La FC : il ne suffit pas d’y assister, il faut en profiter

  • 20 octobre 2016
  • Carolynne Burkholder-James

La formation professionnelle continue est plus qu’une exigence, c’est un « dĂ©poussiĂ©rage intellectuel dont tous les juristes ont besoin », affirme Sheila Osborne-Brown.

En sa qualitĂ© de prĂ©sidente bĂ©nĂ©vole du ComitĂ© de formation continue de l’Association du Barreau canadien, Sheila Osborne-Brown s’occupe des propositions de cours Ă©manant des sections nationales de l’ABC.

« Les cours de formation continue sont une façon de demeurer Ă  jour dans votre domaine du droit », dĂ©clare Sheila Osborne-Brown, une avocate d’Ottawa qui travaille Ă  la Commission canadienne des droits de la personne. « Vous devez entretenir vos compĂ©tences et mettre Ă   jour vos connaissances de la jurisprudence et de la lĂ©gislation les plus rĂ©centes. »

Bill Buholzer, un associé chez Young Anderson Barristers and Solicitors à Vancouver, affirme que les jeunes juristes doivent continuer à apprendre et à perfectionner leurs compétences une fois sortis de la faculté de droit.

« Plus tĂ´t un jeune juriste reconnait que la facultĂ© de droit et le cours d’admission au barreau n’Ă©taient que la première Ă©tape de leur formation juridique, mieux cela vaut, tant pour eux que pour leurs clients », dit-il.

Karen Bell, directrice principale, Formation professionnelle et client chez McCarthy Tetrault s.e.n.c.r.l., s.r.l. Ă  Toronto, en convient, soulignant le concept d’« apprentissage Ă  vie ».

« Pour ĂŞtre efficace, vous avez besoin d’apprendre diffĂ©rentes compĂ©tences Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes de votre carrière », dit-elle. « En vertu des règles de tout ressort, les juristes doivent ĂŞtre compĂ©tents. La compĂ©tence n’est pas statique. Il ne s’agit pas d’un simple atout, c’est un devoir. »

Robin Junger, associĂ© chez McMillan LLP Ă  Vancouver, a participĂ© Ă  la formation continue, l’a enseignĂ©e et animĂ©e pendant toute sa carrière.

« Trop souvent, les gens considèrent la formation continue juridique comme quelque chose qu’ils sont obligĂ©s de faire. Cependant, c’est une façon trop minimaliste de l’envisager », affirme Robin Junger, coprĂ©sident national des groupes de droit des autochtones et de droit environnemental chez McMillan LLP.

Me Junger a enseigné des cours de formation professionnelle en droit administratif, en droit des autochtones et en droit environnemental.

« J’ai participĂ© Ă  la FC juridique dès ma sortie de la facultĂ©. Je la considère comme une opportunitĂ© en or », dit-il.

Non seulement la formation continue apporte des connaissances approfondies, affirme Me Junger, mais les cours peuvent Ă©galement aider les jeunes juristes de bien d’autres manières.

« Il s’agit aussi de dĂ©couvrir ce que les autres juristes font et les diffĂ©rentes façons dont ils considèrent les questions et les dossiers sur lesquels ils travaillent », dit-il.

Il dit que c’est un cours sur le droit administratif qui expliquait comment effectuer un examen judiciaire auquel il a participĂ© en dĂ©but de carrière qui l’a aidĂ© Ă  avoir confiance en lui.

« Le cours prĂ©sentait tout dans les moindres dĂ©tails les plus fondamentaux et je me suis dit que c’Ă©tait super », dit-il. « Cela m’a vraiment donnĂ© confiance en moi. J’ai pensĂ© : “je peux maintenant faire ça”. »

Me Osborne-Brown souligne le fait que les cours de formation continue offrent de bonnes occasions de réseauter.

« Cela peut ĂŞtre un bon moyen pour amener des collègues Ă  vous acheminer du travail. Ainsi, s’ils se trouvent en situation de conflit Ă  l’Ă©gard d’un dossier, ils pourront vous recommander au client pour qu’il s’adresse Ă  vous. En outre, il est bon de se retrouver entre collègues qui exercent dans votre domaine du droit pour parler des Ă©volutions et de la jurisprudence rĂ©centes », dit-elle.

Cela permet Ă©galement de faire du marketing, dit Me Junger.

« La forme de marketing la plus efficace, c’est de possĂ©der une rĂ©putation solide et respectĂ©e », dit-il. Il importe, pour les jeunes juristes, de prendre en main leur propre formation professionnelle », affirme Me Bell.

« On pourrait tous avancer l’excuse que nous sommes trop occupĂ©s », dit-elle. « Mais vous devez vous perfectionner pour pouvoir ĂŞtre prĂŞt et armĂ© pour faire le travail. Il s’agit de comprĂ©hension et de sensibilisation Ă  vos propres compĂ©tences. Que pouvez-vous bien faire? Quels sont les domaines dans lesquels vous avez besoin de vous perfectionner? »

Me Junger et Me Buholzer recommandent tous deux aux jeunes juristes d’envisager Ă©galement d’enseigner un cours de formation Ă  titre bĂ©nĂ©vole.

Bill Buholzer, expert en droit municipal et des collectivitĂ©s locales, dit qu’il a commencĂ© Ă  enseigner des cours de formation continue juste trois ans après son admission au barreau.

« Il y aura toujours besoin de nouveaux confĂ©renciers et confĂ©rencières et vous serez sans doute surpris qu’au tout dĂ©but de votre carrière une occasion se prĂ©sente Ă  vous de passer de l’autre cĂ´tĂ© du micro », dit Me Buholzer. « Communiquez avec vos fournisseurs locaux de FC quand vous vous sentirez prĂŞt Ă  le faire, mieux mĂŞme, quand vous vous sentirez presque prĂŞt Ă  le faire, ils vous aideront sĂ»rement Ă  franchir ce pas. »

« N’hĂ©sitez pas Ă  proposer des thèmes et sujets de cours. Ce sont les praticiens et les praticiennes qui sont les mieux placĂ©s pour connaĂ®tre les sujets d’actualitĂ© », ajoute-t-il.

Me Junger est d’accord, recommandant aux confĂ©renciers et confĂ©rencières novices de choisir un domaine spĂ©cifique et pointu.

« Vous n’avez pas besoin d’avoir exercĂ© pendant 20 ans », dit-il. « Effectuez des recherches, faites-vous un peu aider, et cela permettra Ă  tous d’apprendre. »

Pour tirer le meilleur parti de votre formation continue, il ne suffit pas de vous limiter à y assister. Voici quelques conseils qui maximiseront les avantages de votre présence.

  • Participez aux cours, recommande Me Junger. Lisez les documents et posez des questions.
  • Assistez en personne autant que possible. « Vous ne pouvez pas rĂ©seauter avec les praticiens et praticiennes lors d’un cours en ligne », affirme Me Buholzer. « Assister aux sĂ©ances de FC est un moyen rĂŞvĂ© pour tisser des liens avec les homologues qui pratiquent dans votre domaine du droit. »
  • Profitez des diffusions sur le Web. « Si vous n’avez pas beaucoup de temps et que vous voulez vous mettre Ă  jour rapidement dans un domaine particulier du droit  ou au sujet d’une affaire spĂ©cifique, vous pouvez le faire en 90 minutes directement sur votre ordinateur », dĂ©clare Sheila Osborne-Brown. Ou vous pouvez visionner la sĂ©ance Ă  un moment qui vous convient mieux.
  • Faites attention au prix. La rentabilitĂ© des diffusions sur le Web attire Ă©galement un grand nombre de jeunes juristes, affirme Me Osborne-Brown.  « L’une des raisons de la grande popularitĂ© des diffusions sur le Web, est leur faible coĂ»t qui vous permet de couvrir plus de domaines Ă  moindre frais », ajoute-t-elle.
  • Suivez la FC dès le dĂ©but de votre carrière, et faites le souvent. « Il est probablement plus facile pour les jeunes juristes en dĂ©but de carrière de s’engager Ă  considĂ©rer sĂ©rieusement la FC que pour les juristes chevronnĂ©s dont chaque minute est comptĂ©e », affirme Me Buholzer. « Les barreaux ne vont pas limiter leurs exigences en matière de FC, au contraire, ils risquent de les accroĂ®tre au fil de la croissance des attentes du public envers les professions auto règlementĂ©es. Il est donc bien avisĂ© d’incorporer Ă  votre pratique, dès son dĂ©but, un engagement envers la FC. »
  • Utilisez-les pour la recherche. Envisagez-vous de changer de spĂ©cialitĂ©? Pour les juristes qui pensent Ă  changer de spĂ©cialitĂ©, un cours de formation continue est une façon « relativement facile » de dĂ©couvrir un nouveau domaine du droit, affirme Me Osborne-Brown. « Les exposĂ©s de trois ou quatre experts dans le domaine pourrait vous permettre de savoir si vous souhaitez vraiment changer votre pratique ou si ce domaine du droit ne vous convient pas », dit-elle.

Carolynne Burkholder-James est avocate chez Heather Sadler Jenkins LLP Ă  Prince George.