Un moyen simple de rendre : l'égalité « pratique » grâce au mentorat

  • Shelley Timms

L’un des plus beaux cadeaux est celui du temps, et quel meilleur don de temps que le mentorat? « Le mentorat, c’est une tĂŞte pour conseiller, une oreille pour Ă©couter, et une poussĂ©e dans la bonne direction », dit le pĂ©dagogue John Crosby. La profession juridique peut exceller dans le mentorat, mais il faudrait un noyau de mentors plus diversifiĂ© pour mieux reflĂ©ter la diversitĂ© de la sociĂ©tĂ© canadienne et soutenir la diversitĂ© dans la profession.

Dans un dĂ©bat organisĂ© par le Forum national des avocates et le ComitĂ© permanent sur l’Ă©quitĂ© dans le cadre de la ConfĂ©rence juridique canadienne de 2007 Ă  Calgary, la juge en chef Beverly McLachlin a traitĂ© de la question de l’exode des femmes dans la pratique privĂ©e. Elle a mentionnĂ© le mentorat comme un moyen de soutenir les femmes dans la profession et de changer les attitudes; la mĂŞme chose pourrait ĂŞtre dite pour tous les groupes sous-reprĂ©sentĂ©s dans la profession.

Le mentorat en droit implique le dĂ©veloppement d’une relation personnelle pour fournir des conseils sur les ficelles du mĂ©tier, et parfois aussi de l’encadrement (coaching). Il y a souvent plusieurs manières d’acquĂ©rir des habiletĂ©s techniques, mais il existe moins d’avenues pour dĂ©velopper ses habiletĂ©s professionnelles et son savoir-faire. Et trouver des mentors peut constituer un Ă©norme dĂ©fi.

Des programmes de mentorat — certains en place, d’autres en dĂ©veloppement — sont offerts par les associations et barreaux provinciaux. Nous devons soutenir ces programmes en leur offrant nos services de mentors. Plusieurs d’entre nous ont Ă©tĂ© les « premiers » dans un cabinet, une clinique, un contentieux, etc. Nous savons d’expĂ©rience comment cela a pu ĂŞtre (et est toujours) difficile. Et il n’y avait en gĂ©nĂ©ral personne Ă  qui parler de ces difficultĂ©s, parce que les autres avocats et avocates n’Ă©taient pas comme nous et « ne pouvaient tout simplement pas comprendre ». Avec pour rĂ©sultat que plusieurs d’entre nous ont abandonnĂ© la profession.

Nous pouvons faciliter un peu les choses pour ceux et celles qui nous suivent, en leur offrant de l’Ă©coute et de la bienveillance. Nous pouvons leur offrir le modèle dont ils et elles ont besoin; et, du mĂŞme coup, aider notre protĂ©gĂ©(e) Ă  gagner de l’assurance et de la confiance. Nous pouvons aussi fournir des conseils, mais seulement lorsqu’ils sont sollicitĂ©s, de manière Ă  ce qu’il ou elle puisse se les approprier.

Il existe beaucoup de documentation sur le mentorat, mais la meilleure chose Ă  savoir pour un ou une mentor est de se concentrer sur les forces du protĂ©gĂ© ou de la protĂ©gĂ©e, moins sur ses faiblesses, afin que ses forces continuent de grandir. Un ou une mentor doit penser Ă  ce qu’il ou elle dĂ©fend, Ă  la contribution qu’il ou elle dĂ©sire faire, et Ă  ce qu’il est possible de faire. Il ou elle doit aussi aider son protĂ©gĂ© ou sa protĂ©gĂ©e Ă  faire la mĂŞme rĂ©flexion.

Les facultĂ©s de droit sont de plus en plus reprĂ©sentatives de la sociĂ©tĂ©, mais il faut davantage de mentors pour s’assurer que la profession continue Ă  progresser sur la voie d’une plus grande diversitĂ© et d’une attitude plus ouverte.