Conjuguer travail et famille : conseils pour juristes

  • Julie Stauffer

Arriver Ă  temps Ă  la garderie, conduire votre future vedette de soccer Ă  un tournoi de fin de semaine, assister aux rencontres parents-enseignants tout en atteignant vos objectifs d’heures facturables… Conjuguer les responsabilitĂ©s familiales et une carrière juridique n’a rien de facile… mais ce n’est pas impossible.

« Nombre de parents rĂ©ussissent comme juristes et deviennent d’excellents modèles de rĂ´les pour leurs enfants », affirme Fiona Kay, professeure de sociologie Ă  l’UniversitĂ© Queen’s. « On les retrouve associĂ©s de cabinets juridiques et dans des postes de prestige au sein de la profession. »

Avec l’accroissement du nombre de femmes dans la profession, et du nombre d’hommes dĂ©sireux de vivre pleinement leur paternitĂ©, l’Ă©quilibre travail-famille est dĂ©sormais Ă  l’avant-plan des prĂ©occupations. Voici ce que vous devez savoir Ă  ce sujet.

Choisir son cabinet

Il faut savoir reconnaĂ®tre les avantages et les dĂ©savantages des diffĂ©rents environnements de travail. Dans les grands cabinets juridiques, les avocates et avocats travaillent de longues heures mais les rĂ©gimes sont raisonnablement flexibles. Il est souvent possible de s’Ă©clipser pour quelques heures, et de les reprendre en soirĂ©e.

Au sein d’un grand cabinet, les attitudes du groupe avec lequel vous travaillez comptent beaucoup plus que les politiques du cabinet. Si vos collègues ont eux aussi une vie familiale, ils comprendront vos engagements. Par contre, si les avocats autour de vous facturent rĂ©gulièrement 200 heures par mois, vous aurez plus d’obstacles Ă  surmonter.

La tâche sera plus facile si d’autres avocats-parents du cabinet ont tracĂ© le chemin avant vous. Non seulement pouvez-vous invoquer leurs prĂ©cĂ©dents, mais ils peuvent devenir de prĂ©cieux mentors.

Les cabinets plus petits ont souvent une attitude plus conviviale envers les familles, affirme Jean Wallace, professeure de sociologie Ă  l’UniversitĂ© de Calgary et auteure d’un vaste sondage au sein de la communautĂ© juridique albertaine. Vous pouvez dĂ©cider du nombre de mandats que vous accepterez et, ainsi, de votre rĂ©munĂ©ration. « Vous contrĂ´lez un peu plus votre fardeau de travail, explique-t-elle. Dans un grand cabinet, il vous est impossible de refuser. »

Si vous exercez le droit seul, vous ĂŞtes le patron. Vous dĂ©cidez du volume de travail, et vous avez la libertĂ© de structurer votre journĂ©e selon vos besoins. « Vous avez la flexibilitĂ© de dĂ©terminer quand vous ĂŞtes au bureau et quand vous n’y ĂŞtes pas », dĂ©clare Jeff Mann, qui a son propre cabinet de pratique gĂ©nĂ©rale Ă  Guelph, en Ontario. Et mĂŞme s’il arrive parfois qu’on ne peut tout laisser tomber pour s’occuper des affaires familiales, ces occasions sont plutĂ´t rares. Par contre, si vous n’y mettez pas les heures requises, le travail ne se fait pas et votre compte de banque ou de caisse s’en ressent.

Les gouvernements sont souvent perçus comme un environnement accueillant pour les parents. Tyna Mason a quitté la pratique privée pour le bureau du Procureur général de la Colombie-Britannique après la naissance de son premier enfant. Elle apprécie les horaires plus raisonnables et la variété des mandats, sans la pression de devoir recruter de nouveaux clients et clientes.

N’allez pas croire cependant qu’il s’agit du 9 Ă  5. Le secteur public devient de plus en plus imputable, et les fardeaux de travail augmentent. Vous devrez sans doute rencontrer autant d’Ă©chĂ©ances que dans le secteur privĂ©.

Les avocats qui Ĺ“uvrent au sein de contentieux d’entreprises ont tendance Ă  travailler moins d’heures que leurs collègues en cabinets, mais leurs rĂ©gimes sont moins flexibles et il y a des chances que l’accessibilitĂ© de rĂ©gimes plus conviviaux – tel le travail Ă  temps partiel – soit plus limitĂ©e.

Créer un milieu de travail sympathique

Peu importe le milieu de travail, pour crĂ©er un environnement sympathique, vous devez communiquer avec vos collègues. Colleen Keyes a rĂ©cemment quittĂ© une sociĂ©tĂ© de la Couronne pour un poste au bureau de Halifax du cabinet Patterson Palmer. « Soyez franc avec vos collègues au sujet de votre agenda, et identifiez vos engagements additionnels », suggère-t-elle.

Ne vous excusez pas, mais rassurez-les : que vous soyez au bureau ou à la maison après le dodo des enfants, vous ferez bien votre travail et répondrez aux besoins des clients et clientes.

Si vous devez partir Ă  telle heure du bureau pour aller chercher les enfants Ă  l’Ă©cole, dites-le. De la mĂŞme manière, si aucun de vos proches ne peut assurer une supplĂ©ance de garde sans prĂ©avis, informez vos collègues que vous serez peut-ĂŞtre dans l’obligation de rester Ă  la maison en cas d’urgence.

Si vos collègues comprennent votre horaire et vos engagements, personne ne se sentira lĂ©sĂ© quand vous partirez avec votre porte-documents Ă  17 heures, ou quand vous passerez la journĂ©e Ă  la maison quand votre enfant d’âge prĂ©scolaire contractera la varicelle.

Judith Ferguson, sous-ministre adjointe intĂ©rimaire au ministère des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse, s’assure que tout le monde sache qu’elle a de jeunes enfants, et qu’elle devra faire des arrangements de garde si une rĂ©union est convoquĂ©e en fin d’après-midi. « Je dis aux gens : je peux rester plus tard, mais je ne peux le faire sans prĂ©avis », explique-t-elle.

Selon la professeure Kay, la plupart des Ă©tudes dĂ©montrent que les avocats parents travaillent autant d’heures que les avocats sans enfants – ils structurent leurs journĂ©es diffĂ©remment, c’est tout.

Négocier des congés parentaux

Il est tout aussi important de trouver des solutions acceptables pour tous et pour toutes – pour vous, votre famille, vos collègues de travail et vos clients, clientes – si vous avez l’intention de prendre un congĂ© parental. Il y a de fortes chances que vous devrez communiquer avec le cabinet pendant que vous ĂŞtes Ă  la maison avec bĂ©bĂ©. Cette communication peut prendre diffĂ©rentes formes : rĂ©pondre aux questions d’avocats qui ont pris vos dossiers en charge, ou vous faire expĂ©dier rĂ©gulièrement des documents Ă  la maison pour rester au courant des enjeux comme l’a fait Mme Keyes durant ses deux congĂ©s de maternitĂ©.

Silvia de Sousa, associĂ©e au cabinet Thompson Dorfman Sweatman, Ă  Winnipeg, en faisant mĂŞme davantage, rĂ©glant le plus de dossiers possibles par courriel et par messagerie vocale, et dĂ©lĂ©guant le surplus Ă  des avocats salariĂ©s et Ă  d’autres associĂ©s. « Mon objectif Ă©tait de rester en contact avec les clients », dit-elle.

Vous devrez aussi nĂ©gocier la durĂ©e de votre congĂ© de maternitĂ©. Peu d’avocates et d’avocats ont la conviction de pouvoir s’Ă©loigner de leur clientèle pour une annĂ©e complète, mĂŞme s’ils y ont droit, et plusieurs se limitent Ă  un congĂ© de moins de six mois.

MĂŞme si les cabinets juridiques accordent des congĂ©s de maternitĂ©, quoique parfois Ă  regret, les avocats mâles peuvent croire qu’il est impossible pour eux de prendre un congĂ© parental. Ă€ moins de travailler dans un milieu de travail extrĂŞmement progressif, ils pourraient croire que demeurer Ă  la maison avec un bĂ©bĂ© puisse ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme un manque d’engagement envers sa carrière.

Certains hommes prennent des congĂ©s parentaux et rĂ©ussissent tout de mĂŞme Ă  accĂ©der au statut d’associĂ©, mais ils sont rares. Dans l’ensemble, les gouvernements proposent un environnement plus convivial pour les pères.

Choisir une garderie

Une fois le congĂ© parental terminĂ©, vous ĂŞtes confrontĂ© au problème de la garde de l’enfant. Certaines avocates, comme Mmes de Sousa et Mason, ont eu la chance d’avoir un conjoint Ă  la maison, ce qui allège de beaucoup le stress. Quant aux autres (plusieurs avocates sont mariĂ©es Ă  des avocats ou Ă  des professionnels), elles doivent choisir entre une bonne et une garderie.

Si vos heures sont imprĂ©visibles, une bonne constitue peut-ĂŞtre la meilleure solution – aucun besoin de s’inquiĂ©ter de la garderie Ă  17 heures quand vous ĂŞtes aux prises avec une cause difficile. Par ailleurs, les bonnes peuvent aussi s’occuper du mĂ©nage.

C’est l’option qu’envisagera Mme de Sousa après la naissance de son deuxième enfant et le retour au travail de son Ă©poux. En confiant la gestion du mĂ©nage Ă  la bonne, ils pourront passer plus de temps avec leurs enfants. « Au lieu de perdre du temps Ă  faire l’Ă©picerie ou cueillir des vĂŞtements chez le nettoyeur, ou de faire les emplettes, quelqu’un pourra le faire Ă  notre place », explique-t-elle.

Eric Golden et son Ă©pouse, tous deux avocats plaideurs dans de grands cabinets torontois, ont vu les avantages d’une bonne pour leurs deux fils, mais ils ont choisi une garderie parce qu’ils craignaient qu’avec une bonne, cela deviendrait trop facile pour eux de travailler tard au lieu de passer du temps avec leurs enfants. « Il y aurait eu un incitatif pervers de ne pas quitter le bureau au moment opportun », affirme Eric Golden.

Une garderie coĂ»te gĂ©nĂ©ralement moins cher qu’une bonne, et offre aux enfants l’occasion de socialiser et d’apprendre des routines.

Peu importe l’arrangement choisi, il importe de s’assurer que l’enfant est heureux et qu’on s’occupe bien de lui. Il est difficile de se concentrer au travail quant l’enfant pleure et s’accroche Ă  vous au moment de le laisser Ă  la garderie.

Ă€ mesure que les enfants vieillissent, ils deviennent moins dĂ©pendants, mais les arrangements de garde deviennent plus complexes. Au lieu de demeurer avec une bonne ou dans une garderie de 8 heures Ă  16 heures, les enfants font la navette entre les programmes avant l’Ă©cole, puis Ă  l’Ă©cole et ensuite aux programmes après l’Ă©cole. S’ils prennent des cours de piano ou de natation, quelqu’un doit les y conduire.

Solutions de rechange au travail

Certains cabinets et bureaux offrent des options conviviales comme le travail Ă  temps partiel ou les horaires flexibles. Thompson Dorfman Sweatman, par exemple, propose une option intitulĂ©e « associĂ© spĂ©cial » qui permet Ă  la personne qui s’en prĂ©vaut de travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq. D’autres cabinets ont crĂ©Ă© des postes de salariĂ©s principaux permanents.

Selon le sondage de la sociologue Wallace, seulement 50 pour cent des avocats d’entreprise en Alberta ont accès Ă  des horaires alternatifs, contre deux tiers des avocats Ĺ“uvrant dans des bureaux gouvernementaux ou des contentieux d’entreprises.

Malheureusement, plusieurs mères hĂ©sitent Ă  tirer profit de ces options par crainte de mettre leur carrière en pĂ©ril. Elles s’inquiètent de se voir refuser les dossiers intĂ©ressants ou de rater des occasions d’avancement si elles choisissent la « voie de la maternitĂ© ».

La situation est encore pire pour les papas qui choisissent le travail Ă  temps partiel pour des raisons familiales, selon Mme Wallace. Non seulement les juge-t-on cavaliers en matière de cheminement de carrière, mais il existe une perception que les « vrais hommes » travaillent Ă  temps plein.

Par ailleurs, les avocats qui choisissent un horaire Ă  temps partiel (dans plusieurs cabinets, le temps partiel, c’est 35 ou 40 heures par semaine) subissent souvent une rĂ©duction de salaire disproportionnĂ©e. « Temps partiel signifie parfois la moitiĂ© du salaire, de dire Mme Kay, et pourtant vous travaillez deux tiers ou trois quarts des heures. »

Le temps partiel convient mieux Ă  certains champs. Il est plus facile de travailler quatre jours par semaine en propriĂ©tĂ© intellectuelle qu’en fusionnements et acquisitions.

Les gouvernements se sont mieux accommodĂ©s des besoins familiaux. Mme Mason a rĂ©ussi Ă  se nĂ©gocier une semaine de quatre jours au Bureau du procureur gĂ©nĂ©ral de la Colombie-Britannique, oĂą elle travaille de 35 Ă  40 heures par semaine. « J’ai dĂ» m’engager Ă  prioriser les besoins opĂ©rationnels, alors ce n’est pas toujours quatre jour. Mais chaque fois que je le peux, c’est quatre jours », dit-elle.

Six conseils pour réussir un équilibre travail-famille

1. Soyez bien organisé

Typiquement, l’avocat canadien travaille 50 heures par semaines, et ses objectifs d’heures facturables continuent leur lente ascension. Quand vous ajoutez des enfants Ă  la recette, il est clair que vous devez ĂŞtre bien organisĂ©, Ă  la maison et au travail, pour rĂ©ussir Ă  tout accomplir en une journĂ©e.

Dites adieu aux lunches relaxes avec des amis, amies et collègues. Ce sera dĂ©sormais l’efficacitĂ© avant tout : il faudra dĂ©lĂ©guer des travaux, prioriser les tâches, mettre l’accent sur les travaux facturables, et manger un sandwich au bureau. La plupart des parents considèrent le souper familial prioritaire : il faut donc quitter le bureau Ă  17 heures et s’attaquer aux dossiers en suspens une fois que les enfants sont endormis.

Peu importe l’intensitĂ© de la bousculade au bureau, votre temps d’inactivitĂ© ne commence pas quand vous en sortez. Selon M. Golden, les heures entre l’arrivĂ©e Ă  la maison et le moment de coucher les enfants reprĂ©sentent son plus grand dĂ©fi quotidien. Tout son temps est occupĂ© Ă  nourrir ses deux garçons, Ă  jouer avec eux, Ă  leur donner leur bain et Ă  les mettre au lit. « ComparĂ©es Ă  ces trois heures, mes neuf heures au bureau sont comme une promenade au parc », dit-il en riant.

Et si votre agenda de bureau dĂ©borde, il y a de fortes chances qu’il en soit de mĂŞme pour votre calendrier sur le frigo. « La logistique du calendrier d’activitĂ©s des enfants est souvent plus complexe que la gestion d’un cabinet juridique », dĂ©clare Jeff Mann, dont les trois adolescents participent Ă  des sports d’Ă©quipe.

Comme la plupart des parents se relaient, comparer les calendriers est devenu un rituel quotidien. Un parent conduit les enfants Ă  la garderie ou Ă  l’Ă©cole le matin, pendant que l’autre se charge de les cueillir Ă  la fin de l’après-midi. Le soir, mĂŞme scĂ©nario : un parent conduit l’aĂ®nĂ© Ă  l’exercice de softball, pendant que l’autre emmène la cadette aux jeannettes. N’oubliez pas de noter les sorties, les fĂŞtes et les journĂ©es pĂ©dagogiques pour ne pas ĂŞtre surpris Ă  la dernière minute.

2. Préparez un Plan B

Le dĂ©fi de conjuguer une carrière juridique et une vie familiale ne rĂ©side pas seulement dans le nombre d’heures que vous devez y mettre, mais dans l’imprĂ©visibilitĂ© de ces heures, les attentes de disponibilitĂ© en soirĂ©e et en fin de semaine et, pour certains avocats et avocates, le besoin de voyager.

Alors quand un dossier important vous oblige Ă  travailler en soirĂ©e au bureau, vous avez besoin d’un supplĂ©ant auprès des enfants : un conjoint ou une conjointe, un proche, un ami ou une gardienne rĂ©munĂ©rĂ©e. De mĂŞme, quand votre enfant s’Ă©veille avec une fièvre de 39 degrĂ©s, ou que votre bonne dĂ©cide de dĂ©missionner, vous devez pouvoir compter sur des renforts.

Mme de Sousa conserve une liste de personnes disponibles en tout temps Ă  cĂ´tĂ© du tĂ©lĂ©phone; et quand une crise survient, elle commence Ă  les appeler. D’autres parents doivent alors commencer Ă  modifier leur calendrier de rendez-vous et travailler Ă  domicile.

Étant donnĂ© qu’Eric Golden et son Ă©pouse sont tous deux avocats plaideurs, ils s’assurent de ne jamais prĂ©voir deux audiences le mĂŞme jour, au cas oĂą une urgence se produirait Ă  la maison. « Il faut toujours vĂ©rifier avec son conjoint avant de confirmer une date – c’est irritant parfois mais il faut le faire », dit-il.

3. Faites bon usage de la technologie

Vous pouvez faire Ă©normĂ©ment de boulot Ă  la maison grâce aux ordinateurs portables, au courrier Ă©lectronique et Ă  la messagerie vocale. Les BlackBerry vous permettent de recevoir vos courriels dans la salle d’attente de votre cabinet du mĂ©decin, et un tĂ©lĂ©phone cellulaire vous permet de retourner vos appels en attendant la sortie de la maternelle. Plusieurs employeurs offrent mĂŞme l’accès Ă  distance au rĂ©seau informatique du bureau.

Alors que vous passiez la journĂ©e Ă  la maison avec un enfant malade, Ă  rattraper du travail en fin de soirĂ©e, ou Ă  rester branchĂ© durant un congĂ© parental, faites bon usage des outils technologiques disponibles. Fixez des limites cependant – la technologie permet d’empiĂ©ter plus facilement sur le temps rĂ©servĂ© Ă  la famille.

4. Le soutien du conjoint et de la famille

Une Ă©pouse qui vos soutient, qui comprend que vous devez travailler jusqu’Ă  minuit pour finaliser une transaction ou prĂ©parer une affaire judiciaire, peut faire toute la diffĂ©rence.
« Nous faisons Ă©quipe Ă  la maison. Il en fait autant que moi », prĂ©cise Mme Ferguson, qui est mariĂ©e Ă  un officier naval.

Une communication ouverte et honnĂŞte est essentielle. Vous pouvez ĂŞtre tentĂ© de travailler tard et de laisser votre conjoint prendre la relève, mais chacun, chacune doit respecter les fardeaux de travail et les contraintes de l’autre.

Si vous ĂŞtes parent seul, la prĂ©sence d’un solide rĂ©seau de soutien a encore plus d’importance. Le stress de travailler en soirĂ©e ou d’ĂŞtre confrontĂ© Ă  une urgence diminue de beaucoup quand vous avez des proches ou des amis disponibles.

5. Garder du temps pour soi

À force de tout jongler, vos propres besoins sont souvent sacrifiés. Il est facile de tomber dans le piège métro-boulot-enfants-dodo mais à la longue, cela peut mener au burnout. Assurez-vous de prévoir quelques heures par semaine pour du conditionnement physique, des loisirs ou une demi-heure tranquille avec un bon bouquin.

Avec l’arrivĂ©e des enfants, le couple perd de son intimitĂ©. Songez Ă  retenir les services d’une gardienne le vendredi soir pour un tĂŞte-Ă -tĂŞte au resto, ou laissez les enfants chez les grands-parents pour une fin de semaine. La plupart des annĂ©es, Mme Keyes et son Ă©poux prennent une semaine de vacances sans leurs enfants pour refaire le plein. « La première fois, je me sentais quelque peu coupable, dit-elle, mais j’ai fini par comprendre que ça fait partie de l’Ă©quilibre. »

Si cela vous apparaĂ®t irrĂ©alisable, mettez-vous en mode multitâche – profitez du somme de bĂ©bĂ© ou du match de soccer de l’enfant pour prendre quelques moments d’intimitĂ© avec votre conjoint.

6. Ayez des attentes réalistes

Il n’existe pas d’Ă©quilibre parfait. Ne vous laissez pas sĂ©duire par le mythe de la super-maman avocate qui rĂ©ussit Ă  facturer 200 heures par mois et qui trouve amplement de temps pour ses enfants. En rĂ©alitĂ©, il n’y a que 24 heures dans une journĂ©e, et cela vous oblige Ă  faire des compromis.

« Je ne dirai jamais que je suis Ă  100% la meilleure mère, et je ne pense pas pouvoir dire Ă  ce stade-ci que je suis Ă  100% la meilleure conjointe, mais tant que je serai Ă  75% des deux cĂ´tĂ©s, je trouverai la situation acceptable », dit Mme de Sousa.

Pour les avocates et avocats très productifs en situation de rĂ©ussite, l’arrivĂ©e des enfants constitue un choc. Vos compĂ©tences professionnelles ne servent pas Ă  grand chose quand bĂ©bĂ© souffre de coliques, quand un enfant de deux ans pique une colère ou qu’un adolescent ou une adolescente conteste votre autoritĂ©. Et dès que vous avez compris un stade, ils passent au suivant.

Quand vous aurez des enfants, vos prioritĂ©s changeront. Le travail ne sera plus le cĹ“ur de votre vie. « Je suis une maman maintenant », constate Mme Mason. « J’Ă©tais avocate, mais je suis devenue une mère qui exerce le droit. » Cela ne limite en rien la richesse et la plĂ©nitude de la carrière, cependant. « J’adore ĂŞtre avec mes enfants et j’adore ma pratique, dit-elle, et j’aime que les choses soient suffisamment flexibles pour me permettre de faire l’une et l’autre. »