Il est grand temps pour le Canada de se doter d’une Constitution entièrement bilingue

  • 04 septembre 2018

La position de la Section des juristes d’expression française de common law de l’ABC est claire : tout projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles devrait comprendre un volet sur la Constitution du Canada, lequel obligerait la personne qui est ministre fĂ©dĂ©ral de la Justice Ă  faire en sorte que ce texte fondateur soit promulguĂ© et ait force de loi dans les deux langues officielles, et Ă  montrer la preuve du travail accompli Ă  cet Ă©gard.

Des versions françaises de certaines parties de la Constitution ont bien Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es au Parlement il y a 28 ans, en 1990, mais ces dispositions, prĂ©cise la section, n’ont pas encore Ă©tĂ© promulguĂ©es.

Dans sa lettre destinĂ©e au ComitĂ© sĂ©natorial permanent des langues officielles, qui Ă©tudie les perspectives du peuple canadien sur l’Ă©ventuelle modernisation de la Loi sur les langues officielles, la section Ă©crit que « [p]lusieurs Canadiens et Canadiennes seraient Ă©tonnĂ©s d’apprendre que la majoritĂ© des textes constitutionnels du Canada ne sont pas officiellement bilingues, incluant la Loi constitutionnelle de 1867 ».

 

« En effet, parmi les trente-et-un textes dĂ©clarĂ©s dans la Loi constitutionnelle de 1982 comme faisant partie de la Constitution du Canada, seulement neuf d’entre eux ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par le Parlement dans les deux langues officielles comme le requiert l’article 133 de la Loi constitutionnelle de 1867. » Les autres ont force de loi en anglais seulement. 

L’article 55 de la Loi constitutionnelle de 1982 donne pour tâche au ministre de la Justice de faire prĂ©parer et promulguer la version française de certaines parties de la Constitution.

La section de l’ABC invite le ComitĂ© Ă  reprendre le libellĂ© de l’article 55 de la Loi constitutionnelle de 1982 pour recommander au Parlement d’ajouter Ă  la Loi sur les langues officielles une disposition ayant force de loi qui charge le ministre de la Justice de faire tout en son pouvoir pour appliquer ledit article 55. Elle ajoute que le ComitĂ© pourrait aussi recommander que la personne qui est ministre de la Justice soit tenue de prĂ©senter un rapport exposant le travail effectuĂ© pour atteindre cet objectif (le rapport pourrait comprendre, par exemple, un Ă©chĂ©ancier et des explications si des retards sont accusĂ©s). 

Dans une rĂ©solution adoptĂ©e par ses membres en fĂ©vrier, l’ABC lance un appel au gouvernement « pour que soit donnĂ© pleine vigueur et plein effet Ă  l’intĂ©gralitĂ© de la Constitution, dans les deux langues officielles ». L’automne dernier, Kerry Simmons, alors prĂ©sidente de l’ABC, a Ă©crit aux ministres du Patrimoine canadien et de la Justice ainsi qu’au prĂ©sident du Conseil du TrĂ©sor pour exhorter le gouvernement Ă  moderniser la Loi sur les langues officielles. Alors que nous cĂ©lĂ©brons cette annĂ©e le 30e anniversaire de cette loi, force est de constater que peu a changĂ© depuis son adoption.

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