Résumé des principales recommandations

Close up of someone's hands. One on a paper on the table and the other holding a pen

Remarques préliminaires

La sociĂ©tĂ© devrait :

  1. dĂ©terminer si la loi l’oblige Ă  mener une enquĂȘte interne;
  2. entreprendre une Ă©valuation prĂ©liminaire des risques et des consĂ©quences nĂ©fastes de l’inconduite allĂ©guĂ©e. Par exemple, si les allĂ©gations sont jugĂ©es fondĂ©es, quelles seraient les obligations de la sociĂ©tĂ© en matiĂšre de communication d’information (p. ex., divulgation sur le marchĂ©, autodĂ©claration aux organismes de rĂ©glementation, mesures correctives prĂ©vues par la loi) et de quoi devrait-on tenir compte en matiĂšre de responsabilitĂ© civile et d’assurance?;
  3. tenir compte de l’existence (ou de la probabilitĂ©) d’une enquĂȘte rĂ©glementaire parallĂšle ou d’une poursuite intentĂ©e par des actionnaires, puisque celles-ci peuvent permettre de dĂ©terminer s’il convient de mener une enquĂȘte interne et la maniĂšre dont celle-ci devrait ĂȘtre menĂ©e;
  4. envisager dĂšs que possible de coopĂ©rer avec les enquĂȘteurs du gouvernement et des organismes de rĂ©glementation. Une dĂ©claration rapide et exacte aidera la sociĂ©tĂ© Ă  minimiser les mesures rĂ©glementaires et Ă  Ă©viter les allĂ©gations de « dissimulation » et certaines consĂ©quences dĂ©coulant des poursuites civiles (p. ex., des dommages-intĂ©rĂȘts punitifs);
  5. prendre des mesures pour Ă©tablir et maintenir le secret professionnel de l’avocat et le privilĂšge relatif au litige et soupeser les avantages et inconvĂ©nients de renoncer au privilĂšge;
  6. soupeser les avantages et les inconvĂ©nients des accords sur le privilĂšge d’intĂ©rĂȘt commun et des accords de dĂ©fense conjointe.

La tenue d’une enquĂȘte interne

  1. Le conseil d’administration devrait nommer un comitĂ©, composĂ© de membres indĂ©pendants (souvent les membres du comitĂ© d’audit), pour retenir les services de conseillers juridiques externes afin de mener l’enquĂȘte interne et leur faire rapport directement.
  2. Ces conseillers juridiques externes doivent ĂȘtre impartiaux et indĂ©pendants Ă  l’Ă©gard des intĂ©rĂȘts du conseil d’administration, de la haute direction, des employĂ©s et des mandataires de la sociĂ©tĂ©.
  3. Le comitĂ© indĂ©pendant devrait faire savoir que la coopĂ©ration avec les conseillers juridiques responsables de l’enquĂȘte comprend la transmission de tous les documents pertinents, l’accĂšs Ă  tous les appareils numĂ©riques personnels et autorisĂ©s par l’employeur, ainsi que la participation aux entrevues auprĂšs de tĂ©moins.
  4. Le comitĂ© indĂ©pendant et les conseillers juridiques responsables de l’enquĂȘte devraient convenir de procĂ©dures de prĂ©sentation de rapports claires et prĂ©cises.
  5. Les experts et consultants tiers devraient signer une convention de mandat et des accords de confidentialitĂ© avec les conseillers juridiques responsables de l’enquĂȘte qui confirment que leur mandat comporte des questions protĂ©gĂ©es par le secret professionnel de l’avocat.
  6. Les sociĂ©tĂ©s devraient adopter de façon proactive des politiques et des procĂ©dures encadrant la conservation et la collecte d’Ă©lĂ©ments de preuve par anticipation d’enquĂȘtes.
  7. Les sociĂ©tĂ©s devraient envisager de publier un avis de conservation des documents pour informer les responsables de la gestion des documents de conserver les dossiers susceptibles d’ĂȘtre utiles Ă  l’enquĂȘte.
  8. Les juristes devraient contrĂŽler la collecte de documents afin de veiller au respect des politiques de conservation/rĂ©tention, des protocoles d’examen et des mandats de l’enquĂȘte. Les documents Ă©lectroniques requiĂšrent une attention particuliĂšre.
  9. Vaut mieux rĂ©aliser la plupart des entrevues une fois l’examen des documents terminĂ©. Cependant, des entrevues initiales peuvent avoir lieu avant d’effectuer l’examen des documents afin de mieux comprendre les questions en litige et d’aider Ă  trouver des documents pertinents.
  10. On privilĂ©gie gĂ©nĂ©ralement les entrevues en personne par rapport aux entrevues Ă  distance, car les entrevues en personne permettent Ă  la personne menant l’entrevue de mieux apprĂ©cier la crĂ©dibilitĂ© du tĂ©moin.
  11. Au dĂ©but de chaque entrevue, un aperçu des fins de l’enquĂȘte devrait ĂȘtre prĂ©sentĂ© aux tĂ©moins et l’on devrait les informer de leurs droits et obligations.
  12. Les tĂ©moins employĂ©s devraient recevoir une mise en garde de type Upjohn (aussi appelĂ©e mise en garde de type « corporate Miranda ») pour garantir qu’il n’y a aucune confusion au sujet de l’entrevue et du privilĂšge qui s’y rattache.
  13. Les sociĂ©tĂ©s ne devraient gĂ©nĂ©ralement pas congĂ©dier un employĂ© avant que la personne responsable de l’enquĂȘte ait recueilli son tĂ©moignage. Dans certaines circonstances, il pourrait toutefois ĂȘtre nĂ©cessaire de placer un employĂ© en congĂ© payĂ© durant une enquĂȘte.
  14. L’entrevue devrait ĂȘtre consignĂ©e dans un dossier. La prudence est toutefois de mise si on dĂ©cide d’enregistrer une entrevue sous forme numĂ©rique. On privilĂ©gie souvent un rĂ©sumĂ© Ă©crit de l’entrevue attirant l’attention sur les points importants.
  15. Le juriste devrait communiquer toute l’information et toutes ses conclusions, mais il devrait porter une attention particuliĂšre au format de son rapport final. Par exemple, d’un cĂŽtĂ©, le rapport Ă©crit permet de documenter clairement le processus et les conclusions et d’aider les membres du conseil Ă  bien s’acquitter de leur devoir fiducial de tirer leurs propres conclusions en fonction de toute l’information qui a Ă©tĂ© mise Ă  leur disposition. D’un autre cĂŽtĂ©, le rapport Ă©crit crĂ©e un registre clair des actes rĂ©prĂ©hensibles, que les parties adverses pourront demander et qui augmente le risque de fuites et de perte de confidentialitĂ© et de privilĂšge.

Les enquĂȘtes dans plusieurs territoires de compĂ©tence

  1. La sociĂ©tĂ© devrait retenir les services de juristes locaux dans chaque pays visĂ© par l’enquĂȘte et obtenir leur avis sur l’Ă©tendue du privilĂšge et les meilleures façons de garantir que l’enquĂȘte demeure privilĂ©giĂ©e.
  2. La sociĂ©tĂ© devrait nommer une personne Ă  la tĂȘte de l’Ă©quipe juridique internationale qui devrait relever du chef du contentieux, du conseil d’administration ou du comitĂ© indĂ©pendant de la sociĂ©tĂ©, selon le cas (et obtenir ses instructions auprĂšs de lui).
  3. La personne Ă  la tĂȘte de l’enquĂȘte devrait obtenir l’opinion de juristes locaux sur l’organisme Ă©tranger chargĂ© d’appliquer la loi, notamment les sanctions qu’il peut prononcer, les programmes d’immunitĂ©, d’amnistie ou de clĂ©mence qu’il peut offrir, les outils d’enquĂȘte Ă  sa disposition et les droits du client dans ses rapports avec cet organisme.
  4. Adapter les techniques d’entrevue et d’enquĂȘte de façon Ă  tenir compte des diffĂ©rences culturelles.