L’ABC appelle à plus de diversité dans le système de nomination à la magistrature fédérale

  • 30 septembre 2020

Le gouvernement fĂ©dĂ©ral a promis plus de transparence dans les nominations Ă  la magistrature et s’est engagĂ© Ă  favoriser la diversitĂ© dans les postes de direction. Bien qu’il ait fait des progrès considĂ©rables en matière de transparence, il y a eu peu de diffĂ©rences apprĂ©ciables dans la diversitĂ© des personnes nommĂ©es Ă  la magistrature fĂ©dĂ©rale.

L’ABC a ajoutĂ© sa voix Ă  celles de plus en plus nombreuses de groupes revendiquant l’Ă©galitĂ© au sein de la profession juridique afin d’encourager le gouvernement Ă  s’assurer que la magistrature fĂ©dĂ©rale reflète la diversitĂ© du public qu’elle dessert.

En septembre, le prĂ©sident de l’ABC, Bradley Regehr, et la prĂ©sidente sortante, Vivene Salmon, ont Ă©crit au premier ministre, Justin Trudeau, et au ministre de la Justice, David Lametti, pour les exhorter Ă  nommer davantage de candidats de personnes Noires, d’Autochtones et de personnes de couleur Ă  la Cour suprĂŞme et Ă  d’autres postes de la magistrature fĂ©dĂ©rale.

« Nous demandons depuis longtemps au gouvernement du Canada de nommer des personnes Ă  la magistrature qui reflètent la diversitĂ© de la population canadienne et d’envisager l’appartenance Ă  des groupes raciaux en quĂŞte d’Ă©galitĂ© comme l’un des nombreux facteurs d’Ă©valuation des candidatures Ă  la magistrature », Ă©crivaient-ils.

Ils ont notĂ© que le gouvernement a modifiĂ© le système de nomination Ă  la magistrature fĂ©dĂ©rale en 2016 pour accroĂ®tre la diversitĂ© dans les nominations et qu’il avait commencĂ© Ă  recueillir et Ă  publier des donnĂ©es issues de la dĂ©claration volontaire.

« Toutefois, le fait que ces engagements et ces changements ne se soient pas traduits Ă  ce jour par une magistrature considĂ©rablement plus diversifiĂ©e nous prĂ©occupe. Entre 2016 et 2019, seulement trois pour cent des personnes nommĂ©es Ă  la magistrature fĂ©dĂ©rale dĂ©claraient ĂŞtre Autochtones. En l’absence de donnĂ©es dĂ©sagrĂ©gĂ©es en fonction de la race, nous ne connaissons pas le nombre de personnes nommĂ©es Ă  la magistrature qui s’identifient comme Noires, mais seulement huit pour cent s’identifient comme appartenant Ă  des minoritĂ©s visibles. »

L’ABC exhorte Ă©galement le gouvernement Ă  examiner et Ă  rĂ©viser les critères qui Ă©rigent des obstacles Ă  la nomination de personnes Noires, d’Autochtones et de personnes de couleur, comme l’exigence du bilinguisme fonctionnel au moment de la nomination des candidatures Ă  la Cour suprĂŞme, soulignant que les Autochtones font face Ă  des obstacles systĂ©miques pour atteindre ce degrĂ© de maĂ®trise des langues officielles.

« Alors que le bilinguisme institutionnel est un principe important, l’incapacitĂ©, au moment de sa nomination, d’un candidat ou d’une candidate Ă  lire des documents en français et en anglais, ainsi qu’Ă  comprendre des plaidoiries orales sans recourir aux services d’un interprète ne devrait pas l’empĂŞcher de siĂ©ger Ă  la Cour suprĂŞme du Canada. Les critères pour les nominations Ă  la magistrature devraient accorder un poids Ă©gal d’une part Ă  l’expĂ©rience et aux points de vue et, d’autre part, au bilinguisme des personnes noires, des Autochtones et des personnes de couleur qui ont posĂ© leur candidature. Le fait de ne pas tenir compte des candidatures de personnes noires, d’Autochtones ou de personnes de couleur qui parlent d’autres langues, ou sont unilingues, prive notre magistrature de ces points de vue essentiels. »