Il faudra plus que des sommets pour tenir la haine en Ă©chec

  • 28 juillet 2021

« Organiser des sommets ne suffit pas. » VoilĂ  le message clair (disponible uniquement en anglais) envoyĂ© au nom de l’Association du Barreau canadien par son prĂ©sident, Bradley D. Regehr, Ă  la ministre de la DiversitĂ© et de l’Inclusion et de la Jeunesse, Bardish Chagger, et au ministre de la Justice, David Lametti.

La rĂ©cente attaque Ă  London, en Ontario, oĂą quatre membres d’une famille musulmane ont Ă©tĂ© tuĂ©s et leur garçon de neuf ans a Ă©tĂ© grièvement blessĂ© par un homme qui les a percutĂ©s avec sa camionnette alors qu’ils profitaient d’une promenade en soirĂ©e, n’est pas un incident isolĂ©, Ă©crit Me Regehr. « Il s’agit d’une manifestation parmi d’autres d’une haine antimusulmane rĂ©pandue au Canada. Les musulmans et les personnes perçues comme musulmanes sont rĂ©gulièrement victimes d’attaques verbales et physiques, de menaces et de vandalisme. »

Cet attentat, survenu moins de cinq ans après le massacre de six fidèles dans une mosquĂ©e de QuĂ©bec, fait partie d’une tendance Ă  la hausse. PhĂ©nomène tout aussi inquiĂ©tant, les incidents antisĂ©mites sont Ă©galement Ă  la hausse au Canada.

L’ABC, dit Me Regehr, est heureuse de voir le gouvernement fĂ©dĂ©ral organiser des sommets d’urgence sur l’islamophobie et l’antisĂ©mitisme. Mais il doit agir rapidement pour rĂ©pondre aux prĂ©occupations des communautĂ©s touchĂ©es.

« Les administrations publiques doivent rĂ©flĂ©chir Ă  la façon dont les lois et les politiques perpĂ©tuent la discrimination systĂ©mique au Canada, peut-on lire dans la lettre de Me Regehr. L’inaction des gouvernements – comme le fait de tarder Ă  adopter une loi sur la haine en ligne – accentue la vulnĂ©rabilitĂ© de ces communautĂ©s. »

En octobre dernier, l’ABC s’est exprimĂ©e (disponible uniquement en anglais) sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former les lois afin de mieux aborder les problèmes liĂ©s Ă  la haine – Ă  la fois en ligne et dans la vraie vie. « Nous serions heureux de continuer Ă  offrir notre expertise sur les questions de justice liĂ©es Ă  la lutte contre la haine », conclut Me Regehr.