La participation des municipalités au processus d’immigration : une initiative souhaitable

  • 13 aoĂ»t 2020

Les municipalitĂ©s sont les pouvoirs publics qui ont les liens les plus Ă©troits avec les personnes qu’ils servent. C’est l’une des raisons pour lesquelles il paraĂ®t logique qu’elles participent plus activement au processus d’immigration, qu’elles puissent faire des interventions directes et qu’elles disposent du financement adĂ©quat pour les programmes destinĂ©s Ă  leurs rĂ©sidents.

Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada a prĂ©parĂ© une première version d’un programme de candidats municipaux et sollicitĂ© des commentaires sur celle-ci.

« Les municipalitĂ©s n’ont aucune responsabilitĂ© constitutionnelle quant Ă  la sĂ©lection, Ă  l’Ă©tablissement ou Ă  l’intĂ©gration des immigrants. Pourtant, les nouveaux arrivants vivent dans les collectivitĂ©s locales et interagissent au quotidien avec les services municipaux », a indiquĂ© la Section du droit de l’immigration de l’ABC dans son mĂ©moire (disponible uniquement en anglais) au ministère. « Les municipalitĂ©s ont une connaissance directe des services de soutien et possibilitĂ©s d’emploi qui peuvent orienter les stratĂ©gies d’immigration. Elles doivent ĂŞtre envisagĂ©es comme partenaires Ă  part entière plutĂ´t que comme parties concernĂ©es et jouer un plus grand rĂ´le dans la sĂ©lection et la rĂ©tention des nouveaux arrivants sur leur territoire. »

Avec un programme de candidats municipaux efficace, les immigrants pourraient s’intĂ©grer avec succès Ă  la vie Ă©conomique, sociale et culturelle de leur collectivitĂ©, particulièrement hors des grands centres urbains, et y contribuer Ă  long terme, selon le mĂ©moire.

« Des critères de sĂ©lection rĂ©alistes accroĂ®traient la capacitĂ© d’Ă©tablissement des nouveaux arrivants. Parmi les indicateurs de succès figureraient le nombre d’immigrants choisis pour s’Ă©tablir et demeurer dans les limites de la municipalitĂ© et les caractĂ©ristiques d’Ă©tablissement, comme l’accession Ă  la propriĂ©tĂ©, la crĂ©ation d’une entreprise et la situation d’emploi. Le succès pourrait aussi se mesurer en fonction du taux de participants au programme de candidats municipaux qui obtiennent la citoyennetĂ©. »

Les liens sociaux et Ă©conomiques sont gĂ©nĂ©ralement des facteurs clĂ©s dans l’attraction de nouveaux arrivants. Mais la qualitĂ© des ressources mises Ă  leur disposition, comme les loisirs, le transport en commun, les Ă©tablissements de santĂ© publique et les autres services sociaux, sera souvent le facteur dĂ©terminant de leur Ă©tablissement.

« Le gouvernement fĂ©dĂ©ral doit poursuivre l’Ă©laboration du cadre stratĂ©gique national sur l’immigration et la dĂ©lĂ©gation de pouvoirs aux provinces, territoires et municipalitĂ©s pour qu’ils puissent gĂ©rer les programmes de candidats rĂ©gionaux », dit la Section, qui ajoute que les partenariats en immigration et les conseils sur l’emploi des immigrants qui permettent de coordonner les services doivent ĂŞtre renforcĂ©s.

Les communautĂ©s francophones, les municipalitĂ©s qui veulent soutenir les entrepreneurs immigrants, les collectivitĂ©s qui ont besoin de travailleurs bĂ©nĂ©voles et religieux, celles aux prises avec une pĂ©nurie de main-d’Ĺ“uvre et celles qui souhaitent devenir plus multiculturelles doivent avoir accès Ă  un programme de candidats municipaux en prioritĂ©, mentionne la Section. Cette dernière ne se prononce pas sur la taille des municipalitĂ©s admissibles, mais recommande de « donner la prioritĂ© Ă  celles qui ont des programmes d’Ă©tablissement efficaces qui surpassent les besoins Ă  l’arrivĂ©e ».

Pour attirer et retenir efficacement les immigrants, les municipalitĂ©s auront besoin de systèmes de soutien adĂ©quats et de plus de financement, de plus de formation et d’une meilleure collaboration avec les programmes de candidats provinciaux.

« C’est l’occasion de crĂ©er un programme novateur souple qui rĂ©pond aux besoins Ă©conomiques, sociaux et dĂ©mographiques des municipalitĂ©s », dit la Section.