Un trop-plein de connaissances

  • 06 mars 2012
  • Lyndsie Bourgon

La gestion du savoir, jadis l’expression Ă  la mode la plus rĂ©pandue au sein des milieux juridiques, est depuis devenue si omniprĂ©sente que les cabinets d’avocats canadiens ne peuvent plus s’en passer dans leurs opĂ©rations quotidiennes.

Mais, quelle en est sa signification, au juste?

De nos jours, la gestion du savoir est une industrie gĂ©ante qui propose diffĂ©rentes options pour les cabinets de toutes les tailles, structures et disciplines. Au Royaume-Uni, la gestion du savoir dans le domaine du droit a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e Ă  partir d’une approche qui est axĂ©e sur les gens, c’est-Ă -dire que les services de nombreux avocats ont Ă©tĂ© retenus afin de diriger des projets de gestion du savoir — l’intitulĂ© de poste « KM lawyer » (avocat spĂ©cialisĂ© en gestion du savoir) existe.

Ă€ l’opposĂ©, aux États-Unis, l’accent est plutĂ´t mis sur les nouvelles technologies, qui englobent un peu de tout, depuis le catalogage en ligne aux moteurs de recherche, en passant par l’Ă©laboration de mĂ©thodes permettant de se servir de tĂ©lĂ©phones cellulaires et de tablettes Ă©lectroniques en affaires.

Pour leur part, les cabinets juridiques canadiens ont adoptĂ© l’une ou l’autre de ces approches. Certaines grandes firmes ont investi beaucoup de temps et d’argent Ă  l’Ă©laboration de bases de donnĂ©es Ă©lectroniques et d’autres solutions technologiques. En revanche, un bon nombre de cabinets ont embauchĂ© et offert de la formation spĂ©cialisĂ©e Ă  des avocats qui travaillent avec leurs collègues afin de trouver des façons efficaces de gĂ©rer l’information.

« Le grand dĂ©fi de nos jours, surtout en raison de la pĂ©riode Ă©conomique difficile que nous traversons, est de pouvoir Ă©tablir un excellent rapport qualitĂ©/prix », explique Laurence Detière, associĂ©e et directrice de la Gestion du savoir chez Davies Ward Phillips & Vineberg Ă  MontrĂ©al.

Il a aussi Ă©tĂ© très difficile de convaincre les avocats — gĂ©nĂ©ralement reconnus comme Ă©tant très conservateurs — d’adopter la gestion du savoir dans leur pratique, au quotidien.

Somme toute, les experts sont d’accord pour dire qu’il y a trois composantes clĂ©s de la gestion du savoir intĂ©grale et qu’il est crucial que toutes les trois s’alignent: les personnes, les processus et la technologie. Lorsque ces trois composantes se marient bien, elles permettent aux cabinets d’avocats de surmonter les dĂ©fis liĂ©s au trop-plein de connaissances et d’en ressortir avec des solutions plus intelligentes.