Les avocats chevronnés ont de bonnes raisons de faire du mentorat

  • 09 avril 2009
  • Valerie Mutton

Qui vous a influencĂ© lorsque vous dĂ©butiez? Gardez-vous un souvenir Ă©mu de l’aimable avocat qui vous a aidĂ© Ă  rĂ©soudre les dilemmes d’Ă©thique dans vos premières annĂ©es de pratique du droit? Ou avez-vous Ă©tĂ© contraint de dĂ©couvrir Ă  la dure ce qui fonctionne ou non, sans mentor, par essais et erreurs?

Les avocats Ă  l’approche de la retraite sont bien placĂ©s pour aider la prochaine gĂ©nĂ©ration Ă  assimiler tout ce que doit apprendre le nouvel avocat, grâce Ă  une variĂ©tĂ© d’initiatives de mentorat.

La Division de la Colombie-Britannique du Forum des avocates de l’ABC offre un programme novateur en la matière. Deborah Zutter, coprĂ©sidente du ComitĂ© du mentorat des femmes, explique qu’il est issu d’une initiative visant Ă  empĂŞcher le dĂ©part des femmes de la profession. Les candidates mentors et mentorĂ©es remplissent un formulaire, puis sont jumelĂ©es en fonction de la gĂ©ographie et des besoins prĂ©cis des mentorĂ©s.

Selon Mme Zutter, « les questions qui reviennent souvent sont la recherche d’un Ă©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e, la façon de survivre dans un grand cabinet et les bons tuyaux pour la gestion des activitĂ©s d’une avocate autonome ». Le programme de mentorat est mis en valeur par des Ă©vĂ©nements tels que dĂ©jeuners sĂ©ances d’orientation, cours de communication et autres sĂ©minaires.

Les barreaux d’autres provinces Ă©laborent aussi des programmes de mentorat de portĂ©e plus limitĂ©e. « Notre programme de mentorat est axĂ© sur des consultations ponctuelles, lorsque les avocats ne savent pas avec qui discuter d’un dossier », dit Ross McLeod, responsable des pratiques Ă  la Law Society de l’Alberta.

« Nous tenons une liste d’avocats qui se mettent Ă  la disposition des membres ayant besoin d’un conseil rapide », dit-il. Le service est surtout utile aux avocats seuls, qui peuvent se sentir isolĂ©s et qui ne trouvent pas aisĂ©ment des collègues Ă  qui parler de dossiers problĂ©matiques.

Les avocats qui font du mentorat y trouvent leur compte. Mme Zutter affirme que si l’accent est mis sur ce que le mentorĂ© retire du programme, « nos mentors reconnaissent apprendre de l’expĂ©rience, apprĂ©cier la relation, nouer des liens d’amitiĂ© durables et trouver l’expĂ©rience rafraĂ®chissante et vivifiante ».

Pour Bradley Berg, un associĂ© chez Blake, Cassels & Graydon, s.r.l., Ă  Toronto qui offre du mentorat aux jeunes avocats du cabinet, « il y a de bonnes raisons d’affaires justifiant le mentorat. Vous pouvez attirer et retenir les meilleurs Ă©lĂ©ments, ce qui est fondamental dans un cabinet d’avocats. La concurrence est vive pour les meilleurs Ă©tudiants, et si on n’offre pas de mentorat, on ne peut pas les recruter et on ne peut pas les conserver. »

M. Berg recommande le mentorat en tant qu’expĂ©rience positive. « Si vous avez les aptitudes nĂ©cessaires au mentorat et si vous aimez apprendre vous-mĂŞme, vous serez content de faire partie du processus d’apprentissage d’autres avocats. »

Le 15 aoĂ»t 2008, l’ABC a lancĂ© son Programme de mentorat pro bono. Pour lire l’article sur le programme, veuillez cliquer sur le lien « pro bono », ci-dessous.

Valerie Mutton est une rédactrice pigiste.