Prendre contrôle de son stress à la faculté de droit

Vous écoutez Juriste branché présenté par l’Association du Barreau canadien.

Kim Campbell: Bonjour, c’est moi, je suis Kim Campbell, le 19e premier ministre du Canada, l’ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada. Et aux étudiants en droit, je veux dire que je pense que le droit, la loi c’est très, très, très important, c’est la fondation de notre société et comme vous étudiez la loi, il faut se souvenir que ce n’est que la loi qui vous préparerez pour votre rôle en société. C’est important aussi de chercher le sens de justice et il faut considérer le contexte humain de vos études pour comprendre les besoins des personnes, les besoins des gens qui utilisent la loi et que la loi doit protéger. Et je vous souhaite un très bon succès dans vos études de droit.

Katherine: Bonjour et bienvenue à Juriste Branché. Je suis votre animatrice Katherine Provost. Vous venez tout juste d’entendre Kim Campbell, première ministre du Canada en 1993. Première et unique femme au pays à avoir accédé à ce poste. Nous avons eu le plaisir de la recevoir au cours d’un épisode pour le balado en anglais The Every Lawyer, le lien pour lequel sera disponible dans la description de notre épisode aujourd’hui. Avez-vous constaté comme moi qu’il ne reste que quelques semaines à cette décennie? 2020 est déjà à nos portes. Ça veut dire qu’il ne reste que quelques semaines aux étudiants avant leur période d’examens et de travaux finaux. Nous allons donc nous faire du bien à l’âme aujourd’hui et en exclusivité, nous allons écouter une dizaine de conseils et d’encouragements provenant de quelques-uns des invités de Juriste branché. Je vous conseille aussi de rester avec nous jusqu’à la toute fin, car j’ai une ressource à vous faire part en matière de santé mentale dans le domaine juridique. 

J’aimerais ouvrir le bal avec les sages mots de Gabriel Marrocco qui dans le cadre du Programme international des jeunes juristes était à Madagascar au moment de notre entrevue.

Gabriel Marrocco: Gabriel Marrocco, je fais partie du Programme international des jeunes juristes et je suis à Madagascar. Qu’est-ce que j’aimerais dire aux jeunes futurs juristes qui se préparent pour les examens finaux, je leur dirais probablement bonne chance et que ça va bien se passer. Moi je fais le programme en fait ayant tout juste fini mes études en droit en fait. Donc, je n’ai pas fait le barreau, je n’ai pas fait de stage. Au départ, je me disais, peut-être que ce n’était pas une bonne décision, que je devrais peut-être prendre d’autres expériences, tout de suite faire mon barreau, c’est important de faire le barreau tout de suite, mais je dirais que quand on a une opportunité comme celle-là qui pourrait ne pas se représenter une fois qu’on s’est engagé dans un travail ou dans une nouvelle direction qu’il faut la prendre parce que ça change une perspective complètement différente qui va nous servir toute notre vie par la suite.

Katherine: Gabriel montre que nous ne sommes jamais seuls à vivre ce genre d’incertitude. Faites-vous confiance dans vos choix. 
Également du Programme international des jeunes juristes, Julia Tétrault-Provencher, qui a fait son stage en Serbie et Marie-Laure Tapp qui a fait le sien au Népal, vous invite à prendre toutes opportunités qui se présentent à vous.

Julia: Je m’appelle Julia Tétrault-Provencher, je suis pour le Programme international des jeunes juristes et pour les étudiants qui se préparent en ce moment pour leurs examens et pour leur futur, j’aimerais dire que moi, quand j’étais à l’Université Laval, on n’a pas beaucoup poussé l’idée d’être avocat à l’international, de faire du travail à l’international ou même dans des organismes non gouvernementaux, mais c’est vraiment une opportunité pis c’est vraiment quelque chose qu’on peut faire avec le droit, ça peut mener à ça pis faut pas avoir peur de foncer pis de prendre les opportunités qui s’offrent à nous. Pis même si des fois on ne sait pas exactement ce qu’on va faire dans les cinq prochains mois, c’est ça qui est excitant aussi en droit international, donc pensez à cette voie-là aussi.

Marie-Laure Tapp: Mon nom est Marie-Laure Tapp, je suis une alumna du Programme international des jeunes juristes de l’Association du Barreau canadien. Et je vous dirais de dire oui à plus de choses possibles, d’oser, de ne pas hésiter, d’être flexible et de ne pas avoir peur d’appliquer, ça je fais un petit clin d’œil aux femmes, de ne pas avoir d’appliquer même si on ne remplit pas 100% des critères. C’est normal d’être inquiet à propos de sa carrière, je l’ai été longtemps, mais tout fini toujours par se placer, ça j’en suis intimement convaincue. On dit oui à des opportunités qui vont nous ouvrir d’autres portes plus tard, nous faire gagner en confiance, nous apprendre un tas de choses et ça, ça va permettre d’aller plus loin par la suite, je vous le garantis.

Katherine: Dans la même veine, j’entends souvent des étudiants fatigués ou en fin de session dire qu’ils ne sont plus certains qu’ils veulent continuer leurs études ou poursuivre leur rêve. Après tout, c’est épuisant. Me Claudia Molina a de bons mots d’encouragement pour vous inciter à continuer votre bon travail et à vous impliquer dans l’association du Barreau canadien.

Claudia Molina: Donc mon nom est Claudia Molina, je travaille pour cabinet Molina inc. qui est mon propre bureau. Ce que j’aurais à dire aux étudiants qui stresse et qui étudie, j’aurais à leur dire que c’est très important de poursuivre leur rêve et de s’impliquer dans l’association du Barreau canadien. Moi je me suis impliqué très activement au tout début même en étant étudiante et parce que l’association du Barreau canadien est là pour défendre vos intérêts en tant que juriste et vos droits. Donc, c’est important de vous assurer que l’association revendique vos droits, mais si vous ne vous impliquez pas, ce qui se passe c’est que les avocats qui sont déjà en pratique, peut-être pas la même vision que vous, ils ne pourront pas nécessairement revendiquer tous vos intérêts comme vous le feriez vous-même.

Katherine: Certains étudiants se questionnent sur le domaine qu’ils ont choisi et s’ils sont les bonnes personnes pour pratiquer le droit. Ils ne pensent pas cadrer avec la profession. Et bien notre invité, Me Elisabeth Brousseau en pense tout le contraire.

Elisabeth Brousseau: Bonjour, mon nom est Elisabeth Brousseau, je suis avocate de litiges associée chez McCarthy Tétrault au bureau de Montréal. J’aimerais dire aux étudiants qui entameront sous peu une carrière en droit de véritablement faire un examen de conscience et de véritablement développer dans le but de passer des entrevues et d’avoir un succès en entrevue, de développer un discours assumé et bien dans votre peau par rapport à votre diversité. Sachez que, du point de vue des grands cabinets à Montréal que je connais et dont je fais partie, c’est quelque chose qui est valorisé et qui sera utile à votre carrière et qui peut être utilisé à bon escient, ne le voyez pas comme un élément négatif, mais bien comme un élément possiblement positif de votre CV. Et je dis possiblement parce que je vous encourage à être assumé et à être fier de votre diversité et c’est de cette façon-là que vous allez réussir et tout en demeurant vous-même.

Katherine: Que peut-on faire quand on ne voit plus la lumière au bout du tunnel? Notre invitée, Me Marie-Laure Leclercq, ancienne membre du CA de l’ABC vous recommande de changer d’air, de sortir de vos livres. Elle se rappelle ce qu’elle faisait lors de ses sessions d’examens.

Marie-Laure Leclercq: Alors moi c’est Marie-Laure Leclercq, je suis avocate à Montréal en propriété intellectuelle. Tout ce que je peux vous dire c’est en effet ne lâchez pas. Régulièrement, on peut avoir des envies, je pense à mes propres études comme si c’était hier, c’était vraiment des épreuves très difficiles les examens. Pour moi, c’était important de faire du sport, faire de l’exercice, j’allais courir dehors pour me sortir, pour aller ventiler tout ça, pour faire circuler l’énergie, pour stimuler la mémoire, pour m’organiser. Et puis ensuite, j’avais mes petits trucs soit pour me calmer, pour dissiper le stress, pour augmenter ma concentration aussi, très important, pis le sommeil, travailler sur le sommeil vraiment réussir, alors concentration, méditation, contemplation.

Katherine: Me Martine Boucher voudrait également que vous vous déconnectiez, que vous ne laissiez pas le stress vous ruiner.

Martine Boucher: Bon bien bonjour tout le monde, mon nom est Martine Boucher, je suis la co-fondatrice de Simplex Légal, on est un cabinet boutique qui offre des services juridiques aux juristes entreprises sur une base flexible et ponctuelle. Donc, à tous ceux qui nous écoute et qui sont en train de vraiment stresser sur les examens, sur le travail qu’il y a sur leur table à l’université, je voudrais dire dans un premier temps, ne stressez pas trop, d’apprendre à déconnecter c’est toujours une… ça sera un outil qui vous sera utile tout au long de votre vie professionnelle, mais de façon plus sérieuse, je pense qu’un des conseils que j’aurais aimé entendre plus tôt dans ma carrière ou dans ma vie c’est de ne jamais négliger les relations pis les connections qu’on peut faire très tôt dans notre carrière. Les gens qu’on croise à l’université quand on commence à pratiquer comme stagiaire ou dans des entreprises, dans des positions très juniores, ces gens-là vont être dans trente ans, vingt ans, dix ans d’ici la prochaine génération de personne qui prend des décisions puis c’est drôle, c’est tellement évident que je me sens un peu redondante de vous dire ça, mais aujourd’hui j’ai le bonheur d’avoir comme client un grand nombre de personnes que j’ai supporté, à qui j’ai donné des avis de façon très aléatoire sans jamais penser à rien d’autre en retour alors que j’étais dans mes premières années de pratique. Ces gens-là sont toujours reconnaissants et sont revenus vers, des années plus tard en fait, sont revenus vers la porte d’en arrière pour devenir des clients chez nous en me remerciant de l’aide que je leur avais apportée à l’époque. Donc, ne sous-estimez pas le pouvoir du réseau que vous pouvez bâtir très tôt, vous apporterez peut-être pas le prochain client chez Dentons si jamais c’est là que vous êtes choisi pour faire votre stage, mais vous ne savez jamais où est-ce que les gens vont aboutir, puis de faire des connexions authentiques, ça va payer tout le reste de votre vie professionnelle.

Katherine: Avant de terminer, parlons de la ressource que j’ai mentionnée en introduction. L’ABC est fier de s’associer à la Société pour les troubles de l’humeur du Canada et cause pour la cause de Bell afin de vous recommander le cours la santé mentale et le bien-être chez les membres de la profession juridique. Ce programme national d’autoapprentissage est conçu pour offrir aux juristes, aux juges et aux étudiants et étudiantes en droit une formation, un soutien et des ressources pour les aider à comprendre les problèmes de santé mentale et de toxicomanie. La santé mentale étant l’un des grands enjeux de la société actuellement, je vous encourage fortement à aller au site web mdcme.ca sous la section cours et de vous y inscrire. Finalement, j’ai deux derniers discours de motivation pour vous lesquels viennent de nos invités Me Kevin Haché, ancien membre du CA de l’ABC et de Me Kang Lee, ancien président de la section des jeunes juristes au sein de l’ABC.

Kevin Haché: Mon nom c’est Kevin Haché, je suis avocat à Caraquet au Nouveau-Brunswick, une petite municipalité de 4000 habitants. Ah, mon Dieu, je me souviens lorsque j’étais étudiant, le stress, les examens, tout ce qui s’en vient. Mais je peux leur dire que dans les moments difficiles, il ne faut jamais lâcher parce qu’à la fin, ce qu’on reçoit lorsqu’on est avocat et de dire qu’on est capable, on fait partie de la profession. Je me souviens aussi il y a eu des moments difficiles, j’appelais chez nous, j’appelais ma maman pis là je disais : « regarde maman c’est tough » mais elle me disait toujours : « regarde lâche pas », pis c’est la même chose avec les étudiants, it gets better, ça va venir, ça va beaucoup aller mieux. Donc c’est ça la meilleure chose que je peux vous dire est que ça va aller mieux dans pas longtemps.

Kang: Bonjour, je m’appelle Kang Lee, je suis avocat principal chez Jamp Pharma, une compagnie générique au Québec. Pour les étudiants qui stressent en ce moment lors des examens et qui pensent à leur carrière future, je vous dirais continuer. Si vous aimez ce que vous faites, en fait si vous aimez ce que vous étudiez et vous voulez pratiquer le droit, faites-le, keep going et dans la mesure où vous allez travailler fort et vous allez vraiment rencontrer les bonnes personnes, tout va bien se passer et c’est vraiment une carrière à l’horizon.

Katherine: Pour conclure notre épisode de conseils et d’encouragements, rappelez-vous que vous êtes plus résilients que vous ne le pensez. Vous êtes au bon endroit au bon moment et tout ce que vous vivez présentement contribue à façonner votre futur. Donc, ne lâchez pas prise et prenez soin de vous. Je vous invite à écouter et réécouter tous nos épisodes, cela vous permettra de prendre une petite pause de vos études. Après tout, nos invités sont des experts dans leur domaine et ne peuvent que vous enseigner un truc ou deux. N’attendez pas et allez les télécharger tout de suite sur Apple podcast, Stitcher ou Spotify. Vous y trouverez également notre balado en anglais The Every Lawyer. Je vous invite aussi à nous laisser une évaluation sur nos réseaux sociaux. À la prochaine.