Les sept habitudes des chefs de groupes de pratique très efficaces

  • 17 juin 2009
  • Amy Jo Ehman

Les casques de chantier produisent un effet spĂ©cial. Distribuez-en, faites-les porter et subitement un groupe disparate se transforme en Ă©quipe soudĂ©e autour d’un but commun. C’est tout aussi vrai pour des travailleurs de chantier que pour des avocats qui leur rendent visite.

« Nous encourageons nos avocats Ă  sortir pour voir leurs clients ou, dans notre cas, pour visiter une installation, une usine ou une entreprise. Ils sont ainsi amenĂ©s Ă  raisonner en tant qu’Ă©quipe », affirme Ronald Kruhlak, associĂ© chez McLennan Ross Ă  Edmonton et directeur de son groupe Énergie, Environnement et RĂ©glementation.

L’engagement envers le groupe est essentiel Ă  une Ă©quipe de pratique efficace. Dans le monde juridique toutefois, oĂą l’individualitĂ© est respectĂ©e et oĂą les aptitudes de gestion ne font pas nĂ©cessairement partie des exigences, ce rĂ©sultat ne va pas toujours de soi.

« L’atout maĂ®tre est l’aptitude aux relations humaines, selon Adam Lepofsky du groupe torontois RainMaker spĂ©cialisĂ© dans le recrutement d’avocats. Un chef de groupe de pratique doit savoir gĂ©rer d’autres avocats, qu’ils soient plus, moins ou aussi expĂ©rimentĂ©s que lui. Ces compĂ©tences de gestion sont souvent difficiles Ă  trouver dans le secteur juridique. »

Dans les vastes groupes de travail informels vouĂ©s par exemple au droit commercial ou au contentieux, qui Ă©taient jadis la norme dans les cabinets d’une certaine envergure, la direction Ă©tait habituellement confiĂ©e Ă  l’avocat le plus expĂ©rimentĂ©. Aujourd’hui, les cabinets constituent des groupes de pratique plus petits et plus spĂ©cialisĂ©s, qui fixent leurs propres buts, et disposent de leur propre budget et de leur propre gestion sous l’autoritĂ© d’un chef de groupe qui est lui-mĂŞme un praticien.

« Il faut des compĂ©tences diffĂ©rentes pour diriger un groupe existant de longue date et pour faire dĂ©marrer un groupe spĂ©cialisĂ©, dit David Garner, associĂ© directeur chez Alexander Holburn de Vancouver. De toute Ă©vidence, vous voulez une personne ayant des compĂ©tences juridiques, mais vous avez besoin d’une personne encore mieux douĂ©e de compĂ©tences organisationnelles. »

GĂ©rer et dĂ©velopper une pratique personnelle est une chose, mais sacrifier une partie de ses intĂ©rĂŞts pour le bien du groupe en est une tout autre. Cependant, s’il est dirigĂ© efficacement, un groupe de pratique devient plus que la somme de ses parties.

Quels sont les attributs d’un groupe de pratique efficace, et comment les aptitudes voulues sont-elles mises en Ĺ“uvre au quotidien?

Organiser le groupe – Pour circonscrire le crĂ©neau de la pratique, il faut une vision claire et de la dĂ©termination pour amener tous les membres du groupe Ă  travailler dans le mĂŞme sens. « Vous avez besoin d’une personne qui peut rĂ©unir le troupeau, dit M. Garner. Une personne qui a de solides compĂ©tences organisationnelles, qui peut fixer des limites et crĂ©er des incitatifs pour ceux qui s’intègrent au groupe. »

PrĂ©voir les tendances – Il ne suffit pas d’ĂŞtre au fait de l’Ă©tat du droit. Un chef de groupe de pratique efficace prĂ©voit les enjeux et tendances, et gère le groupe en fonction des besoins futurs. La capacitĂ© d’anticiper est extrĂŞmement prĂ©cieuse pour les clients.

Fixer des buts rĂ©alisables – Sans buts, il est difficile d’assurer un Ă©lan commun dans une mĂŞme direction ou de mesurer le succès. Cependant, il faut trouver un juste Ă©quilibre entre grandes attentes et temps limitĂ©. L’Ă©chec dans la rĂ©alisation de buts irrĂ©alistes est dĂ©moralisant.

S’exprimer – Des communicateurs efficaces savent s’exprimer. Ils prĂ©cisent leurs buts, font part de rĂ©cits personnels, posent des questions, fĂ©licitent le travail bien fait et s’attaquent sans dĂ©tours aux problèmes. Mais ils savent aussi quand se taire et Ă©couter.

Respecter les politesses diplomatiques – Les conflits sont inĂ©vitables, mais Ă  condition d’ĂŞtre gĂ©rĂ©s efficacement, ils peuvent ĂŞtre des catalyseurs du changement. « La critique constructive est une façon de communiquer », dit Laurie Robson, associĂ©e et responsable du groupe Travail et Emploi du bureau de Calgary de Borden Ladner Gervais. « Ce n’est pas tout le monde qui rĂ©agit bien aux critiques, donc vous devez communiquer un message nĂ©gatif d’une façon qui aidera le professionnel Ă  s’amĂ©liorer. »

Raisonner comme un entraĂ®neur sportif – Un bon entraĂ®neur Ă©value les talents de chacun des membres de l’Ă©quipe et les aide tous Ă  trouver le crĂ©neau dans lequel ils excellent. Tout le monde n’a pas Ă  tout savoir (mĂŞme pas le chef du groupe!), mais les membres doivent collectivement former une Ă©quipe gagnante.

Relever la barre – Faites voir que le groupe de pratique est plus efficace, a un plus vaste marchĂ© et fonctionne de façon plus rentable en tant qu’Ă©quipe que si ses membres travaillent chacun de leur cĂ´tĂ©. « Nos clients reconnaissent que nous avons davantage de profondeur que toute personne individuelle, ce qui nous a certainement aidĂ©s sur le plan commercial, affirme M. Kruhlak. Certains membres du groupe ont sensiblement augmentĂ© leur activitĂ© : de 10 Ă  25 %, voire davantage. »