Amis, parents et investisseurs providentiels : prĂŞtez-moi votre argent

  • 14 dĂ©cembre 2016
  • Kim Covert

Bien longtemps avant qu’un grand nombre d’entreprises en dĂ©marrage ne tentent d’obtenir du capital auprès de gros investisseurs, elles doivent avoir des conversations importantes Ă  une Ă©chelle plus restreinte avec des investisseurs providentiels : les amis, les membres de la famille et ceux et celles qui accordent des micro-prĂŞts (tout Ă©tant relatif) basĂ©s sur la seule confiance.

« Un investisseur providentiel ou une sĂ©rie d’investissements providentiels ou des fonds de dĂ©marrage tendent Ă  apparaĂ®tre au dĂ©but du cycle de vie d’une sociĂ©tĂ©, Ă  une Ă©tape antĂ©rieure Ă  la production de revenus et mĂŞme parfois antĂ©rieure Ă  la validation de principe », affirme Michael Reid, du cabinet McMillan LLP Ă  Vancouver, qui sera l’un des deux confĂ©renciers, aux cĂ´tĂ©s de Robert Cowan du cabinet McInnes Cooper Ă  Halifax, lors du webinaire de la sĂ©rie MaĂ®tres en pratique intitulĂ©  Les finances d’affaires pour juristes I : rĂ©unir le capital d’amorçage d’une entreprise en dĂ©marrage en fĂ©vrier.

« Un investisseur providentiel est gĂ©nĂ©ralement quelqu’un qui consentit un investissement fondĂ© sur une grande confiance. Il s’agit autant d’un investissement dans la personne et dans l’idĂ©e que dans l’entreprise elle-mĂŞme. »

Recueillir des fonds donnĂ©s uniquement sur la base de la confiance n’est pas une mince affaire, et nombreux sont ceux qui refuseront de financer un rĂŞve qui pourrait, ou non, devenir rĂ©alitĂ©. L’un des inventeurs du jeu Trivial Pursuit Ă©tait journaliste du Canadian Press, et mĂŞme au tout dĂ©but du succès du jeu, il y a des gens Ă  l’agence de presse nationale qui s’en sont voulu de ne pas avoir cassĂ© leur tirelire pendant ce que Me Reid appelle la « phase de financement par les amis et la famille »; cette Ă©tape des plus importantes du financement Ă  laquelle les sociĂ©tĂ©s n’ont pas nĂ©cessairement besoin de beaucoup d’argent, mais juste assez pour assurer leur dĂ©marrage.

Le financement bancaire est le moyen le plus traditionnel de lever des fonds dĂ©marrage. Cependant, selon Me Reid, très peu de gens commencent par demander aux banques de nos jours. Ils s’adressent plus gĂ©nĂ©ralement Ă  leurs amis, familles, associĂ©s et Ă  des investisseurs providentiels extĂ©rieurs. Ă€ cette Ă©tape, le bouche-Ă -oreille et les relations personnelles sont essentiels.

Un site de financement participatif tel que Kickstarter fonctionne soit comme une plate-forme de dons, soit comme une plate-forme de vente anticipĂ©e, dĂ©clare Me Reid. Vous y traitez avec des clients ou des donateurs plutĂ´t qu’avec des investisseurs qui s’attendent Ă  un rendement. Le financement participatif par action est une nouvelle tendance, dit-il. Certaines commissions des valeurs mobilières commencent Ă  autoriser des entreprises en dĂ©marrage Ă  se procurer du capital par l’entremise d’une plate-forme de financement participatif.

« C’est très rĂ©glementĂ©, par consĂ©quent vous ne pouvez pas simplement vous rendre sur Kickstarter et dire qu’en contrepartie d’un versement de 100 $, vous accorderez une action. Cela ne serait pas autorisĂ© », affirme Me Reid qui fait remarquer qu’il y a au moins une entitĂ© de financement participatif par action au Canada Ă  Vancouver. Elle fonctionne en gros comme un mandataire ou un courtier qui effectue divers degrĂ©s de financement en mĂŞme temps.

« (Ils peuvent faire) une notice d’offre typique pour une campagne de levĂ©e publique destinĂ©e Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e et peuvent, dans le cadre de cette activitĂ© ou Ă  un niveau distinct, effectuer une campagne de financement participatif par action dans le cadre de laquelle vous pouvez faire un placement de 500 $ », ce qui aide Ă  attirer les gens qui aiment cette idĂ©e, mais n’ont pas d’Ă©normes sommes Ă  investir.

Le modèle est encore en cours de crĂ©ation, mais il profite tant Ă  l’investisseur qu’Ă  l’entreprise en dĂ©marrage, permettant Ă  cette dernière de commercialiser son produit auprès du public et en prĂ©sence d’un certain degrĂ© de prudence, protège mĂŞme le micro-investisseur qui peut ĂŞtre certain qu’il s’agit d’un placement sĂ»r.

Me Reid offre un certain nombre de conseils aux entreprises en dĂ©marrage Ă  la recherche de financement.

1. Assurez-vous que l’investisseur correspond Ă  l’entreprise. N’oubliez pas que lorsque la sociĂ©tĂ© est de petite taille, du point de vue de la gouvernance, l’investisseur a beaucoup plus de pouvoir que ce n’est le cas pour une grande entreprise.

2. Assurez-vous que la structure du capital est en place pour faire face Ă  ce que cet investissement signifie. « Nous avons souvent vu des investisseurs ayant une sorte de prĂŞt convertible ou autre mĂ©canisme. Si les modalitĂ©s de la conversion ne correspondent pas exactement avec la structure de la sociĂ©tĂ©, cela peut engendrer des difficultĂ©s Ă  l’avenir. »

3. Assurez-vous que toute la documentation est faite en bonne et due forme par les deux parties. Il est fortement recommandĂ© Ă  l’investisseur d’obtenir les conseils d’un juriste. « Le financement de dĂ©marrage est un investissement sur un plan très personnel. Par consĂ©quent, il est essentiel que les deux parties obtiennent les conseils adĂ©quats. »

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