Efficacité, économie et famille

  • 20 septembre 2016

C’est vers le passĂ© que s’est tournĂ©e la Section du droit de l’immigration de l’ABC pour rĂ©pondre aux questions sur l’avenir de la politique d’immigration du Canada que posait Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada (IRCC) dans sa consultation en ligne cet Ă©tĂ©.

La consultation portait sur quatre volets : le renforcement du tissu social canadien; les besoins auxquels rĂ©pond notre politique d’immigration; la modernisation du système d’immigration; et notre leadership en matière de migration et d’immigration Ă  l’Ă©chelle mondiale.

La section a traitĂ© des trois premiers volets aussi exhaustivement que le permettait le processus – le formulaire limitait Ă  1 000 mots les rĂ©ponses pour chaque volet –, mais a laissĂ© Ă  d’autres le soin de se prononcer sur le leadership mondial du pays.

Par le passĂ©, a-t-elle fait valoir, le Canada a comptĂ© sur des vagues d’immigrants qui ont littĂ©ralement bâti notre sociĂ©tĂ©, ainsi qu’une grande partie de nos infrastructures.

« L’immigration doit continuer de jouer un rĂ´le central dans l’Ă©dification de notre nation, dans la rĂ©duction des Ă©carts dĂ©mographiques, et dans la promotion de l’innovation et de la croissance Ă©conomique, poursuit la section. Toutefois, pour que le Canada rĂ©alise le plein potentiel de ses programmes d’immigration, il est essentiel que :

  • les programmes de rĂ©sidence temporaire et permanente recentrent leurs prioritĂ©s sur l’Ă©valuation des avantages pour l’Ă©conomie du Canada en gĂ©nĂ©ral plutĂ´t que sur la protection d’emplois individuels pour les Canadiens et les Canadiennes;
  • les programmes d’immigration soient flexibles et tiennent compte des normes et des rĂ©alitĂ©s du monde des affaires;
  • les programmes d’immigration soient efficaces, rapides et moins lourds;
  • les obstacles Ă  la prospĂ©ritĂ© et Ă  l’intĂ©gration des immigrants soient supprimĂ©s par la mise en place de politiques et de programmes d’incitation. »

La section insiste fortement sur l’importance de concilier notre politique d’immigration avec nos besoins de nature Ă©conomique.

« Nous vivons une ère de mondialisation, d’innovation technologique galopante, de fluctuations cycliques de l’Ă©conomie et de mobilitĂ© croissante de la main‑d’Ĺ“uvre Ă  l’Ă©chelle mondiale. S’il veut soutenir la concurrence sur la scène internationale, le Canada doit non seulement recruter et retenir la crème des talents afin de soutenir la recherche, la croissance et le dĂ©veloppement, mais il doit le faire rapidement et efficacement. Attirer des immigrants hautement qualifiĂ©s, qu’ils soient temporaires ou permanents, se traduira par une croissance Ă©conomique, de l’innovation et des emplois. »

En plus de veiller Ă  ce que les travailleurs – qualifiĂ©s ou non – puissent entrer et sortir du système sans difficultĂ©, la section a indiquĂ© qu’il fallait porter une attention particulière Ă  la prĂ©servation des cellules familiales : il ne faudrait pas refuser les conjoints et les enfants en raison d’un contingentement, ou d’une Ă©valuation de la capacitĂ© des parents Ă  subvenir Ă  leurs besoins.

En outre, la section propose des programmes incitatifs visant Ă  faciliter l’accès Ă  la propriĂ©tĂ© ainsi qu’Ă  aider les nouveaux arrivants Ă  faire reconnaĂ®tre leurs titres de compĂ©tence ou Ă  en dĂ©terminer les Ă©quivalences. « Ainsi, ces gens pourraient entrer rapidement sur le marchĂ© du travail, dans un emploi qui correspond Ă  leur niveau de scolaritĂ© et d’expertise, puis s’Ă©tablir, Ă©lever une famille dans la rĂ©gion oĂą ils travaillent et devenir des membres Ă©panouis de nos collectivitĂ©s. »

La section y va de plusieurs recommandations pour moderniser le système, notamment qu’IRCC :

  • se fixe des jalons et produise des mises Ă  jour tous les ans afin d’Ă©tablir des contingents et des chiffres clairs concernant le nombre de demandes d’immigration traitĂ©es ou soumises;
  • expose en dĂ©tail ses motifs de refus dans sa lettre initiale pour que le demandeur puisse remĂ©dier plus aisĂ©ment Ă  la situation lorsque c’est possible;
  • travaille Ă  Ă©liminer les barrières technologiques dans ses nouveaux systèmes en ligne;
  • produise plus frĂ©quemment des mises Ă  jour sur la prestation des programmes, des bulletins opĂ©rationnels et d’autres mises Ă  jour de ses lignes directrices, en plus d’accentuer ses efforts pour retirer et archiver les lignes directrices et guides administratifs devenus dĂ©suets.
  • Ă©tablisse un processus mondial de traitement des demandes de rĂ©sidence temporaire afin de rĂ©duire les retards de traitement;
  • veille Ă  ce que les dĂ©cisions prises dans toutes les rĂ©gions soient cohĂ©rentes entre elles.

Dans une des questions de la consultation, IRCC demandait s’il serait bon de proposer un processus accĂ©lĂ©rĂ© aux personnes prĂŞtes Ă  payer des frais plus Ă©levĂ©s. Ce Ă  quoi la section a rĂ©pondu que non seulement cela risquait de crĂ©er un système Ă  deux vitesses, mais que cela ne rĂ©glerait pas pour autant les problèmes systĂ©miques qui expliquent le retard de traitement des demandes.

« PlutĂ´t qu’un traitement accĂ©lĂ©rĂ© des demandeurs mieux nantis, la Section de l’immigration de l’ABC prĂ©conise des mesures visant Ă  gagner en efficacitĂ© et Ă  rĂ©duire le temps de traitement pour l’ensemble des demandes. Il serait plus Ă©quitable – et plus efficace Ă  long terme – de chercher la cause des lacunes existantes, puis de trouver comment y remĂ©dier. »

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