller dĂ©jeuner.

Si la personne contactĂ©e est l’objet du contact, plutĂ´t que votre besoin de trouver du travail, le contact n’en sera que plus naturel. Mais il ne faut pas non plus se cantonner dans sa rĂ©serve : il faut s’afficher et dire franchement, par exemple, qu’on cherche du travail, ou faire savoir Ă  un tiers que l’on est actif sur le marchĂ©. Si vous avez correctement entretenu votre rĂ©seau, vos contacts connaissent dĂ©jĂ  vos compĂ©tences. Ne les laissez pas conjecturer sur votre Ă©ventuelle disponibilitĂ©.