Les raisons qui sous-tendent l’avant-projet de document sur les délais pour les fusions ne sont pas claires

  • 18 novembre 2019

L’avant-projet de document intitulĂ© « Fusions - modèle d'accord sur les dĂ©lais » envoyĂ© par le Bureau de la concurrence aux fins de consultations plus tĂ´t cette annĂ©e semble ĂŞtre une solution qui se cherche un problème ou, une solution qui va crĂ©er ses propres problèmes, ajoutant des retards et des coĂ»ts inutiles aux examens des fusions.

Dans son mĂ©moire (en anglais) adressĂ© au Bureau, la Section du droit de la concurrence de l’ABC dit [TRADUCTION] qu’il « n’apparaĂ®t pas clairement quel est le problème que cherche Ă  rĂ©gler l’avant-projet d’accord ». En premier lieu, le document vise les examens de fusions dans les cas oĂą les parties qui fusionnent soulèvent des allĂ©gations quant aux gains en efficience. Cependant, « la plupart des fusions sont favorables Ă  la concurrence, et relativement rares sont les affaires fondĂ©es sur les gains en efficience ».

[TRADUCTION] « Nous ne voyons aucun besoin manifeste d’Ă©tablissement d’un modèle d’accord sur les dĂ©lais qui s’appliquerait automatiquement Ă  tous les examens de fusions […] », affirme la section. Une approche gĂ©nĂ©rale est « excessivement large et inutile » et « il serait utile que le Bureau fournisse un contexte ou dresse une liste des prĂ©occupations avĂ©rĂ©es prĂ©cises auxquelles il tente de rĂ©pondre ».

Alors que l’intention qui sous-tend l’avant-projet d’accord vise Ă  « Ă©tablir un Ă©chĂ©ancier pour le règlement rapide » des fusions proposĂ©es, cela allongerait, dans certains cas, la durĂ©e de l’examen rĂ©alisĂ© par le Bureau.

[TRADUCTION] « L’approche linĂ©aire proposĂ©e retarde inutilement le processus d’examen de la fusion, particulièrement eu Ă©gard Ă  la longueur des Ă©chĂ©anciers proposĂ©s dans l’avant-projet d’accord sur les dĂ©lais », affirme la section. Elle recommande plutĂ´t que les Ă©valuations des gains en efficience soient rĂ©alisĂ©es en mĂŞme temps que l’Ă©valuation des effets sur la concurrence que pourrait avoir le marchĂ© proposĂ©. Un processus parallèle aura plus de chances d’encourager un dialogue et une coopĂ©ration constructifs.

Le bureau affecte dĂ©jĂ  des [TRADUCTION] « ressources considĂ©rables » Ă  l’examen de fusions complexes et « consacrer du temps supplĂ©mentaire inutile Ă  l’examen des fusions conçues pour amĂ©liorer les gains en efficience va Ă  l’encontre de l’objectif poursuivi », dĂ©clare la section.

Quoi qu’il en soit, une approche uniformisĂ©e ne convient pas Ă  tous les cas de fusion, affirme la section. Un accord sur les dĂ©lais devrait plutĂ´t comporter un Ă©ventail pour chaque Ă©chĂ©ancier, les dĂ©lais Ă©tant fixĂ©s au cas par cas dans les limites de l’Ă©ventail en question.

La section soulève un certain nombre de prĂ©occupations particulières suscitĂ©es par l’avant-projet de modèle et souligne en outre que l’accord mĂŞme soulève ses propres questions pour le Bureau, dont les suivantes.

  • Les accords sur les dĂ©lais sont-ils exĂ©cutoires et quel est le recours?
  • Le Bureau s’engagera-t-il envers les dĂ©lais dans le cas d’examens verbaux?
  • Si les parties ne contractent pas d’accord sur les dĂ©lais rĂ©putĂ© acceptable par le Bureau, le commissaire exercera-t-il ses pouvoirs discrĂ©tionnaires pour examiner le moyen de dĂ©fense fondĂ© sur les gains en efficience en tant qu’Ă©lĂ©ment du processus d’examen ou cette question relèvera-t-elle de la compĂ©tence judiciaire?