Au risque de nous répéter : des juristes, pas des consultants ou consultantes en immigration

  • 02 janvier 2018

La Section du droit de l’immigration de l’ABC l’a rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois au cours des dernières annĂ©es et l’a rĂ©itĂ©rĂ© en dĂ©cembre dans une lettre adressĂ©e au ministre de l’Immigration : les juristes sont les mieux placĂ©s pour offrir une reprĂ©sentation professionnelle aux personnes qui immigrent au Canada.

La lettre (disponible uniquement en anglais, avec un résumé en français) la plus récente de la section est une réponse au Rapport du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration intitulé Nouveau départ : améliorer la surveillance gouvernementale des activités des consultants en immigration.

La section fĂ©licite le gouvernement pour s’ĂŞtre engagĂ© Ă  traiter la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger le public face aux consultants et consultants incompĂ©tents et sans scrupules.

[TRADUCTION] « Toutefois, nous ne sommes pas d’accord avec le gouvernement en ce qu’il pense qu’un solide système de contrĂ´le des consultants et consultantes en immigration constituera une solution appropriĂ©e ou efficace pour maintenir la confiance du public et l’intĂ©gritĂ© du système d’immigration canadien en veillant Ă  ce que les personnes qui prĂ©sentent des demandes ou qui immigrent au Canada soient efficacement protĂ©gĂ©es. »

Le ComitĂ© parlementaire a recommandĂ© qu’une entitĂ© rĂ©glementĂ©e par le gouvernement soit crĂ©Ă©e pour combler la brèche ouverte par deux tentatives d’autorĂ©glementation des consultants et des consultantes qui se sont soldĂ©es par des Ă©checs. La section est d’avis que cette option n’est pas viable pour deux raisons.

  1. La crĂ©ation d’un nouvel organe de rĂ©glementation placerait le gouvernement fĂ©dĂ©ral en situation de conflit d’intĂ©rĂŞts et pourrait soulever des questions de nature constitutionnelle connexes Ă  la rĂ©glementation des professions.
  2. Cela ne répondrait pas à la question de savoir pourquoi la réglementation des consultants et consultantes a échoué par le passé.

Ceci Ă©tant dit, la section appuie plusieurs des recommandations du ComitĂ©, y compris celles aux termes desquelles un financement adĂ©quat devrait ĂŞtre accordĂ© Ă  l’ASFC, Ă  la GRC et aux services de police provinciaux pour leur permettre de veiller au respect de la Loi sur l'immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s et d’enquĂŞter sur les violations de ce texte.

Toutefois, le meilleur moyen de veiller Ă  la protection des demandeurs est l’apport de modifications Ă  la Loi sur l'immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s afin d’autoriser les juristes et seulement eux et les notaires du QuĂ©bec Ă  agir comme reprĂ©sentants Ă  titre onĂ©reux, affirme la section. [TRADUCTION] « Cela Ă©liminera la confusion en garantissant que le public et IRCC pourront facilement distinguer les juristes autorisĂ©s des consultants qui ne le sont pas. »

La section suggère que les juristes pourraient ensuite superviser les consultants et consultantes en immigration qui travaillent en qualitĂ© de personnel spĂ©cialisĂ© dans les cabinets juridiques, ou mĂŞme, lorsque le barreau l’autorise, former des sociĂ©tĂ©s de personnes avec eux dans lesquelles les juristes contrĂ´leraient la pratique et veilleraient au respect des règles Ă©dictĂ©es par le barreau.

[TRADUCTION] « Nous suggĂ©rons une pĂ©riode de transition de deux ans pendant laquelle le gouvernement serait tenu de travailler en proche collaboration avec les intervenants pour veiller Ă  la meilleure mise en Ĺ“uvre possible dans chaque rĂ©gion. » Pendant cette pĂ©riode, seuls les juristes et les notaires du QuĂ©bec seraient autorisĂ©s Ă  agir en qualitĂ© de reprĂ©sentants Ă  titre onĂ©reux. [TRADUCTION] « (Le Conseil de rĂ©glementation des consultants en immigration du Canada) serait remplacĂ© par une entitĂ© de certification professionnelle non rĂ©glementĂ©e qui veillerait au maintien de normes Ă©levĂ©es d’Ă©ducation et de formation pour les consultants et consultantes en immigration. Cet agrĂ©ment augmenterait les chances des consultants et consultantes en immigration d’exercer leur profession lorsqu’ils commencent (ou poursuivent) leur carrière sous la supervision d’un juriste. »

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