Tirer les leçons de nos erreurs

  • 01 mars 2014
  • Debra Bruce

Comme une personne sage a dĂ©jĂ  dit : « Une erreur n’est pas une erreur Ă  moins que vous omettiez d’en tirer des leçons. » J’ai commis ma part d’erreurs dans ma carrière en droit, et j’en Ă©numère ici quelques-unes dont j’ai tirĂ© des leçons. J’ai pensĂ© vous offrir ainsi la possibilitĂ© d’Ă©viter d’avoir Ă  les faire vous-mĂŞmes.

  1. ConsidĂ©rer les allocutions et la rĂ©daction d’articles comme du temps non facturable. Il est vrai que nous ne pouvons habituellement facturer personne pour ces activitĂ©s ou les prĂ©paratifs qu’elles exigent. En voyant les choses sous cet angle toutefois, j’ai eu tendance Ă  dĂ©valuer ces activitĂ©s et Ă  les subordonner Ă  tout le reste. En consĂ©quence, je n’ai pas prononcĂ© des allocutions ou publiĂ© des articles qui mettaient mes compĂ©tences en valeur auprès de nouveaux publics. Il aurait Ă©tĂ© plus sage de considĂ©rer ces activitĂ©s comme du dĂ©veloppement commercial important et d’y accorder toute l’attention voulue.

  2. Concentrer les efforts sur les clients potentiels et non les sources de recommandations potentielles. Lorsque je reprĂ©sentais des petites entreprises, le dirigeant du bureau rĂ©gional d’un grand assureur national m’a demandĂ© de donner Ă  ses reprĂ©sentants commerciaux une confĂ©rence sur les conventions des actionnaires. Je ne m’en suis jamais occupĂ©e. Je considĂ©rais l’affaire comme une faveur Ă  leur rendre, ne reconnaissant pas le fait que ces reprĂ©sentants commerciaux seraient ensuite hautement motivĂ©s Ă  vendre mes services aux propriĂ©taires en leur faisant comprendre qu’ils avaient besoin de conventions des actionnaires assorties d’une assurance-vie pour les principaux dirigeants. Je ne l’ai pas reconnu mĂŞme si j’avais dĂ©jĂ  pu constater comment un projet initialement modeste pouvait produire un important client Ă  long terme.

  3. Ne pas faire suffisamment de rĂ©seautage avec des avocats d’autres domaines de spĂ©cialisation. En tant qu’avocate salariĂ©e dans un grand cabinet, je facturais Ă©normĂ©ment d’heures. Durant ces annĂ©es, j’ai acquis une vision Ă©troite des jeux politiques au sein du cabinet et j’ai ainsi ratĂ© beaucoup d’occasions de crĂ©er ou renforcer de prĂ©cieuses alliances. La vie dans un cabinet d’avocats peut ĂŞtre Ă©tonnamment semblable Ă  l’Ă©mission de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© Survivor, dans laquelle les alliances jouent un rĂ´le crucial.

  4. Former un subordonnĂ© après l’autre aux mĂŞmes tâches. Après avoir pĂ©niblement formĂ© des employĂ©s temporaires et autres recrues quelques fois, j’ai appris Ă  demander aux personnes que je supervisais de consigner leurs tâches dans un manuel. Ce manuel prĂ©cisait les modalitĂ©s de tout travail routinier ainsi que l’endroit oĂą trouver les ressources utiles ou nĂ©cessaires. J’ai aussi constituĂ© des banques de formulaires indexĂ©s auxquelles je pouvais renvoyer les employĂ©s. Mon travail est ainsi devenu davantage axĂ© sur des systèmes et moins sur des personnes. J’ai obtenu des rĂ©sultats de meilleure qualitĂ© de mes subordonnĂ©s directs, j’ai consacrĂ© moins de temps Ă  la dĂ©lĂ©gation de tâches et j’ai cessĂ© d’ĂŞtre handicapĂ©e par les inĂ©vitables changements de personnel.

  5. Faire le bourreau de travail, comme tellement d’avocats. Lorsque la culture du cabinet rĂ©compense le martyre au nom du service Ă  la clientèle ou des revenus, les avocats peuvent perdre de vue le prix vĂ©ritable de leur abnĂ©gation. Jusqu’Ă  ce que j’apprenne Ă  me fixer des limites et que je commence Ă  me soigner, j’ai travaillĂ© au mĂ©pris de ma santĂ©. En reconsidĂ©rant cette Ă©poque avec l’avantage de mon âge et de mon expĂ©rience, je constate que ce que j’en ai gagnĂ© ne vaut pas ce que j’ai perdu.

  6. Dire Ă  une adjointe d’expĂ©rience comment je voulais que les choses se fassent sans lui demander son avis. Lorsque je suis arrivĂ©e dans un nouveau cabinet, j’ai entamĂ© une collaboration du mauvais pied. En consĂ©quence, j’ai Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  une rĂ©sistance passive-agressive et j’ai obtenu des rĂ©sultats de piètre qualitĂ© d’une employĂ©e pourtant très compĂ©tente. Si j’avais commencĂ© par lui demander comment elle suggĂ©rait de procĂ©der, j’aurais pu apprendre quelques nouvelles idĂ©es. J’aurais bien eu le temps par la suite de mettre au point une mĂ©thode qui nous satisferait toutes deux. J’aurais par ailleurs bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une guide mieux disposĂ©e pendant mon initiation au nouveau cabinet et j’aurais Ă©chappĂ© Ă  beaucoup de frustration au cours des mois suivants.

Cet article a Ă©tĂ© publiĂ© initialement dans The Practice Manager, publiĂ© par le State Bar of Texas en mars 2008. Reproduit avec l’autorisation de l’auteur.