En vedette : les normes de service d’assistance juridique

  • 12 octobre 2016

En aoĂ»t, le Conseil de l’ABC a adoptĂ© une rĂ©solution soutenant les normes de service d’aide juridique proposĂ©es Ă©laborĂ©es par le ComitĂ© d’accès Ă  la justice en collaboration avec l’Association des rĂ©gimes d’aide juridique du Canada, et « appuie leur adoption et leur promotion auprès du public et des intervenants du système judiciaire ».

Alors que les normes sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme Ă©tant un jalon temporel par rapport auquel mesurer les progrès rĂ©alisĂ©s au fil du temps, ou comme une rĂ©fĂ©rence de qualitĂ© Ă  laquelle comparer tous les efforts Ă  venir, les six normes proposĂ©es, qui revĂŞtent dĂ©libĂ©rĂ©ment la forme de souhaits, tout en « reposant sur les pratiques exemplaires et la recherche internationales », visaient Ă  fournir des principes directeurs pour atteindre l’objectif d’un système national d’assistance juridique publique.

Les normes vont plus loin que l’idĂ©e traditionnelle d’aide juridique en tant que situation dans laquelle l’État paie un avocat pour qu’il comparaisse devant un tribunal dans un dossier donnĂ©, pour viser un système d’assistance juridique publique; une aide fournie dans un certain nombre de domaines et frĂ©quemment en partenariat avec d’autres entitĂ©s, qui « s’harmonise avec les notions gĂ©nĂ©rales de l’accès Ă  la justice, dont l’atteinte de rĂ©sultats justes et la promotion de la santĂ© juridique, de l’autonomisation juridique et de l’inclusion sociale. »

« Les normes nationales […] expriment les idĂ©es dominantes fondĂ©es sur la preuve au sujet des services d’assistance juridique publics et dĂ©finissent des voies d’avenir », dĂ©clare le comitĂ© dans son rapport complĂ©mentaire intitulĂ© Un cadre national pour combler les besoins juridiques : proposition de normes nationales de services d’assistance juridique publics (Association du Barreau canadien, 2016).

Plus particulièrement, elles :

  • Ă©tablissent un objectif commun souhaitable et mesurable,
  • contribuent Ă  la prestation informĂ©e de services d’assistance juridique et de politiques,
  • facilitent l’apprentissage partagĂ© et la collaboration.

« Les normes ne sont pas des indicateurs de rendement », souligne le rapport. « Elles vont bien au-delĂ  de ce que font actuellement la plupart des fournisseurs canadiens d’assistance juridique et bien au-delĂ  de ce que nous pouvons mesurer. »

Les normes sont fondĂ©es sur des consultations et recherches rĂ©alisĂ©es par la Dre Melina Buckley et un groupe de travail composĂ© d’anciens membres du ComitĂ© d’accès Ă  la justice de l’ABC et de l’Association des rĂ©gimes d’aide juridique du Canada.

Selon le rapport, les prochaines Ă©tapes pour l’ABC seront de promouvoir des normes auprès d’un plus vaste public, d’Ă©laborer des indicateurs pour les normes ainsi qu’un processus de mesure, et de les « animer ». Aux termes du rapport : « [T]ous les fournisseurs de services d’assistance juridique publics peuvent prendre des mesures dans le cadre de leurs ressources et capacitĂ©s actuelles pour se rapprocher d’une ou de plusieurs des normes et faire part de leurs expĂ©riences aux autres fournisseurs ».

Normes nationales de services d’assistance juridique

1. Un rĂ©gime national d’assistance juridique

Les rĂ©gimes d’assistance juridique canadiens doivent ĂŞtre financĂ©s de manière durable et offrir des services juridiques complets, axĂ©s sur la personne et adaptĂ©s aux rĂ©alitĂ©s locales, rĂ©gionales, provinciales et territoriales afin de rĂ©pondre aux besoins juridiques essentiels des personnes dĂ©favorisĂ©es et Ă  faible revenu et de contribuer Ă  leur santĂ© et Ă  leur bien-ĂŞtre.

2. Portée des services

Les services d’assistance juridique publics sont offerts aux personnes, aux familles et aux communautĂ©s qui ont des besoins juridiques essentiels, mais n’ont pas les moyens d’engager un avocat ou une avocate. Par besoins juridiques essentiels, on entend tout problème ou toute situation qui prĂ©sente un risque pour la libertĂ©, la sĂ©curitĂ©, la santĂ©, l’Ă©galitĂ©, l’emploi, le logement ou la capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux nĂ©cessitĂ©s d’une personne ou d’une famille.

3. Priorité des services

Les services d’assistance juridique publics sont offerts en prioritĂ© aux personnes, aux familles et aux communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es ou vulnĂ©rables et dont les besoins juridiques essentiels ne sont pas comblĂ©s.

4. Éventail des services

Les fournisseurs de services d’assistance juridique publics utilisent des stratĂ©gies juridiques distinctes et systĂ©miques et collaborent avec des fournisseurs de services non juridiques afin d’offrir un large Ă©ventail de services – de la sensibilisation Ă  l’aide postpĂ©nale – ciblĂ©s et adaptĂ©s aux besoins, Ă  la situation et aux capacitĂ©s de chaque personne.

5. Qualité des services

Dans toutes les provinces et tous les territoires, les services d’assistance juridique publics doivent ĂŞtre accessibles, rapides, de haute qualitĂ©, respectueux des diffĂ©rences culturelles et abordables. Ils doivent se traduire par une contribution personnelle et des rĂ©sultats justes et Ă©quitables, et encourager l’autonomie d’action et la rĂ©silience des personnes, des familles et des communautĂ©s.

6. Un secteur soutenu, collaboratif et intégré

L’ensemble des fournisseurs de services d’assistance juridique publics doivent collaborer Ă  la planification des services et ĂŞtre encouragĂ©s Ă  faire preuve d’innovation. En partenariat avec toutes les parties intĂ©ressĂ©es, ils doivent jouer leur rĂ´le essentiel pour ce qui est de garantir l’accès Ă  la justice et l’efficacitĂ© du système de justice.