Que faire des Ă©ternels plaignards

  • 24 septembre 2008
  • Leadership Advisory Board

Le Managing Partner Leadership Advisory Board (LAB) (comitĂ© consultatif des associĂ©s directeurs en matière de leadership) a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  commenter un scĂ©nario mettant en scène un Ă©ternel plaignard. La question et la rĂ©ponse sont prĂ©sentĂ©es dans cet article rĂ©digĂ© par le LAB, organisation formĂ©e pour offrir des conseils pratiques Ă  l’intention des nouveaux associĂ©s directeurs, afin de les aider Ă  faire face aux questions les plus difficiles et favoriser leur rĂ©ussite.

Question : Je suis dans ce poste depuis seulement quelques mois, mais il semble qu’un associĂ© en particulier est venu dans mon bureau chaque semaine se plaindre d’une ou l’autre chose. C’est soit que je devrais exercer davantage d’autoritĂ© de gestion Ă  l’Ă©gard de quelque autre associĂ©, soit quelque problème avec la façon dont certaines choses se font. Heureusement, cet associĂ© est un Ă©lĂ©ment productif et il ne semble pas passer son temps Ă  se plaindre auprès de tout un chacun. Je sais très bien comment faire avec un associĂ© qui ne fait pas sa part au cabinet, mais ces incessantes jĂ©rĂ©miades m’Ă©nervent singulièrement. Que faire avec un associĂ© plaignard?

RĂ©ponse : D’abord, vous dites que l’associĂ© plaignard est un « Ă©lĂ©ment productif ». Souvent, mĂŞme les plus productifs ont des besoins... Ils ont besoin qu’on leur dise combien ils sont productifs et importants. Ce besoin se manifeste de diverses façons, mas les visites pĂ©riodiques et les opinions qu’ils expriment peuvent simplement relever d’une quĂŞte de renforcement positif (il faut qu’on leur dise « merci »). Il est parfois facile de croire que le temps passĂ© avec de tels nĂ©cessiteux est un gaspillage et une distraction des tâches vĂ©ritablement importantes. En rĂ©alitĂ©, faire en sorte qu’un « Ă©lĂ©ment productif » se sente apprĂ©ciĂ© et valorisĂ© est un des aspects les plus importants du rĂ´le d’un associĂ© directeur.

Deuxièmement, l’Ă©coute fait partie du travail, mĂŞme lorsqu’il s’agit de jĂ©rĂ©miades, directives ou plaintes. Comme vous ĂŞtes un nouvel associĂ© directeur, il y a sans doute une part de mise Ă  l’Ă©preuve. Les choses s’amĂ©lioreront probablement avec le temps. En outre, votre visiteur assidu peut ĂŞtre d’avis que vous n’avez pas encore une bonne maĂ®trise de la situation. Il finira par se lasser de vous donner des instructions. Cependant, sachez que le fait de ne pas l’Ă©couter ne ferait que vous l’aliĂ©ner. En le laissant plutĂ´t s’exprimer, en l’Ă©coutant et en rĂ©agissant Ă  ses propos, vous favoriserez Ă  long terme le genre d’appui dont vous avez besoin pour bien faire votre travail.

Tirez parti de leurs visites

Certains associĂ©s directeurs chevronnĂ©s ont constatĂ© qu’il vaut la peine de faire un effort pour aller voir ce genre d’associĂ© lorsqu’ils font leurs « tournĂ©es ». En l’occurrence, prendre les devants rĂ©duit radicalement les visites du plaignard. Du reste, il est plus facile de mettre fin Ă  un entretien lorsque c’est vous qui l’avez initiĂ©.

Si les Ă©ternels plaignards peuvent absorber beaucoup d’Ă©nergie, il ne faut pas perdre de vue que leurs commentaires peuvent ĂŞtre pertinents. Pensez un instant Ă  votre sentiment envers cet associĂ©. Si votre attitude est nĂ©gative, vous voudrez peut-ĂŞtre suspendre votre hostilitĂ© momentanĂ©ment. Tentez de percevoir le plaignard comme s’il apportait peut-ĂŞtre des commentaires utiles et s’il Ă©tait capable de proposer une solution positive Ă  ses plaintes. MĂŞme les plaignards ont de bonnes idĂ©es. Ne rejetez pas leurs petits sermons en bloc, et ne les dĂ©couragez pas nĂ©cessairement. Ils contiennent de l’information – soit des idĂ©es ou des indications sur le plaignard qui pourraient un jour vous servir.

Vous ne pouvez sans doute pas imaginer quelle sera la prochaine plainte de cet associé, mais vous pouvez déjà prévoir des réactions pour la prochaine fois que lui ou tout autre associé viendra dans votre bureau. Voici quelques suggestions :

Écoutez attentivement et posez beaucoup de questions sur la façon dont votre associĂ© plaignard traiterait la situation ou le problème en cause, et les raisons pour lesquelles il le ferait ainsi. Vous voudrez peut-ĂŞtre expliquer pourquoi vous faites les choses comme vous les faites (sans avoir l’air de vous dĂ©fendre ou de vous excuser), puis assurer le plaignard que vous rĂ©flĂ©chirez Ă  ce qu’il vous a dit, et chercherez Ă©ventuellement des avis et conseils d’autres personnes. Comme on l’a dĂ©jĂ  vu, l’expĂ©rience rĂ©vèle que la plupart des gens sont satisfaits si on les Ă©coute et que leurs points de vue sont traitĂ©s avec respect et considĂ©ration.

Une autre possibilitĂ©, face Ă  un associĂ© qui est de toute Ă©vidence intĂ©ressĂ© Ă  ce qui se passe dans le cabinet – mais qui exprime son intĂ©rĂŞt par des plaintes – consiste Ă  lui confier une mission, un groupe de travail spĂ©cial Ă  diriger ou quelque autre responsabilitĂ©. Le fait pour cet associĂ© d’avoir un rĂ´le le confrontant aux difficultĂ©s de la direction des affaires pourrait lui rĂ©vĂ©ler de nouveaux points de vue.

Les plaignards peuvent apporter une précieuse contribution

Demandez Ă  votre associĂ© de dresser une liste de solutions possibles Ă  sa plainte. Reconnaissez la prĂ©occupation tout en axant votre conversation sur l’importance d’une solution au problème par opposition Ă  sa simple Ă©nonciation. Demandez-lui de se retirer et de rĂ©flĂ©chir au problème pour trouver au moins quatre solutions possibles. En demandant quatre options, vous devriez Ă©viter que votre associĂ© vous dise d’office que faire. En lui demandant de se retirer, prenez soin qu’il comprenne que vous apprĂ©ciez ses points de vue et ĂŞtes vĂ©ritablement intĂ©ressĂ© Ă  ses rĂ©flexions approfondies sur la question qu’il a soulevĂ©e.

Demander des solutions Ă  une personne qui se plaint est une bonne tactique. Lorsqu’un associĂ© doit rĂ©flĂ©chir Ă  un problème en vue de trouver une solution, il en viendra souvent Ă  comprendre que ce n’est pas aussi simple qu’il pouvait le penser. Par ailleurs en demandant des solutions, vous appuyez le principe voulant qu’il ne suffise pas de se plaindre d’un problème sans apporter aussi quelques options en vue de le corriger.

Enfin, n’hĂ©sitez pas Ă  informer un associĂ© qui a l’habitude de faire irruption dans votre bureau que vous ĂŞtes occupĂ© Ă  autre chose, et demandez-lui s’il y a un autre moment oĂą vous pourriez vous rencontrer. De nombreuses plaintes sont spontanĂ©es, dĂ©coulant d’une irritation immĂ©diate. Après que l’associĂ© aura eu le temps d’y repenser, il arrivera souvent lui-mĂŞme Ă  la conclusion que l’affaire n’Ă©tait pas aussi importante qu’il l’avait cru. Il ne faut toutefois pas oublier de revoir l’associĂ© (prĂ©fĂ©rablement dans son bureau), pour Ă©viter qu’il croie que vous vouliez seulement vous dĂ©barrasser de lui.

Il faut souligner que dans la rĂ©alitĂ© de l’associĂ© directeur, l’immĂ©diat a tendance Ă  bousculer l’important et il est possible de consacrer 80 p. 100 de son temps aux 20 p. 100 des personnes et des problèmes les moins pertinents. C’est pourquoi il importe de trouver des moyens de gĂ©rer ces situations et de dissuader les « visites » rĂ©pĂ©titives grandes consommatrices de temps.

Reproduit avec la permission du Managing Partner Leadership Advisory Board (LAB).

Le LAB comprend les distinguĂ©s dirigeants actuels et passĂ©s de cabinets d’avocats suivants : Angelo Arcadipane (Dickstein Shapiro s.r.l.); John Bouma (Snell & Wilmer s.r.l.); Brian K. Burke (Baker & Daniels s.r.l.); Ben F. Johnson, III (Alston & Bird s.r.l.); John R. Sapp (Michael Best & Friedrich s.r.l.); Keith B. Simmons (Bass Berry & Sims PLC); William J. Strickland (McGuire Woods s.r.l.); Harry P. Trueheart, III (Nixon Peabody s.r.l.); et Patrick J. McKenna (Edge International).