Les pratiques de corruption d’un gouvernement sont parfois les affaires courantes d’un autre. Mais comme le Canada et les gouvernements Ă©trangers commencent Ă sĂ©vir contre la corruption, mieux vaut ĂŞtre bien informĂ© sur la façon de protĂ©ger son entreprise et ses clients.
Les prĂ©sentateurs Michael Dixon (associĂ© chez Blake, Cassels & Graydon), Marke Kilkie (avocat principal au Service des poursuites pĂ©nales du Canada), Samuel Schwisberg (avocat gĂ©nĂ©ral et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Croix-Rouge canadienne) et Sean Murphy (avocat chez Gowling Lafleur Henderson) ont animĂ© une sĂ©ance de DP sur le sujet lors de la dernière ConfĂ©rence juridique de l’ABC, Ă St. John’s.
L’identification des risques, disent-ils, n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire : les seules fois qu’une valise bourrĂ©e d’argent passe de main en main, c’est devant les camĂ©ras Ă Hollywood. Les clients et les entreprises qui ont des activitĂ©s Ă l’Ă©tranger doivent se mĂ©fier de formes de corruption plus subtiles. Des choses comme :
- des ristournes,
- des honoraires, commissions et « amendes » payables directement Ă une personne,
- des cadeaux,
- de l’hospitalitĂ© et des divertissements,
- des voyages,
- des emplois,
- des faveurs et autres services,
- des contributions caritatives ou politiques,
- la rétention de certains agents ou entrepreneurs entretenant des relations étroites avec le gouvernement.
Les présentateurs ont invité leurs auditeurs à être attentifs aux signaux suivants :
- un agent est recommandé par le client gouvernemental potentiel,
- le pays est connu pour sa corruption généralisée,
- des commissions ou des frais inhabituels ou excessifs,
- des demandes de paiement en espèces ou dans des comptes extraterritoriaux, ou des demandes de modifier ou antidater les factures,
- des rapports publics ou des déductions de paiements irréguliers,
- le refus d’impliquer ou d’informer les supĂ©rieurs, ou de certifier la conformitĂ©,
- un manque d’installations ou de personnel qualifiĂ©,
- un manque d’expĂ©rience ou de rĂ©alisations dans le domaine ou l’industrie,
- des relations étroites ou des liens familiaux avec des représentants du gouvernement,
- une structure de propriété trouble.
Les moyens d’attĂ©nuer le risque :
- n’embaucher que des agents de bonne rĂ©putation ou de confiance,
- effectuer des vérifications diligentes,
- prévoir des obligations contractuelles anticorruption,
- faire certifier la conformité,
- assurer une supervision et une surveillance constantes.
Source : « La loi et les frontières : Conseils pratiques pour se conformer Ă la lĂ©gislation canadienne sur la corruption Ă l’Ă©tranger », ConfĂ©rence juridique de l’ABC, St. John’s (Terre-Neuve), 16 aoĂ»t 2014.