Art oratoire pour avocats

  • 15 octobre 2014
  • Janice Mucalov

POURQUOI LES AVOCATS DEVRAIENT ÊTRE DE BONS

Lorsque nous pensons aux avocats et à l’art oratoire, nous voyons des procès et des audiences administratives. Pourtant, les avocats prennent plus souvent la parole en dehors d’un tribunal, selon le professeur de droit Samuel Pillsbury, de l’École de droit Loyola de Los Angeles.

« Les avocats parlent souvent à des groupes de non-avocats à propos de divers sujets de polémique. Ils comparaissent devant des assemblées législatives, des conseils municipaux et des commissions d’urbanisme, ou ils donnent des conférences à des groupes de citoyens, des gens d’affaires ou des employés d’une entreprise. Les avocats peuvent aussi être appelés à donner des entrevues aux médias au nom de leurs clients. »

Malheureusement, de nombreux avocats ne sont pas de bons orateurs. Pourtant, l’idée est largement répandue qu’un avocat est automatiquement un redoutable tribun.

Cette supposition est une des raisons pour lesquelles il importe davantage pour les avocats que pour d’autres professionnels de posséder de solides talents oratoires. Du reste, en tant qu’avocat, vous êtes sans doute du genre qui souhaite changer quelque chose dans le monde – que ce soit en aidant à sauver l’environnement ou en augmentant le financement public octroyé à votre école locale. S’exprimer habilement est une des façons d’y arriver. Et si vous êtes un avocat plaidant, il est vital que vous sachiez comment convaincre un juge ou un jury.

Prendre la parole en public est aussi un excellent moyen de rehausser votre visibilité et d’augmenter votre clientèle. Les gens vous perçoivent comme le spécialiste du sujet que vous abordez. Parler 15 minutes devant le bon public peut être plus fructueux que six mois de travail dans votre bureau.

Mais que faire si vous n’êtes pas un orateur né? Ne vous en faites pas. L’art oratoire est un talent acquis.

Vous pouvez apprendre à vous exprimer éloquemment dans tous les contextes publics – qu’il s’agisse de discussions en tête-à-tête avec des collègues ou des associés, de groupes de discussion réunissant des clients, de conférences ou d’ateliers de formation continue. Avec de l’entraînement et de bons commentaires, vous progresserez. Vous deviendrez rapidement un orateur compétent, voire intéressant. Qui sait, vous pourriez même impressionner vos publics.

APPRIVOISER LE TRAC

Affrontez vos démons

Si vous êtes comme la plupart des gens, vous redoutez d’avoir à parler devant un public. Les sondages révèlent en fait que les gens craignent souvent d’avoir à le faire plus qu’ils ne craignent la mort.

D’après Nicole Wells, même si c’est plus vite dit que fait, vous devez affronter vos démons. La fondatrice de Communication Gym et membre auxiliaire du corps professoral de l’Université de New York forme des avocats pour qu’ils deviennent de meilleurs orateurs. Il faut comprendre que tout orateur ressent un malaise ou une nervosité. « D’habitude, vous croyez que vous êtes bien pire que vous ne l’êtes réellement », dit Mme Wells.

Et ne vous excusez pas d’être nerveux ou anxieux, vous ne ferez que vous distraire de votre message. Le public, le juge ou les jurés ne remarqueront probablement rien de toute façon. Et s’ils le font, ils peuvent très bien vous en trouver sympathique.

Commencez avec un public restreint

Pour votre première expérience, ne vous présentez pas devant une foule de 2 000 personnes. Adressez-vous d’abord à des membres de la famille ou des amis. Essayez ensuite un petit groupe d’étrangers. Quand vous êtes prêt, passez à des publics plus importants.

Préparez-vous

La préparation est la clé pour maîtriser votre crainte. Si vous connaissez votre matière à fond et que vous êtes prêt à répondre aux questions de votre public, vous êtes sur la bonne voie pour donner une allocution efficace.

Dès que vous maîtrisez votre sujet, commencez à préparer votre discours. Pensez à ce que vous voulez communiquer. Faites des recherches et dressez un plan.

Ensuite, répétez, répétez, répétez. Prononcez votre discours devant le miroir et devant des parents et amis. Demandez des commentaires. Enregistrez-vous et écoutez. Révisez les passages qui en ont besoin.

Concentrez-vous sur votre message

Ne vous attardez pas à votre personne et à votre anxiété. Regardez plus loin. Concentrez-vous sur votre message et sur les gens dans votre public. Rappelez-vous combien il est important qu’ils entendent ce que vous avez à dire.

Utilisez des techniques de relaxation

Dissipez la tension nerveuse en respirant profondément, jusque dans le ventre. Avant qu’on vous présente, serrez vos poings pendant cinq secondes, puis relâchez-les. Inspirez lentement et expirez complètement.

Entraînez-vous!

Pour atténuer la terreur qu’inspire la perspective de prendre la parole en public, vous devez le faire souvent. La familiarité chasse la peur. Profitez de toute possibilité de parler devant un public :

  • lorsque vous assistez vous-même à un séminaire ou à une réunion publique, posez des questions au conférencier (vous devrez souvent aller à un micro pour le faire);
  • téléphonez à un poste de radio pour poser une question ou exprimer une opinion;
  • racontez des histoires à votre conjoint, vos enfants et vos collègues;
  • offrez de présenter un conférencier;
  • joignez-vous à une organisation comme une association de quartier, un organisme bénévole ou une association parents-enseignants. Vous aurez de nombreuses occasions de vous adresser à un public;
  • portez-vous volontaire comme membre d’un groupe de discussion en formation juridique permanente;
  • joignez-vous à Toastmasters International (voir « Où trouver information et formation », à la fin de cet article).

LES ERREURS À ÉVITER

Lire ses notes

Le meilleur moyen d’endormir votre public est de vous borner à lire vos notes. Les meilleurs orateurs n’utilisent pas de notes du tout. Si c’est indispensable, utilisez des cartes portant des mots ou des éléments clés. Jetez-y un coup d’œil pour vous rappeler votre prochaine idée. Regardez ensuite votre public dans les yeux avant d’aborder ce sujet.

Parler trop vite

La plupart des gens parlent trop vite, surtout s’ils sont nerveux. Et d’habitude, ils croient qu’ils parlent plus doucement qu’ils ne le font réellement.

Surveillez votre cadence. En général, un rythme de 150 à 180 mots à la minute est jugé confortable pour la plupart des publics, dit Mme Wells.

Modulez votre cadence et votre volume pour créer de la variété et conserver l’attention de votre public. Vous pouvez ainsi accélérer à 220 mots à la minute par moment, puis ralentir lorsque vous arrivez à des passages importants. Vous voulez aussi marquer une pause à la fin de tout passage complexe.

Pour parler plus lentement, trouvez dans le journal un passage de 160 mots, et entraînez-vous à le lire en une minute.

De nombreuses personnes plongent trop rapidement dans leur discours. Pour débuter, modulez votre posture pour répartir votre poids de sorte que vous soyez à l’aise. Projetez la confiance. Choisissez une personne dans le public que vous regarderez. Respirez profondément, faites une pause – ce qui ajoute une tension dramatique – puis commencez.

Tenter de trop en dire

Un public a une capacité d’attention limitée. Pourtant, nombreux sont les conférenciers qui tentent d’inclure trop de détails dans leur discours. Vous ne serez pas efficace si vous voulez faire passer cinq points importants dans une allocution de cinq minutes. Visez à communiquer un seul point majeur.

Combien de temps faut-il parler? Tout dépend de l’occasion.

Pour une conférence au déjeuner ou au dîner, 15 à 20 minutes font bien l’affaire. C’est ce que dit Conrad Teitell, avocat du Connecticut qui a créé et qui enseigne le cours d’art oratoire pour avocats de l’Association du Barreau américain, et qui participe à des programmes à la télévision de PBS.

Lors d’un séminaire de formation, un discours peut varier de 40 minutes à deux heures. Mais si c’est deux heures, décomposez-le en six allocutions distinctes de 20 minutes.

Absence de contact avec les yeux

Le fait de ne pas regarder le public est une autre erreur commune. Vous voulez créer un rapport et un lien avec votre public. Évitez toutefois de balayer mécaniquement la salle de gauche à droite comme une caméra de surveillance.

Plutôt, établissez un contact visuel avec des personnes précises dans la salle. Adressez-vous directement à une personne pendant que vous exprimez une pensée donnée, puis passez à une autre personne pour la prochaine pensée.

Absence de bonnes transitions

Si vous ne soignez pas les transitions d’un point au suivant, votre discours sera embrouillé et incohérent. Les transitions stimulent l’intérêt, dit Mme Wells. « Les gens se disent : “Je dois écouter cette nouvelle idée. Il va y avoir du nouveau.” Alors, ils portent attention. »

Récapitulez ce que vous venez de dire, puis passez en douceur au point suivant. Voici des exemples de transitions faciles :

  • « En conséquence... »;
  • « C’est pourquoi... »;
  • « Dans le même ordre d’idées... »;
  • « Mon troisième point est le suivant : ... »;
  • « Abordons maintenant... ».

UN BRIN D’HUMOUR

L’humour est un outil puissant. Il peut vous aider à créer un lien avec votre public, à désamorcer une hostilité, à illustrer un point, à alléger un sujet lourd, à empêcher votre public de s’assoupir et à rendre votre information mémorable.

Mais qu’en est-il si vous êtes de ceux qui ne savent pas raconter une blague?

« Vous n’avez pas réellement besoin d’être drôle, soutient Mme Wells. Il n’est pas nécessaire de faire des blagues. Le fait d’être humain, authentique, véridique – voilà ce qui importe pour un avocat en prononçant une allocution. »

Pour autant, presque quiconque peut user d’humour efficacement à condition de trouver un style d’humour qui convient à sa personnalité. « L’autodérision marche à tout coup, dit M. Teitell. Et il est parfaitement acceptable d’être divertissant plutôt que désopilant. »

Pour que l’humour soit efficace, évitez le sarcasme ou les insultes. Et restez normal : vous ne voulez pas mettre les gens dans l’embarras.

M. Teitell ajoute que même avec l’humour, vous devez démontrer que votre discours est à prendre au sérieux. « Vous ne voulez pas blaguer à l’excès, dit-il. Plus le public est conservateur, moins vous faites de l’humour. »

Il y a d’autres moyens de dynamiser votre discours. Saupoudrez-le de quelques anecdotes ou citations bien choisies. Commencez par « Winston Churchill a déjà dit... », ou terminez par « Il convient de conclure en rappelant ces paroles de l’ancienne juge de la Cour suprême du Canada Bertha Wilson... » Il existe de nombreux livres d’anecdotes et de citations spirituelles, ou vous en trouverez en ligne. Si vous devez prononcer une allocution sur les faillites, tapez dans Google « faillites anecdotes ».

« Les gens adorent aussi les récits personnels », dit M. Teitell. Partager ses expériences personnelles est un moyen sûr de toucher le public.

TUYAUX ET TECHNIQUES D’ART ORATOIRE

Repérez les lieux à l’avance

Il est essentiel de vous familiariser à l’avance avec la salle dans laquelle vous prendrez la parole. Selon M. Teitell : « Ce n’est pas votre boulot, mais c’est votre problème si les gens ne peuvent pas vous entendre. »

Arrivez tôt. Essayez le micro. Vérifiez les aides visuelles et entraînez-vous à les utiliser.

Notez aussi où votre public sera assis. S’il y a 100 personnes confirmées dans une salle de 300 places, elles seront dispersées. M. Teitell suggère de prévoir le nécessaire pour cordonner les rangées à l’arrière, de sorte que les gens s’assoient plus près les uns des autres, et de vous.

Avez-vous une possibilité de rencontrer votre public à l’avance? Un bain de foule avant la présentation permet à votre public de faire votre connaissance, ce qui rehaussera votre crédibilité auprès de lui.

Préparez votre propre présentation

L’animateur dispose-t-il de la bonne information pour vous présenter? Donnez-lui une présentation que vous avez préparée vous-même. Prévoyez au moins les renseignements suivants :

  • votre sujet;
  • la raison pour laquelle ce sujet est important;
  • qui vous êtes;
  • pourquoi vous êtes le conférencier.

Connaissez votre public

Vous n’êtes pas un bon orateur uniquement parce que vous êtes capable de parler 30 minutes devant une foule. Tout l’art oratoire consiste à communiquer avec votre public et le toucher.

Phillip Miller, conseiller en conduite de procès et avocat spécialisé en blessures corporelles à Nashville, déplore le fait que tout l’aspect de relation avec le public est absent de nombreuses allocutions. Pour créer un rapport, comprenez d’abord à qui vous avez affaire.

Quel âge ont-ils? Quels sont leur niveau de scolarité et leur culture? Que lisent-ils? Quelles sont leurs attitudes?

Vous sont-ils favorables ou hostiles? Vous serez face à un public motivé si vous prenez la parole à une séance volontaire de formation juridique permanente, mais vous devrez peut-être affronter du scepticisme dans le cadre d’un procès.

Quel est le but de votre allocution? Les trois buts de base sont de convaincre, d’informer ou d’inspirer.

Planifiez votre discours en conséquence, en tenant compte de votre public et de votre but.

Déplacez-vous

« Le podium est une grande barrière, dit Mme Wells. Si vous êtes debout, écartez-vous du podium. Vous marquerez beaucoup de points avec votre public. » Portez un petit micro avec une pince de façon à pouvoir vous déplacer sur la scène. Le mouvement crée de l’intérêt pour le public, et vous aidera aussi à dissiper la tension.

Si vous êtes assis dans le cadre d’une discussion d’experts, levez-vous et parcourez l’avant de la salle. Ou à tout le moins, penchez-vous au-dessus de la table devant vous et regardez vers le public (pas le groupe d’experts). Si vous êtes l’animateur de la discussion, tenez-vous debout.

Commencez avec une solide amorce

Ne commencez pas avec un timide « Merci de cette aimable présentation » ou « Je suis heureux d’être ici. J’ai entendu une bonne blague hier... » Plutôt, souriez à l’animateur, marquez une pause, puis lancez-vous directement dans votre allocution.

Votre premier énoncé devrait irrésistiblement amener le public à vous écouter. Captez l’attention avec :

  • une question profonde;
  • une anecdote ou histoire personnelle pertinente;
  • une statistique saisissante;
  • une citation opportune et intéressante;
  • une déclaration provocatrice;
  • une manchette pertinente des journaux.

Par exemple, « 90 p. 100 des personnes qui poursuivent n’ont jamais besoin de se rendre au procès... » ou « Il y a 12 ans, comme je me promenais sur... » Après votre énoncé initial, enchaînez : « Aujourd’hui, je vais parler de... »

Soyez organisé

Votre discours devrait être organisé en séquence logique, comme des chapitres dans une histoire. Ou il peut suivre la séquence chronologique. Il devrait avoir un début, un milieu et une fin bien délimités. Selon les sondages, ce que les juges et les avocats apprécient en écoutant un exposé est un argument énoncé clairement, au moyen d’un vocabulaire simple et direct. Terminez sur une note forte : une question provocatrice pertinente, un résumé succinct, une citation bien choisie, un récit évocateur ou un appel à l’action.

Soyez hardi

Parlez fort, clairement et avec assurance. Faites varier le ton et le volume de votre voix, afin d’animer votre discours.

Sollicitez les questions

Les questions sont importantes, puisqu’elles permettent de se rapprocher du public, explique M. Teitell. Accueillez donc les questions. M. Teitell invite le public à en poser tout au long de son allocution, et non seulement à la fin.

Si personne n’a de question, lancez le bal en vous en posant une vous-même : « Les gens me demandent souvent ce que je pense de la théorie de... »

Lorsqu’on vous pose une question, répétez-la, car tout le monde ne l’a peut-être pas entendue (vous pouvez la reformuler).

Si vous préférez les questions à la fin de votre allocution, ne terminez pas sur une séance de questions-réponses. Dites au public que vous accepterez les questions après votre conclusion. Après les questions, terminez par une deuxième, courte conclusion.

Recherchez les commentaires

Pour améliorer votre maîtrise de l’art oratoire, vous devez comprendre la façon dont les autres vous perçoivent. Demandez à un ami ou un collègue de confiance des commentaires honnêtes, mais constructifs. Devriez-vous parler plus fort? Votre discours l’a-t-il ému – et pourquoi, ou pourquoi pas? Quels sont trois domaines à améliorer – et comment?

AIDES VISUELLES ET PRÉSENTATIONS POWERPOINT

Les aides visuelles rehaussent presque toujours un exposé. L’apprentissage est plus efficace lorsque les gens peuvent voir aussi bien qu’entendre. Les études indiquent qu’après trois jours, le taux de rappel des messages est d’à peine 10 p. 100 dans le cas d’une présentation orale, mais de 65 p. 100 lorsque l’orateur montre aussi bien que raconte.

Rappelez-vous toutefois que les aides visuelles doivent seulement servir à appuyer votre exposé; n’en faites pas une béquille. Voici quelques tuyaux précis :

  • utilisez des éléments visuels simples, pertinents et faciles à comprendre;
  • utilisez du texte de grande dimension. Les images devraient être aisément visibles, et ce, pour toutes les personnes dans la salle;
  • utilisez un style télégraphique, pas des phrases complètes;
  • choisissez des couleurs vives qui aident à faire ressortir le texte.

Tableaux à feuilles mobiles et rétroprojecteurs

Un tableau sur chevalet à feuilles mobiles ou un rétroprojecteur à acétates est peu dispendieux et facile à utiliser (pas besoin d’être un expert en informatique).

Les tableaux à feuilles mobiles conviennent le mieux à de petits groupes d’au plus une vingtaine de personnes. Vous pouvez préparer les feuilles à l’avance, et écrire dessus pendant votre exposé pour insister sur un point précis ou pour noter les réactions. Évitez toutefois de parler en regardant votre tableau à feuilles mobiles.

Un rétroprojecteur à acétates montrant des graphiques et des gros points peut aussi aider à capter l’attention.

Aides visuelles informatiques

Le logiciel de présentation Microsoft PowerPoint est celui qui est le plus répandu (Adobe Acrobat Professional, moins commun, est aussi utilisé). Vous pouvez utiliser votre ordinateur portatif, en le branchant à un écran supplémentaire et d’autre équipement, et ainsi afficher des simulations et illustrations impressionnantes. En utilisant une télécommande, vous pouvez changer les images tout en vous déplaçant dans la salle.

PRENDRE LA PAROLE EN COUR (PLAIDOIRIE)

La plaidoirie en cour est une forme spécialisée d’art oratoire, où l’essentiel est de convaincre.

Selon M. Miller, la recherche indique que les jurés prennent leurs décisions en fonction du modèle du récit. Il s’agit donc de leur dire ce qu’ils veulent savoir et non seulement ce que vous croyez être important.

Par exemple, dans une affaire de responsabilité du fabricant à l’égard d’un produit, il ne suffit pas que des experts témoignent d’une défectuosité. Il n’y a alors pas de récit. Vous devez répondre aux questions qu’on peut se poser sur les raisons de la défectuosité. Pourquoi un fabricant de bonne foi a-t-il réalisé un produit qui pourrait tuer ou blesser?

Si vous ne répondez pas aux questions, les jurés ont tendance à se faire leurs propres réponses, qui peuvent être complètement inexactes et hors propos. Votre but, dit M. Miller, est de créer au procès un récit qui intègre les faits vitaux de votre argument et concorde avec la façon dont le jury voit l’affaire.

Pour plus amples renseignements, voyez l’article de M. Miller « Storytelling: A Technique for Jury Persuasion », cité à la fin de ce texte. De nombreux programmes de formation juridique permanente offrent des cours sur la plaidoirie. Adressez-vous à votre barreau ou une société de plaideurs locale.

OÙ TROUVER INFORMATION ET FORMATION

Toastmasters

Un des meilleurs moyens d’améliorer vos talents oratoires est de vous joindre à Toastmasters International. Cet organisme sans but lucratif a été formé pour aider les gens à acquérir compétence et aisance à prendre la parole en public. Les groupes de Toastmasters comprennent habituellement une vingtaine de personnes. Ils se rencontrent une heure ou deux par semaine, et les membres prononcent des allocutions préparées à l’avance, puis s’analysent réciproquement. Il pourrait même y avoir un groupe Toastmasters d’avocats dans votre localité. (Voir www.toastmasters.org.)

Cours d’art oratoire

Les universités et les programmes de formation juridique permanente offrent souvent des cours d’art oratoire, dans certains cas expressément à l’intention des avocats.

Sinon, Mme Wells suggère de constituer votre propre groupe d’avocats qui se rencontre tous les mois afin de s’entraîner à prendre la parole en public.

Engagez un entraîneur personnel

Si vous avez un discours important en vue, envisagez d’engager un entraîneur personnel pour vous y préparer. Un expert peut vous aider à vous assurer que votre langage corporel et votre regard concordent avec votre message, de sorte que vous soyez perçu comme étant authentique. Un entraîneur peut aussi faire des démonstrations, et vous enregistrer sur vidéo pour indiquer les aspects pouvant être améliorés.

Autres ressources utiles

Janice Mucalov est journaliste pigiste à Vancouver.