RÉUNION DE 2019 AVEC LE SERVICE DES DÉLÉGUÉS COMMERCIAUX (SDC) ET EXPORTATION ET DÉVELOPPEMENT CANADA (EDC)

10 mai 2019, Ottawa

Aperçu des programmes d’EDC pour soutenir les sociĂ©tĂ©s canadiennes qui pĂ©nètrent sur de nouveaux marchĂ©s

 Membres du groupe de discussion d’EDC

  • David Stevenson, vice-prĂ©sident, Services des connaissances
  • Gorana Filipovic, gestionnaire, Alliances stratĂ©giques

Mission d’EDC

CrĂ©Ă©e en 1969, Exportation et dĂ©veloppement Canada (EDC) est une sociĂ©tĂ© d’État autonome. Elle a pour mandat de soutenir et de dĂ©velopper le commerce entre le Canada et les autres pays, et d’aider le Canada Ă  ĂŞtre concurrentiel sur le marchĂ© international.

EDC propose des solutions pour attĂ©nuer le risque et ajouter Ă  la capacitĂ© au moyen du financement, de l’assurance, de l’Ă©quitĂ©, des connaissances et des liens, et appuyer les exportations traditionnelles directes, ainsi que les exportations axĂ©es sur les services et les sociĂ©tĂ©s qui vendent dans le contexte des chaĂ®nes d’approvisionnement mondiales (exportations indirectes), principalement dans les secteurs automobile, minier et pĂ©trolier. Ainsi, EDC a financĂ© la moitiĂ© des usines de Bombardier implantĂ©es Ă  l’Ă©tranger. 

EDC possède des bureaux dans les principales villes canadiennes et son premier bureau Ă  l’Ă©tranger a Ă©tĂ© ouvert en 2017 Ă  Singapour. Dans d’autres pays, EDC « cohabite » avec le SDC dans les ambassades canadiennes, les hauts commissariats et les consulats.

EDC forme un Ă©cosystème visant Ă  promouvoir les entreprises canadiennes Ă  l’Ă©tranger de concert avec des partenaires tels que la Banque de dĂ©veloppement du Canada (BDC),le Forum pour la formation en commerce international (FITT), Financement agricole Canada (FAC), Comptables professionnels agrĂ©Ă©s Canada (CPA), les banques et les coopĂ©ratives de crĂ©dit canadiennes, Canadian Shipping Company (eShipper) et le SDC.

EDC aide les exportateurs canadiens dans les domaines suivants :

  • obtenir des connaissances sur tous les sujets, allant des modalitĂ©s de l’exportation en gĂ©nĂ©ral Ă  celles de l’exportation vers un marchĂ© particulier, en passant par la comprĂ©hension de la rĂ©glementation mise en place par les gouvernements Ă©trangers,
  • tisser des liens avec de possibles fournisseurs et distributeurs pour atteindre de nouveaux clients ou partenaires commerciaux,
  • obtenir des conseils professionnels sur des points tels que la reprĂ©sentation locale, l’identification des concurrents et le mentorat pour aider Ă  maĂ®triser le processus de crĂ©ation et de dĂ©veloppement d’une entreprise d’exportation, 
  • accĂ©der au capital, financer l’achat de matĂ©riel, maintenir des liquiditĂ©s suffisantes, etc.,
  • se protĂ©ger contre les risques liĂ©s aux paiements, aux annulations de contrats et aux allĂ©gations d’inexĂ©cution.

Pour obtenir l’assistance d’EDC, une sociĂ©tĂ© canadienne doit possĂ©der une forme ou une autre de liens commerciaux internationaux. EDC est ouverte Ă  toutes les sociĂ©tĂ©s, y compris les petites et moyennes entreprises (PME) et sa participation est fondĂ©e sur le principal facteur qu’est la viabilitĂ© du projet Ă  l’Ă©tranger.

Son taux d’acceptation est de 10 %. Très frĂ©quemment, si EDC rejette un projet, il peut ĂŞtre admissible Ă  l’assistance de la Banque de dĂ©veloppement du Canada (BDC).

Qui plus est, loin de faire concurrence aux banques traditionnelles, EDC s’implique lorsque celles-ci considèrent les projets trop risquĂ©s. 

EDC est constamment Ă  la recherche de nouveaux partenaires et de nouvelles entreprises pour l’aider Ă  promouvoir les entreprises canadiennes Ă  l’Ă©tranger.

Aperçu des programmes du SDC pour soutenir les sociétés canadiennes qui pénètrent sur de nouveaux marchés

Membres du groupe de discussion du SDC

  • Ping Kitnikone, directrice exĂ©cutive, RĂ©seau rĂ©gional et relations intergouvernementales
  • Taraneh Bayat-Mokhtari, agente principale, Programmes CanExport

Mission de SDC

Faisant partie d’Affaires mondiales Canada (AMC), le SDC a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1894 et possède plus de 120 ans d’expĂ©rience d’aide aux entreprises canadiennes Ă  succĂ©der sur les marchĂ©s Ă©trangers.

Le SDC est un rĂ©seau de plus de 1 000 professionnels du commerce qui Ĺ“uvrent au Canada et Ă  l’Ă©tranger pour promouvoir le commerce canadien dans les marchĂ©s Ă©trangers. Il possède des bureaux commerciaux dans tout le Canada et en a 161 de par le monde.

Le SDC fournit aux entreprises canadiennes des renseignements sur place, des personnes-ressources qualifiées, des possibilités de partenariats et des conseils pratiques concernant les marchés étrangers. Il aide en outre les sociétés étrangères à investir au Canada.

Le SDC aide principalement les entreprises à réaliser les activités suivantes :

  • exporter,
  • Ă©tablir des sociĂ©tĂ©s Ă  l’Ă©tranger,
  • faire face aux enjeux touchant Ă  l’accès au marchĂ©,
  • poursuivre des activitĂ©s de coentreprise ou contracter des alliances stratĂ©giques,
  • participer Ă  des chaĂ®nes de valeur mondiale,
  • chercher Ă  Ă©tablir des partenariats dans les domaines de la technologie et de la recherche et du dĂ©veloppement.

Grâce Ă  sa prĂ©sence dans les ambassades, les hauts commissariats et les consulats canadiens, le SDC a des contacts privilĂ©giĂ©s avec les reprĂ©sentants des gouvernements, les chefs de file commerciaux et les dĂ©cideurs. Ses contacts commerciaux de longue date comprennent de potentiels clients, distributeurs, sources de financement ou d’investissement, partenaires technologiques et intermĂ©diaires.

Le SDC ne fournit pas d’accès au capital, au financement de l’achat de matĂ©riel, au maintien de liquiditĂ©s suffisantes. Il ne protège pas contre les risques liĂ©s aux paiements, aux annulations de contrats et aux allĂ©gations d’inexĂ©cution. Ce rĂ´le est celui d’EDC dont les services Ă  l’Ă©tranger cohabitent presque toujours au sein des bureaux du SDC Ă  l’Ă©tranger.

Le caractère confidentiel des renseignements commerciaux et de ceux des clients est l’une des pierres angulaires des valeurs du SDC. Il recueille et utilise les renseignements pertinents pour mieux aider les sociĂ©tĂ©s ou pour les aiguiller vers les ressources appropriĂ©es.

CanExport

InaugurĂ© en 2016, CanExport est un programme qui fournit une assistance financière directe aux PME inscrites au Canada pour les aider Ă  dĂ©velopper de nouveaux dĂ©bouchĂ©s d’exportation et marchĂ©s, tout particulièrement dans les nouveaux marchĂ©s en plein essor.

CanExport est un programme dont la prestation incombe au SDC, en partenariat avec Programme d'aide Ă  la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI CNRC).

Pour que CanExport puisse envisager de lui accorder un financement, le revenu annuel dĂ©clarĂ© d’une sociĂ©tĂ© au Canada doit se situer entre 100 mille dollars et 100 millions de dollars au cours de son dernier exercice complet.

Pour ĂŞtre admissibles Ă  un partage Ă  concurrence de 50 % entre le programme CanExport et le demandeur, les activitĂ©s doivent viser Ă  promouvoir le dĂ©veloppement du commerce international et dĂ©passer les activitĂ©s de base du demandeur, constituer de nouvelles initiatives et fournir une possibilitĂ© d’assurer des rĂ©sultats supplĂ©mentaires. Elles devraient en outre se dĂ©rouler intĂ©gralement dans les limites temporelles fixĂ©es pour le projet. Ainsi, les activitĂ©s suivantes sont admissibles :

  • voyages commerciaux,
  • participation Ă  des foires commerciales,
  • Ă©tude de marchĂ©,
  • adaptation des outils de commercialisation Ă  un nouveau marchĂ©,
  • frais juridiques connexes Ă  un accord de distribution ou de reprĂ©sentation.

SĂ©ance de Q&R

Après la présentation des deux organisations, les questions suivantes ont été discutées.

Les activitĂ©s d’EDC et du SDC correspondent-elles aux subventions et aux mesures de compensation conformĂ©ment aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) visant Ă  neutraliser les effets nuisibles des subventions Ă©tatiques?

Avant la mise en Ĺ“uvre de leurs programmes, EDC et le SDC, conformĂ©ment Ă  leur mandat respectif, passent par toutes les Ă©tapes d’un processus de consultation dĂ©taillĂ©e et de conformitĂ© afin de garantir leur conformitĂ© aux règles de l’OMC et autres accords internationaux.

Madame Kitnikone a fait remarquer que la mise en Ĺ“uvre de programmes comporte de nombreuses consultations afin d’Ă©valuer les risques et la conformitĂ© avec les accords internationaux signĂ©s par le Canada. Toutefois, le SDC respecte de strictes directives pour s’assurer qu’il pourra aider les entreprises canadiennes Ă  accĂ©der aux marchĂ©s Ă©trangers et que le risque est tolĂ©rable.

Selon madame Filipovic, EDC fait très attention non seulement aux règles de l’OMC mais Ă©galement Ă  celles de l’Arrangement sur les crĂ©dits Ă  l’exportation bĂ©nĂ©ficiant d’un soutien public, un engagement d’honneur entre les membres suivants de l’Organisation pour la coopĂ©ration et le dĂ©veloppement Ă©conomique (OCDE) : Australie, Canada, Union europĂ©enne, Japon, CorĂ©e, Nouvelle-ZĂ©lande, Norvège, Suisse, Turquie et États-Unis. Grâce Ă  cette approche prudente, les projets d’EDC sont conformes aux accords internationaux.

EDC et le SDC soutiennent-ils de quelque manière les entreprises dirigées par des femmes?

Selon monsieur Stevenson, EDC possède un fonds de 100 millions de dollars canadiens pour les programmes visant Ă  soutenir les entreprises dirigĂ©es par des femmes. Toutefois, comme l’a fait remarquer Jessica Horwitz, il sera toujours difficile de dĂ©finir le concept d’« entreprise dirigĂ©e par des femmes ».

Pourquoi les sociétés canadiennes sont-elles si rares en Afrique?

Selon madame Kitnikone, les entreprises canadiennes ne tolèrent pas bien les risques. L’instabilitĂ© politique est Ă©galement un problème. AMC a fait de nombreux efforts, en collaboration avec le rĂ©seau de ses dĂ©lĂ©guĂ©s commerciaux africains, pour trouver une rĂ©ponse. Ils n’ont pas rĂ©ussi Ă  produire de changements suffisamment importants pour amener les sociĂ©tĂ©s canadiennes Ă  investir en Afrique.

Selon monsieur Stevenson, des mesures positives peuvent être prises, mais EDC ne peut forcer les entreprises à investir en Afrique. La présence modeste du Canada sur ce continent reflète les réalités du marché.

Le fait que le Canada soit un pays multiculturel peut-il aider Ă  promouvoir les entreprises canadiennes Ă  l’Ă©tranger?

Selon madame Kitnikone, la question de savoir si la diaspora peut aider Ă  promouvoir les entreprises canadiennes est d’une rare complexitĂ©. Cela donne des avantages manifestes, mais ne garantit en aucune manière le succès sur les marchĂ©s locaux.         

Remarque : La rĂ©daction du prĂ©sent article s’appuie sur des documents fournis par les reprĂ©sentants d’EDC et du SDC.

Préparé par Ewa Gosal