Le Comité mixte sur la fiscalité se penche sur les propositions fiscales de 2018

  • 25 septembre 2018

En juillet, le gouvernement a proposĂ© des modifications Ă  la Loi de l’impĂ´t sur le revenu pour mettre en Ĺ“uvre des parties du  budget fĂ©dĂ©ral 2018, tant Ă  l’Ă©gard de l’imposition des particuliers que de celle des entreprises.

En septembre, le Comité mixte sur la fiscalité de l'Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agréés du Canada a commenté les modifications proposées.

Dans le budget 2018, le gouvernement fĂ©dĂ©ral annonçait son intention d’imposer une nouvelle obligation en matière de dĂ©claration Ă  certaines fiducies; obligation qui les obligerait Ă  dĂ©clarer l’identitĂ© de tous les fiduciaires, bĂ©nĂ©ficiaires et constituants de la fiducie, ainsi que de toute personne capable d’exercer un contrĂ´le sur les dĂ©cisions des fiduciaires. Les comptes de fiducie gĂ©nĂ©raux des avocats figurent parmi les exceptions.

[TRADUCTION] « Le ComitĂ© mixte comprend et reconnaĂ®t tout Ă  fait l’intĂ©rĂŞt lĂ©gitime qu’Ă  l’ARC Ă  obtenir suffisamment de renseignements pour Ă©valuer les cotisations des contribuables », affirme le ComitĂ© dans son mĂ©moire (disponible uniquement en anglais).

[TRADUCTION] « NĂ©anmoins, nous pensons qu’Ă  certains Ă©gards, les propositions sont disproportionnĂ©es. Ă€ notre avis, en raison du caractère très restreint des exceptions […] de lourdes obligations de conformitĂ© seront imposĂ©es, dont il est concrètement très improbable qu’elles gĂ©nèrent des renseignements utilisables par l’ARC dans certaines situations. »

Le ComitĂ© mixte effectue un certain nombre de recommandations Ă  l’Ă©gard des propositions de modification de l’imposition personnelle, s’interrogeant notamment sur l’intention de l’ARC d’exonĂ©rer les fiducies ayant une juste valeur marchande infĂ©rieure Ă  50 000 $, affirmant le caractère arbitraire de la valeur en dollars et soulignant que le concept de « juste valeur marchande » peut fluctuer au quotidien, ce qui imposera la nĂ©cessitĂ© d’une constante vĂ©rification. Selon les modifications, les fiducies existant depuis moins de trois mois seraient exonĂ©rĂ©es. Le ComitĂ© affirme que cette pĂ©riode devrait ĂŞtre fixĂ©e Ă  six mois ou que toute limite de temps devrait ĂŞtre Ă©liminĂ©e si la fiducie a pour objet de [TRADUCTION] « garantir une revendication contractuelle potentielle dans le contexte d’une opĂ©ration sans lien de dĂ©pendance pour l’achat ou la vente d’une entreprise ». Elle recommande en outre d’Ă©tendre ce dĂ©lai Ă  l’Ă©gard des fiducies testamentaires.

Le ComitĂ© mixte aimerait Ă©galement que soit mise en place une exonĂ©ration pour les fiducies contenant des biens Ă  usage personnel possĂ©dĂ©s par les membres d’une famille.

S’agissant des modifications de l’imposition du revenu des entreprises, le ComitĂ© mixte se penche de nouveau sur une lettre (en anglais) adressĂ©e au gouvernement en janvier au sujet des sociĂ©tĂ©s de personnes multiples. Elle offre deux alternatives possibles aux propositions pour rĂ©pondre aux prĂ©occupations du ministère des Finances.

[TRADUCTION] « Ă€ notre avis, les dispositions actuelles de la Loi imposent divers fardeaux peu souhaitables aux contribuables qui utilisent de telles structures, et les modifications proposĂ©es […] alourdiront ces fardeaux. Nous prĂ©tendons que le fonctionnement de la Loi pourrait ĂŞtre amĂ©liorĂ© afin de rĂ©duire lesdits fardeaux imposĂ©s aux contribuables sans que cela nuise aux recettes des gouvernements. »

Le ComitĂ© mixte souligne qu’il est en constante communication avec les fonctionnaires du ministère des Finances concernant la fiscalitĂ© internationale. Le mĂ©moire contient des commentaires sur le dĂ©pouillement de surplus transfrontalier au moyen de sociĂ©tĂ©s de personnes et de fiducies. Il pointe du doigt un certain nombre de questions spĂ©cifiques liĂ©es aux propositions de mesures portant sur des mĂ©canismes de suivi utilisĂ©s par « certains groupes de contribuables canadiens » pour Ă©chapper au statut de sociĂ©tĂ© Ă©trangère affiliĂ©e contrĂ´lĂ©e.

[TRADUCTION] « Nous nous inquiĂ©tons du fait que ces mĂ©canismes proposĂ©s n’ayant aucun lien avec l’Ă©vitement fiscal pourraient produire d’autres rĂ©sultats anormaux imprĂ©visibles aujourd’hui. Par consĂ©quent, nous exhortons le ministère des Finances Ă  envisager de modifier le texte des dispositions afin qu’elles soient manifestement des règles en matière de lutte contre l’Ă©vitement fiscal et rĂ©pondent ainsi aux intentions dĂ©clarĂ©es dans le budget 2018. »