Trop d’information? Les commissaires discutent de la nouvelle législation et des difficultés permanentes lors de la table ronde de l’ABC

  • 09 dĂ©cembre 2019

Les pouvoirs exĂ©cutoires dans la nouvelle loi fĂ©dĂ©rale sur l’accès Ă  l’information et les difficultĂ©s de traitement d’un volume croissant des demandes sont apparus comme des sujets de discussion pendant la table ronde des commissaires lors du Symposium de l’ABC sur le droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă  l’information, le 18 octobre Ă  Ottawa.

Au nombre des participants figuraient :

  • Jill Clayton, Commissaire, Bureau du commissaire Ă  l’information et Ă  la protection de la vie privĂ©e de l’Alberta,
  • David Goodis, Commissaire adjoint, Bureau du commissaire Ă  l’information et Ă  la protection de la vie privĂ©e de l’Ontario,
  • Michael Harvey, Commissaire, Bureau du commissaire Ă  l’information et Ă  la protection de la vie privĂ©e de Terre-Neuve-et-Labrador,
  • Brent Homan, Sous-commissaire, Commissariat Ă  la protection de la vie privĂ©e du Canada
  • Caroline Maynard, Commissaire, Commissariat Ă  l’information du Canada,
  • Michael McEvoy, Commissaire, Bureau du commissaire Ă  l’information et Ă  la protection de la vie privĂ©e pour la Colombie-Britannique.

Madame Maynard a offert des commentaires sur les rĂ©formes de la Loi sur l’accès Ă  l’information. Ă€ l’issue de deux annĂ©es de discussions et de modifications, la Loi a reçu la sanction royale le 21 juin 2019 et constitue la version la plus largement modifiĂ©e depuis l’entrĂ©e en vigueur originale de la Loi en 1983.

Tout en reconnaissant que la lĂ©gislation ne fait pas le bonheur de tous les intervenants, madame Maynard a affirmĂ© : « Je pense que nous avons fait quelques progrès notoires, particulièrement s’agissant du fait que je peux dĂ©sormais rendre des ordonnances et obliger les institutions Ă  faire des communications ».

« Je suis ravie de ce nouvel Ă©tat du droit, et je suis impatiente de rendre ma première ordonnance », a-t-elle ajoutĂ©; boutade qui a dĂ©clenchĂ© l’hilaritĂ© du public.

Alors que le nombre des demandes augmente dans toutes les rĂ©gions et que la complexitĂ© d’un grand nombre d’entre elles croĂ®t Ă©galement, le sujet des ressources consacrĂ©es au contrĂ´le et Ă  l’exĂ©cution, tant dans les bureaux des commissaires que dans les ministères, s’est prĂ©sentĂ© Ă  maintes reprises. Madame Clayton a dit que son bureau en Alberta est dĂ©bordĂ© depuis plusieurs annĂ©es et a signalĂ© qu’il « se rapproche rapidement d’une situation de crise. Cela devient intenable ».

Le Commissariat Ă  l’information fĂ©dĂ©ral a signalĂ© avoir reçu près de 76 000 demandes en 2015-2016 et madame Maynard a dĂ©clarĂ© qu’il en a reçu de 110 000 Ă  120 000 en 2018-2019. Elle a citĂ© l’Ă©limination des frais en 2016 (autres que les 5 dollars exigĂ©s pour le dĂ©pĂ´t de chaque demande) comme cause principale de la croissance du volume des demandes.

« Certaines institutions nous disent avoir des difficultĂ©s Ă  convaincre le plaignant ou le demandeur de rĂ©duire la portĂ©e de sa demande excessivement large en raison de sa gratuitĂ©. Nous essayons par consĂ©quent d’aider ces institutions Ă  trouver des manières de nĂ©gocier ou de leur expliquer la situation », a dĂ©clarĂ© madame Maynard.

Elle a ajoutĂ© que le nombre des plaintes motivĂ©es par les dĂ©lais de traitement a considĂ©rablement augmentĂ©, son bureau passant d’environ 600 plaintes l’an dernier Ă  environ 2 000. « Les gens en ont assez d’attendre, alors ils me demandent d’ordonner aux agences de se conformer Ă  des dates limites prĂ©cises », a-t-elle dit.

« Si je commence Ă  rendre des ordonnances, peut-ĂŞtre cela suscitera-t-il l’attention des ministres et sous-ministres et ils accorderaient ainsi les ressources nĂ©cessaires (aux institutions en question). »

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Les difficultĂ©s quant au manque de ressources auxquelles font face les organismes de rĂ©glementation dĂ©coulent Ă©galement des demandes frivoles et vexatoires. La nouvelle loi fĂ©dĂ©rale autorise les institutions Ă  demander au commissaire l’autorisation de ne pas rĂ©pondre aux demandes qu’elles considèrent comme ayant Ă©tĂ© faites de mauvaise foi, de manière vexatoire ou en abusant des droits d’accès. Au moment de la table ronde, madame Maynard a dĂ©clarĂ© avoir constatĂ© une demande rĂ©pondant Ă  cette description.