Mourir dignement – quoi que cela signifie

  • 24 fĂ©vrier 2016

Aujourd’hui, le gĂ©nie financier et mĂ©dical permet rĂ©gulièrement aux gens de circonvenir l’inĂ©vitable, qu’il s’agisse des exigences du percepteur ou de celles, ultimes, de la Grande Faucheuse, en payant moins que leur juste dĂ» ou en vivant plus longtemps qu’ils ne l’auraient pu ne serait-ce qu’il y a une gĂ©nĂ©ration.

Un décès naturel, sans aucune intervention médicale visant à prolonger la vie, est presque chose anormale au 21e siècle. Cependant, cette intervention soulève des questions. Quel rôle le patient devrait-il jouer dans la décision quant au moment où les interventions, et par conséquent sa propre vie, devraient cesser?

Dans son jugement rendu en fĂ©vrier 2015 dans l’affaire Carter, la Cour suprĂŞme du Canada a dĂ©clarĂ© que, dans certains cas, le patient mĂ©rite plus forte voix au chapitre.

L’alinĂ©a 241b et l’art. 14  du Code criminel  portent atteinte de manière injustifiĂ©e Ă  l’art. 7  de la Charte  et sont inopĂ©rants dans la mesure oĂą ils prohibent l’aide d’un mĂ©decin pour mourir Ă  une personne adulte capable qui (1) consent clairement Ă  mettre fin Ă  sa vie; et qui (2) est affectĂ©e de problèmes de santĂ© graves et irrĂ©mĂ©diables (y compris une affection, une maladie ou un handicap) lui causant des souffrances persistantes qui lui sont intolĂ©rables au regard de sa condition.

La Cour a accordĂ© au gouvernement un an pour modifier les lois en consĂ©quence. Elle a rĂ©cemment prorogĂ© ce dĂ©lai, octroyant quatre mois au nouveau gouvernement pour Ă©laborer de la lĂ©gislation reflĂ©tant sa dĂ©cision. Le ComitĂ© mixte spĂ©cial sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir a entendu des tĂ©moignages d’experts juridiques et mĂ©dicaux pendant plus de deux semaines en janvier et fĂ©vrier de cette annĂ©e.

Dans son mĂ©moire adressĂ© au ComitĂ©, le groupe de travail de l’ABC crĂ©Ă© pour examiner les enjeux de fin de vie a exprimĂ© la politique de l’Association, Ă©tablie au moyen de rĂ©solutions adoptĂ©es en 2015 par le Conseil lors de ses rĂ©unions de fĂ©vrier et aoĂ»t.

L’ABC est d’avis qu’il est prĂ©fĂ©rable d’aborder l’aide mĂ©dicale Ă  mourir comme n’Ă©tant qu’une option parmi toute la gamme des choix de soins qui s’offrent en fin de vie. Nous encourageons tous les gouvernements  au pays  Ă  travailler en Ă©troite collaboration afin de veiller Ă  ce que des politiques rigoureuses et des ressources adĂ©quates, capables de soutenir tout un Ă©ventail d’options de soins en fin de vie pour les Canadiens et les Canadiennes, soient mises en place de façon uniforme dans tous les ressorts.

La lettre, signĂ©e par la prĂ©sidente de l’ABC, Janet Fuhrer, soutient qu’il est nĂ©cessaire de modifier le Code criminel afin de «  s’assurer d’une            interprĂ©tation commune du droit dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens ».

L’ABC encourage le gouvernement Ă  « donner, aux personnes admissibles, le droit de faire ce choix selon ce qui est le plus compatible avec leur sentiment de dignitĂ© et d’intĂ©gritĂ© personnelle », qu’il s’agisse de sĂ©dation palliative, euthanasie volontaire, suicide assistĂ©, ou toute autre option dĂ©jĂ  disponible telle que le refus de l’alimentation et de l’hydratation artificielles ou la demande du retrait d’un Ă©quipement mĂ©dical de maintien de la vie.

Qui plus est, le gouvernement devrait veiller Ă  ce que les modifications apportĂ©es au Code criminel « protègent explicitement les professionnels de la santĂ© qui fournissent un service de soutien dans le cadre de la prestation de l’aide mĂ©dicale Ă  mourir, ainsi que les membres de professions de la santĂ© rĂ©glementĂ©es qui administrent les moyens de mettre fin Ă  la vie sous les ordres d’un mĂ©decin ».

[0] Commentaires

Les membres de l’ABC peuvent commenter ce billet.