Alt-Law : Que faire lorsque ce que vous faites ne vous satisfait pas

  • 01 janvier 2013
  • Kim Covert

Peut-ĂŞtre le nombre de vos opportunitĂ©s professionnelles est-il inversement proportionnel au montant de votre dette d’Ă©tudes? Peut-ĂŞtre avez-vous consacrĂ© votre temps Ă  travailler dans un grand cabinet, comme vous l’aviez prĂ©vu, pour dĂ©couvrir que vous n’aimiez pas ce genre de travail, ou que vous ne pouviez faire autant d’heures?

Si la coupe est pleine et que vous ne pouvez en prendre davantage, sachez que vous n’ĂŞtes pas seul : une simple recherche sur Internet vous confirmera que les jeunes avocats d’Europe, d’Inde et d’autres rĂ©gions Ă©loignĂ©es du globe partagent votre douleur.

La plupart des facultĂ©s de droit vous prĂ©parent Ă  un parcours traditionnel : d’abord un stage, puis un emploi dans un grand cabinet qui vous rapportera un bon salaire; peu Ă  peu vous prenez en charge vos propres dossiers; et Ă©ventuellement vous devenez associĂ©.

Mais la rĂ©alitĂ© peut ĂŞtre un choc après les annĂ©es d’idĂ©alisme Ă  la facultĂ© de droit. Un article du Globe and Mail du 22 novembre rapporte qu’environ 400 Ă©tudiants en droit ont Ă©tĂ© incapables de trouver un stage l’annĂ©e dernière. D’après les statistiques du Barreau du Haut-Canada, un diplĂ´mĂ© sur sept pourrait se retrouver dans la mĂŞme situation cette annĂ©e. Et en ces jours de budget juridique aminci, le stage ne reprĂ©sente pas non plus une entrĂ©e garantie pour le grand concert.

Autre chiffre souvent citĂ© : 40 000 — c’est le nombre approximatif d’avocats qui quittent la profession chaque annĂ©e. Au Canada, 44 % des femmes admises au barreau depuis 2003 en sont sorties. Les raisons sont multiples : le travail ne leur convenait pas, ou ne correspondait pas Ă  leurs attentes; les heures facturables Ă©taient de la kryptonite pour leur vie familiale; elles avaient besoin de nourrir leur appĂ©tit pour l’entrepreneuriat.

De plus en plus de juristes dĂ©couvrent qu’un diplĂ´me en droit est une porte sur un monde de possibilitĂ©s qui n’ont rien Ă  voir du remplissage de paperasse Ă  18 h par jour comme salariĂ© dans un bureau du centre-ville. Certaines de ces possibilitĂ©s sont mĂŞme plus payantes. Mais pour les trouver, il faut les chercher; pour les essayer, il faut accepter de prendre des risques; et pour en tirer parti, il faut savoir ce qu’on veut faire et ce qu’on veut ĂŞtre quand on sera grand. Après toute cette introspection, vous pourriez dĂ©couvrir que vous ĂŞtes dans la bonne profession, mais que vous avez seulement besoin de trouver le bon crĂ©neau.

« Combien de fois avez-vous entendu “On peut faire tant de choses avec un diplĂ´me en droit”? On peut faire tant de choses aussi avec un trombone, mais la meilleure utilisation du trombone est gĂ©nĂ©ralement son utilisation prĂ©vue », affirme l’accompagnatrice en gestion de carrière Jennifer Alvey sur son blogue Leaving the Law.

« Oui, votre diplĂ´me de droit peut vous donner accès Ă  plusieurs carrières intĂ©ressantes, gratifiantes et mĂŞme lucratives. J’ai fait cette transition moi-mĂŞme Ă  deux reprises. Mais la carrière alternative est une voie peu frĂ©quentĂ©e. Les panneaux sont parfois Ă  peine lisibles et difficiles Ă  interprĂ©ter […]. C’est la raison pour laquelle les gens qui dĂ©testent le droit y restent nĂ©anmoins — non pas parce qu’ils n’ont pas de compĂ©tences transfĂ©rables ou d’autres talents qu’ils pourraient utiliser ailleurs, mais parce que le chemin Ă  parcourir est dĂ©courageant. Ils sont coincĂ©s parce qu’ils ont peur. »

Cette peur s’explique en bonne partie par l’ignorance. La plupart des avocats n’ont connaissance que d’une fraction des possibilitĂ©s qui s’offrent Ă  eux, affirme la mentore personnelle Ellen Ostrow dans un article en ligne intitulĂ© « The Case Against Being Trapped in the Law ».

Alors il faut ĂŞtre actif, dit-elle. « EnquĂŞtez sur tous les domaines de spĂ©cialisation; sur les avantages et les dĂ©savantages des grands, des moyens et des petits cabinets, ou du travail en solitaire; et sur les opportunitĂ©s qui existent Ă  tous les niveaux de gouvernement, dans les facultĂ©s de droit, Ă  la magistrature, dans les groupes de dĂ©fense de l’intĂ©rĂŞt public, dans les associations du barreau, dans le domaine des affaires et dans celui de l’Ă©ducation. »

N’allez pas croire qu’il faut rester dans le domaine juridique comme tel, prĂ©vient Mme Ostrow, qui dresse une liste impressionnante de compĂ©tences transfĂ©rables qui viennent avec un diplĂ´me en droit : la capacitĂ© d’Ă©crire clairement; la capacitĂ© d’agir sur le moment; la capacitĂ© de rĂ©flĂ©chir de manière analytique; et la capacitĂ© « de communiquer efficacement, de synthĂ©tiser des idĂ©es, de rĂ©soudre des problèmes, de plaider une cause et de prodiguer des conseils ».

« Ce n’est pas parce que vous n’ĂŞtes pas dans la pratique privĂ©e que vous n’ĂŞtes pas un avocat ou une avocate », a rappelĂ© Sharon Davis, prĂ©sidente de la Women’s Law Association of Ontario, Ă  la Gazette du Barreau du Haut-Canada. Elle a passĂ© 15 ans comme avocate dans une maison d’Ă©dition avant d’entrer en pratique privĂ©e.

« Je crois que les avocats doivent changer leur manière de voir les choses et comprendre qu’ils ont d’autres choix. »

Changer sa manière de voir les choses peut sembler hors de portĂ©e pour une personne accablĂ©e d’une dette d’Ă©tudes. C’est l’une des raisons pour lesquelles plusieurs personnes dans la profession se sentent piĂ©gĂ©es, reconnaĂ®t Mme Ostrow, qui conseille nĂ©anmoins de « suivre le “bon gagne-pain” », parce qu’ainsi « vous serez plus efficace et vous aurez plus de succès dans votre nouveau domaine ».

Tous les experts en changement de carrière vous diront de commencer par identifier ce qui vous rend malheureux : est-ce le droit lui-mĂŞme, ou la manière dont vous l’exercez? Est-ce la culture d’un cabinet en particulier, ou la culture du milieu juridique en gĂ©nĂ©ral?

Si votre inconfort provient de votre emploi en particulier, alors changez d’emploi, pas de profession. C’est l’un des principaux conseils qui ont Ă©tĂ© donnĂ©s lors du colloque annuel 2012 Alternative Careers for Women in Law — le sixième Ă  ĂŞtre offert par le Barreau du Haut-Canada. Voici les autres conseils qui ont Ă©tĂ© donnĂ©s aux participantes :

  1. Trouver sa propre définition du succès
  2. DĂ©finir le type de culture dans laquelle on est le plus Ă  l’aise
  3. ĂŠtre curieuse — il existe plusieurs types de carrières juridiques
  4. Trouver des mentors
  5. Adhérer à une association professionnelle pour mieux connaître les derniers développements, les tendances et les collègues

« Les personnes les plus intĂ©ressantes que j’ai rencontrĂ©es ont gĂ©nĂ©ralement eu des carrières mouvementĂ©es — des personnes qui ont fait une grande variĂ©tĂ© des choses, que ce soit comme juristes d’entreprises, avocats plaidants ou conseillers d’organisations Ă  but non lucratif ou du gouvernement. Elles bougent constamment, ou alors elles passent d’un domaine juridique Ă  un autre, ou elles se lancent dans quelque chose de complètement diffĂ©rent », rapporte Sharon Davis. « Je crois que ce dont nous avons besoin comme profession, c’est d’en finir avec nos prĂ©jugĂ©s et d’apprĂ©cier les nombreuses opportunitĂ©s merveilleuses qui s’offrent Ă  nous comme juristes, Ă  la fois Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur de l’exercice traditionnel du droit. »

Hors des cabinets

Demandez aux jeunes avocats qui travaillent Ă  l’Association du Barreau canadien pourquoi ils ne sont pas en train d’accumuler des heures facturables dans un grand cabinet, et leur rĂ©ponse sera une variation sur le thème : j’ai essayĂ©, et « ce n’est pas pour moi ».

La raison de leur venue Ă  l’ABC peut varier de l’un Ă  l’autre, mais ce sur quoi ils s’entendent, c’est ce qu’ils retirent de leur expĂ©rience : un meilleur Ă©quilibre entre la vie personnelle et le travail, oui, mais surtout l’occasion non pas simplement de « travailler en droit » mais de le façonner.

Dans leurs propres mots :

Noah Arshinoff, avocat-conseil, LĂ©gislation et RĂ©forme du droit

« Je cherchais une façon de participer Ă  l’amĂ©lioration du droit et d’influencer le processus de rĂ©daction des lois […]. Je voulais me rapprocher du niveau politique et participer au processus lĂ©gislatif. […]

« Mon travail consiste Ă  Ă©valuer la manière dont les projets de rĂ©forme du droit auront une incidence sur la profession juridique et Ă  formuler des recommandations pour des stratĂ©gies efficaces de dĂ©fense des intĂ©rĂŞts. Je fais pression sur le gouvernement fĂ©dĂ©ral au nom des avocats dans le but de m’assurer que les lois sont bien prĂ©parĂ©es et qu’elles sont le reflet d’une vĂ©ritable prĂ©occupation du public.»

Rebecca Bromwich, avocate-conseil, RĂ©forme du droit et ÉgalitĂ©

« J’ai dĂ©cidĂ© de travailler Ă  l’ABC parce que je n’ai jamais cessĂ© d’ĂŞtre idĂ©aliste et d’ĂŞtre curieuse de ce qu’est le droit et de ce que cela signifie d’ĂŞtre une avocate. […] Travailler comme avocate de la RĂ©forme du droit Ă  l’ABC me donne l’occasion de relever des dĂ©fis intellectuels tout en restant Ă  la fine pointe de tout un Ă©ventail de domaines juridiques. […]

« J’ai Ă©tĂ© recrutĂ©e par l’ABC alors que je travaillais bĂ©nĂ©volement comme prĂ©sidente des Jeunes avocats et avocates. J’avais travaillĂ© longtemps comme bĂ©nĂ©vole Ă  l’ABO et Ă  l’ABC […]. Le bĂ©nĂ©volat et les rĂ´les de direction Ă  l’ABC peuvent avoir des consĂ©quences positives non prĂ©vues pour la carrière. »

Kerri Froc, avocate-conseil, Réforme du droit et Égalité

« Ă€ la sortie de la facultĂ© de droit, mon unique objectif Ă©tait de devenir associĂ©e chez [Balfour Moss, en Saskatchewan, aujourd’hui intĂ©grĂ© Ă  Miller Thomson]. […] Le cabinet me soutenait autant qu’il le pouvait pour s’assurer que j’avais la flexibilitĂ© et le genre de travail que je souhaitais […]. J’ai Ă©tĂ© de plus en plus attirĂ©e par les questions juridiques plus globales. Ce que j’aimais le plus, c’Ă©tait la recherche, la rĂ©daction et la plaidoirie, et aussi toucher Ă  des questions de droit constitutionnel et de droits de la personne. […]

« Me joindre Ă  l’ABC en tant qu’avocate du personnel en 2005 m’a permis d’avoir un espace intellectuel plus large pour considĂ©rer non seulement ce qu’est le droit, mais ce qu’il pourrait ĂŞtre. […] Je suis capable d’Ă©laborer de nouvelles thĂ©ories de droit constitutionnel et d’influencer la prochaine gĂ©nĂ©ration d’avocats en enseignant le droit de l’Ă©galitĂ©, et je suis impliquĂ©e dans les “rouages” de la rĂ©forme du droit grâce Ă  la promotion de changements juridiques auprès du gouvernement et lors d’interventions devant la Cour suprĂŞme du Canada. »

Aviva Rotenberg, directrice, Initiatives stratĂ©giques et directrice de l’EnquĂŞte de l'ABC sur l'avenir de l'exercice du droit

« Tandis que j’approchais du stage, une bonne amie m’a conseillĂ© de ne pas me voir comme une avocate, mais plutĂ´t comme une personne qui a un diplĂ´me en droit — l’idĂ©e Ă©tant que cela m’ouvrirait Ă  plus d’opportunitĂ©s intĂ©ressantes. En fin de compte, j’ai choisi de faire un stage dans un cabinet traditionnel spĂ©cialisĂ© dans le litige, mais je l’ai fait dĂ©libĂ©rĂ©ment, parce que je savais que, quelle que soit la voie que j’emprunterais ensuite, une bonne expĂ©rience dans le “vrai monde” du droit ne me ferait pas de tort. […]

« J’aimais l’exercice du droit, mais il avait d’autres talents et d’autres intĂ©rĂŞts que j’avais envie d’explorer au cours de ma carrière. Je voulais travailler dans un endroit oĂą mon intĂ©rĂŞt pour le droit mettrait Ă  profit mon esprit d’entreprise, ma crĂ©ativitĂ© et mon enthousiasme gĂ©nĂ©ral pour l’amĂ©lioration de la profession. »

Clarisse Titus, avocate, DĂ©veloppement professionnel

« J’ai commencĂ© ma carrière dans un grand cabinet national, Ă  Toronto, mais j’ai vite rĂ©alisĂ© que je n’Ă©tais pas faite pour l’exercice du droit. J’ai dĂ©cidĂ© de quitter le cabinet quelques mois après avoir entamĂ© ma deuxième annĂ©e comme employĂ©e et de poursuivre mon intĂ©rĂŞt de longue date pour le dĂ©veloppement international. La vie a eu apparemment d’autres projets pour moi, puisqu’une sĂ©rie d’Ă©vènements m’a forcĂ©e Ă  revoir mes prioritĂ©s. […]

« Je ne voulais plus exercer le droit, mais je voulais toujours “travailler en droit”. J’ai donnĂ© ma liste de “critères” Ă  une agence de placement, et, Ă©tonnamment, elle avait un poste qui y rĂ©pondait. C’est comme ça que je suis devenue avocate du DĂ©veloppement professionnel Ă  l’ABC. Bien que les circonstances aient souvent guidĂ© mes dĂ©cisions, j’ai eu beaucoup de chance car j’ai trouvĂ© ce que je cherchais, et beaucoup plus : des collègues fantastiques, la conciliation travail-famille et un environnement de travail formidable. »

Hors champ

En raison notamment de l’endettement considĂ©rable qui les accable au terme de leurs Ă©tudes, les diplĂ´mĂ©s en droit ont l’impression que leur seule option est un emploi dans un grand cabinet, dans une grande ville, avec un gros chèque de paye — et de s’estimer heureux de pouvoir faire les heures qu’on leur demande, peu importe leur nombre.

Certains jeunes avocats ont toutefois dĂ©couvert qu’il se trouvait un trĂ©sor au Nord du 60e parallèle. Et si la tempĂ©rature atteint -40 °C un peu trop souvent pour son confort, « on ne se lasse jamais des aurores borĂ©ales », comme le dit Malinda Kellett.

Dans leurs propres mots :

Malinda Kellett – Originaire de London, en Ontario; diplĂ´mĂ©e en 2006 de la University of Western Ontario; avocate pour Gowling Lafleur Henderson, Ă  Calgary, avant de partir pour le Nord. Exerce aujourd’hui le droit des sociĂ©tĂ©s Ă  Yellowknife, dans le cabinet Lawson Lundell s.e.n.c.r.l., qui a Ă©galement des bureaux Ă  Vancouver et Ă  Calgary.

« Il y a beaucoup de dossiers juridiques intĂ©ressants et complexes sur lesquels travailler dans le Nord. Et compte tenu de la taille du territoire et du nombre limitĂ© d’avocats qui possèdent une grande expĂ©rience du droit dans la rĂ©gion, les avocats du Nord ont la chance de pouvoir travailler sur un large Ă©ventail de dossiers — et sur tous les aspects de ces dossiers. […]

« Il y a une demande Ă©norme pour les services juridiques dans le Nord, surtout en ce qui touche les Autochtones, le droit pĂ©nal, le droit de la famille, l’immobilier, les testaments et successions, et mĂŞme le recouvrement. Tout professionnel peut dĂ©mĂ©nager dans le Nord, acquĂ©rir la formation appropriĂ©e et avoir un travail actif, satisfaisant et stimulant. […]

« La conciliation travail-famille ici est imbattable. On est Ă  moins de 10 minutes de n’importe quel endroit de la ville. Il n’y a pas d’heure de pointe, seulement un cinq minutes occupĂ©… -40 °C, c’est sacrĂ©ment froid, et je suis sĂ»re que personne n’aime ça (ceux qui disent le contraire sont des menteurs), mais il y a une façon de s’habiller en consĂ©quence, et la vie continue. »

Glen Rutland – Originaire de Brampton, en Ontario; Ă©tudes Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© de la Saskatchewan; emplois dans le secteur juridique Ă  Toronto, mais pas comme avocat. Il vivait Ă  Yellowknife depuis quatre ans quand il a dĂ©cidĂ© de retourner en facultĂ© de droit. Il travaille maintenant pour le ministère de la Justice Ă  Yellowknife comme directeur du service Politiques et planification.

« Je savais qu’il y avait des opportunitĂ©s dans le Nord, et je savais aussi que je pourrais y avoir une carrière juridique intĂ©ressante tout en profitant des activitĂ©s que j’aime, comme le kayak, la randonnĂ©e pĂ©destre, le canot et le ski. […]

« Mon travail touche Ă  l’Ă©laboration des lois et Ă  la planification stratĂ©gique; je fournis aussi des avis et du soutien au bureau du ministre. Avant, j’Ă©tais conseiller juridique pour le gouvernement; je touchais au droit du travail, aux droits de la personne et Ă  d’autres questions de litige civil. Et avant ça, j’ai Ă©tĂ© avocat pour l’aide juridique en droit pĂ©nal et en droit de la famille. […]

« Dans une ville comme Yellowknife, vous avez la plupart des agrĂ©ments d’une ville du Sud, mais vous avez en plus la chance d’exercer dans un milieu de petite taille et collĂ©gial. Votre carrière progresse plus vite, parce que les nouveaux avocats ont rapidement l’occasion de prendre en charge des dossiers importants.

« Le plus grand avantage d’exercer dans le Nord, c’est l’Ă©quilibre entre le travail et la vie personnelle. Le plus grand inconvĂ©nient, c’est la pĂ©nurie d’avocats. On exige beaucoup des avocats ici, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Et aussi, il fait -40 °C en ce moment. »

Caroline Wawzonek – Originaire de Calgary; diplĂ´mĂ©e de la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© de Toronto; admise au barreau en 2006; stagiaire puis employĂ©e chez Ruby and Edwardh. Elle avait commencĂ© Ă  regarder ailleurs lorsque sa sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© dissoute. Elle a exercĂ© comme avocate indĂ©pendante Ă  Yellowknife de 2007 Ă  2012, et travaille aujourd’hui dans un petit cabinet rĂ©gional. Elle est Ă©galement prĂ©sidente du Barreau.

« Mon conjoint a un doctorat en gĂ©ologie, mais voulait travailler dans l’industrie. Il a eu des offres Ă  Edmonton et Ă  Yellowknife. J’ai fait quelques appels, et on m’a vite fait comprendre que j’aurais du travail dès le moment oĂą je mettrais le pied Ă  Yellowknife. Alors j’ai acceptĂ© d’essayer pour un an. Ă€ la fin de la première annĂ©e, nous avons achetĂ© une maison. […]

« Ă‡a m’a pris un peu de temps pour connaĂ®tre le milieu, les juges, le barreau, etc., et pour pouvoir mettre la main Ă  des dossiers plus sĂ©rieux. Mais au bout d’un an, je travaillais sur des procès avec jury et je pilotais un dossier pour la Cour d’appel. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’avocats de mon annĂ©e d’admission qui ont eu une expĂ©rience similaire dans le Sud. En plus, j’ai voyagĂ© sur tous les circuits des T.N.-O. Cherchez Uluhaktok sur une carte. C’est cool, non? […]

« Ma perception de la profession juridique dans le Sud, c’est que dans le meilleur des cas, vous pouvez entrer dans un grand cabinet (s’il embauche!) et avoir un bon salaire, mais ne faire pendant longtemps que des travaux prĂ©paratoires et du transport de porte-documents, OU BIEN vous pouvez peut-ĂŞtre vous trouver un petit cabinet qui vous fournira une expĂ©rience plus pratique, mais un salaire moins intĂ©ressant. Dans le Nord, j’ai accumulĂ© une expĂ©rience extraordinaire ET j’ai fait un excellent salaire. »

Hors de l’ordinaire

Voici d’autres cas intĂ©ressants de jeunes avocats qui mènent une carrière non conventionnelle, mais passionnante.

Jeffrey Fung – Fondateur de MyLawBid.com et directeur du marketing chez Cognition.

« J’ai la chance de travailler dans deux rĂ´les qui m’offrent un point de vue unique sur le secteur juridique. D’un cĂ´tĂ©, j’utilise la technologie pour aider les avocats Ă  rejoindre des clients potentiels. De l’autre, je discute de gestion de cabinet avec des chefs de file Ă©clairĂ©s d’opinion Ă  l’intĂ©rieur d’un cabinet d’avocats.

« L’idĂ©e de MyLawBid.com m’est venue alors que ma femme et moi (nous sommes tous les deux avocats) achetions un condo. Après avoir rĂ©alisĂ© qu’il n’y avait pas d’avocat en immobilier dans notre rĂ©seau, nous avons cherchĂ© sur Internet et demandĂ© conseil Ă  quelques personnes, tout en occupant des emplois d’avocats juniors hyper occupĂ©s. Je me disais qu’il devait y avoir un meilleur moyen. Deux ans plus tard, je quittais la pratique privĂ©e pour travailler Ă  temps plein sur MyLawBid.com, un outil de prospection de clientèle en ligne grâce auquel les clients potentiels ont un accès direct aux avocats. […] En tant que fondateur, je conçois la stratĂ©gie d’affaires et je m’occupe de la vente, du marketing et du service Ă  la clientèle. »

Omar Ha-Redeye – Avocat indĂ©pendant travaillant en association avec d’autres avocats indĂ©pendants au sein de Fleet Street Law, Ă  Toronto. Il administre Ă©galement My Support Calculator et agit comme producteur dĂ©lĂ©guĂ© de Family Matters, une Ă©mission de tĂ©lĂ© avec le juge Brownstone.

« Autrefois, dĂ©marrer sa petite entreprise, c’Ă©tait l’affaire des sans-emploi. Aujourd’hui, c’est de plus en plus l’option privilĂ©giĂ©e par les jeunes avocats qui recherchent une plus grande flexibilitĂ© et une plus grande satisfaction dans leur travail.

« Après mon admission au barreau, j’ai dĂ©marrĂ© mon propre cabinet de litige civil, en association avec un groupe d’autres avocats talentueux et très motivĂ©s. Travailler au sein d’une association offre des avantages stratĂ©giques en marketing et en gestion de cabinet, tout en rĂ©duisant les risques de responsabilitĂ©. Ça permet d’Ă©viter l’isolement dont souffrent plusieurs avocats indĂ©pendants. […]

« Choisir mes propres clients et amĂ©nager mon propre horaire me permet d’enseigner dans des universitĂ©s et des collèges locaux et de poursuivre mes Ă©tudes Ă  la maĂ®trise Ă  Osgoode Hall. Je voyage, et participe comme juge Ă  des concours de plaidoirie un peu partout dans le monde. Je peux participer Ă  des initiatives de justice sociale et de dĂ©fense des droits, notamment Ă  l’Association du Barreau canadien, oĂą je siège au Conseil d’administration malgrĂ© le fait de n’avoir Ă©tĂ© admis au barreau qu’il y a deux ans. »

StĂ©phanie Vig – Membre du service juridique et des droits de la personne de Forest Peoples Programme, une ONG basĂ©e au Royaume-Uni qui travaille avec des Autochtones, des tribus et des populations forestières en Afrique, en Asie et en AmĂ©rique du Sud.

« Faire carrière en droit international ou en droit du dĂ©veloppement international n’est pas facile; il faut souvent passer par des stages non payĂ©s et du bĂ©nĂ©volat avant d’obtenir un poste rĂ©munĂ©rĂ©. Mais c’est un domaine qui promet une carrière passionnante, au carrefour des politiques publiques, de la recherche et du travail de terrain.

« Je fournis une aide juridique et technique Ă  des collectivitĂ©s qui dĂ©pendent de la forĂŞt et Ă  leurs organisations, notamment dans le cadre de causes devant des tribunaux nationaux et de recours Ă  des procĂ©dures juridiques nationales, rĂ©gionales et internationales et devant des organismes d’application des droits de la personne dans le but de contester des atteintes aux droits de la personne et des collectivitĂ©s.

« Une semaine, je commente une nouvelle loi touchant les droits des collectivitĂ©s dĂ©pendantes de la forĂŞt, ou alors j’entreprends une enquĂŞte sur les lieux d’une nouvelle concession accordĂ©e Ă  une compagnie Ă©trangère en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, ou alors j’anime un atelier sur les droits fondamentaux avec des ONG locales. »

 

Sortir des sentiers battus: Pensez, changez, retrouvez

Le travail en grand cabinet ne vous convient pas? Voici quelques suggestions de carrières de rechange :

En droit :

Faculté de droit
Bibliothèques et recherche
Orientation et développement professionnels
Élaboration de politiques au gouvernement
RĂ©solution de conflits

En dehors du droit :

Consultant ou professionnel des affaires
Journalisme, édition, rédaction
Agent d’athlète
Politique, lobbyisme
Source : Services aux Ă©tudiants, UniversitĂ© d’Ottawa, Section de common law

Ressources

Sites Web de recherche d’emploi :

Total Legal Jobs
Workopolis
Monster
Sites publics des paliers fédéral, provinciaux ou territoriaux, et municipaux

Agences de recrutement :

Life After Law
Counsel Network
ZSA
Rainmaker Group
Robert Half Legal
Marsden International
NagataConnex Executive Legal Search

Kim Covert est RĂ©dactrice des bulletins Ă©lectroniques pour l’ABC.