Quelques réflexions sur la rédaction d’affidavits signés par des enfants

  • 15 novembre 2019
  • John-Paul E. Boyd

Il y a quelques annĂ©es, on m’a demandĂ© de rĂ©diger un affidavit pour une jeune fille de quatorze ans, afin qu’il soit dĂ©posĂ© par le père de cette dernière dans le cadre d’une requĂŞte visant Ă  modifier le calendrier de garde. L’enfant Ă©tait brillante, elle tenait Ă  avoir son mot Ă  dire et elle Ă©tait bien consciente des rĂ©percussions que pouvait entraĂ®ner ce document sur sa relation avec sa mère. La teneur de cet affidavit a rendu l’expĂ©rience particulièrement Ă©mouvante et m’a incitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  la question des affidavits signĂ©s par des enfants. Ce court article rĂ©sume quelques-unes de ces rĂ©flexions.

Dans certains dossiers, il est bien possible qu’il soit avantageux pour votre client d’obtenir l’affidavit d’un enfant. D’ailleurs, comme l’affirme la Cour suprĂŞme de la Colombie-Britannique dans l’affaire L.E.G. v. A.G., [traduction] « le choix de l’enfant peut ĂŞtre un Ă©lĂ©ment très important dans une dĂ©cision portant sur la garde d’enfants ». Le tribunal est en outre tenu, aux termes de l’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, d’entendre l’opinion de l’enfant dans le cadre des procĂ©dures qui l’intĂ©ressent. La difficultĂ© consiste toutefois Ă  prendre la dĂ©cision d’obtenir cet affidavit, et, une fois que cette dĂ©cision est prise, Ă  le rĂ©diger et Ă  le faire signer sous serment.

Le seul fait de demander un affidavit, qu’il soit dĂ©posĂ© ou non devant le tribunal, touche l’enfant qui se trouve au cĹ“ur du litige entre ses parents, et n’est pas sans consĂ©quence. Il existe d’autres moyens d’obtenir l’opinion de l’enfant et de s’assurer qu’il soit entendu par le tribunal, notamment la revue de rapports faisant Ă©tat de son point de vue et l’entretien avec le juge, des solutions que la Cour examine en dĂ©tail dans l’affaire L.E.G. v. A.G. Ă€ mon avis, ces solutions de rechange mĂ©ritent d’ĂŞtre attentivement prises en compte avant de prendre la dĂ©cision de demander Ă  un enfant de produire un affidavit.

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John-Paul E. Boyd est arbitre en droit de la famille, médiateur et conseiller parental exerçant en Alberta et en Colombie-Britannique.