Dresser des chats? L’OMC pourrait ouvrir des négociations sur le commerce électronique

  • 27 mai 2019

L’Organisation mondiale du commerce compte 159 pays membres, et lorsqu’il s’agit du commerce Ă©lectronique, Ă  ce jour la seule chose sur laquelle ils sont parvenus Ă  s’accorder est de ne pas imposer de droits de douane sur les transmissions Ă©lectroniques; un moratoire renouvelĂ© tous les deux ans depuis 1998.

Cependant, avec la perspective de la possible ouverture de nĂ©gociations par l’OMC sur ce sujet complexe, Affaires mondiales Canada a lancĂ© une consultation pour savoir ce qui, d’après les entreprises canadiennes, faciliterait le commerce et crĂ©erait un cadre « prĂ©visible, transparent et fondĂ© sur des règles ».

Un certain nombre de sections ont fourni des apports Ă  la rĂ©daction d’un mĂ©moire de l’ABC (disponible uniquement en anglais). La Section du droit des affaires, la Section de la taxe Ă  la consommation, des douanes et du commerce, la Section du droit de la concurrence, la Section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, la Section du droit fiscal et la Section du droit international avaient toutes quelque chose Ă  ajouter Ă  la discussion du point de vue de leur domaine de spĂ©cialisation.

[Traduction] « Nous pensons qu’un arrangement concernant le commerce Ă©lectronique pris au niveau de l’OMC et visant Ă  accroĂ®tre l’accès au marchĂ©, Ă  Ă©liminer les obstacles au commerce numĂ©rique et Ă  protĂ©ger les renseignements personnels et les consommateurs prĂ©senterait des avantages », Ă©crivent les sections.  « Ce peut ĂŞtre rĂ©alisĂ© en amenant l’intĂ©gralitĂ© du commerce numĂ©rique dans la limite de la portĂ©e des règles disciplinaires de l’OMC et en veillant Ă  ce que le commerce numĂ©rique comporte des obligations horizontales de traitement national et de non-discrimination tout en permettant aux pays de se doter de leurs propres rĂ©gimes rĂ©glementaires qui ne constituent pas des restrictions occultes du commerce. »

Les sections font remarquer que des obstacles inutiles pourraient [traduction] « saper le potentiel de l’Ă©conomie numĂ©rique mondiale », mais que des règles communes pourraient Ă©liminer les obstacles techniques et logistiques.

[Traduction] « En outre, un accord sur le commerce Ă©lectronique pourrait favoriser la coopĂ©ration et la coordination internationales pour traiter les prĂ©judices causĂ©s par une Ă©conomie numĂ©rique mondiale tels que la dĂ©sinformation dans le cadre des campagnes politiques, les fausses nouvelles, les crimes haineux, la cyberintimidation et le crime cybernĂ©tique. »

Les sections expriment neuf recommandations Ă  l’intention d’Affaires mondiales Canada au cas oĂą l’OMC ouvrirait les nĂ©gociations sur le commerce Ă©lectronique, y compris que le Canada devrait rechercher un accord sur la non-application des droits de douane aux transmissions Ă©lectroniques et aux produits numĂ©riques au lieu de se borner Ă  renouveler le moratoire tous les deux ans.

Autres recommandations

  • L’OMC devrait se demander si les services de commerce Ă©lectronique tireraient profit de règles nationales et autres obstacles techniques aux rĂ©gimes disciplinaires commerciaux plus gĂ©nĂ©ralement applicables.
  • Le Canada devrait rechercher un accord sur l’accès au marchĂ© afin d’Ă©viter la crĂ©ation de fardeaux rĂ©glementaires inutiles et d’uniformiser sa position avec l’approche adoptĂ©e lors de rĂ©centes nĂ©gociations commerciales.
  • Le cadre devrait ĂŞtre tel que les diffĂ©rentes exigences quant Ă  la protection des renseignements personnels mises en place par les divers ressorts soient interopĂ©rables et qu’il crĂ©e une entente facilitant le mouvement des donnĂ©es.
  • Les travaux de l’OCDE et autres organisations concernant l’imposition des produits numĂ©riques devraient ĂŞtre pris en compte.
  • L’accord devrait traiter l’octroi de permis pour les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle entre le propriĂ©taire des droits et un tiers, ainsi que les obstacles Ă  l’environnement en ligne et les mesures pour lutter contre le piratage.
  • Les lois, politique et règlements sur le commerce Ă©lectronique devraient ĂŞtre Ă  la disposition des entreprises et des consommateurs de façon Ă  ce qu’ils y accèdent facilement.
  • Tout accord portant sur la protection et les choix des consommateurs en ligne devrait tenir compte de la nature complexe du contexte de la protection des consommateurs au Canada.
  • Un accord de l’OMC pourrait harmoniser la lĂ©gislation des pays membres sur la protection de la vie privĂ©e et des donnĂ©es.